AAFDiv S. STOÏANOFF
L09 p.187. AP&TP ? |
- absolu L09 07/03/62 p.246: Le sujet se trompe; c’est assurément là pour nous analystes /…/ l’expérience inaugurale. /…/ Car il s’agit du réel tout court, il s’agit de cela. Il s’agit d’atteindre ce qui est visé comme indépendant de toutes nos amarres; dans la recherche de ce qui est visé c’est ce qu’on appelle l’absolu: larguez tout à la fin.
- acte L15 10/1/68, 80 [acte du Rubicon, nuit du quatre août, Jeu de Paume, Journée d’octobre]: Où est ici le sens de l’acte? Certes nous touchons, nous sentons, que le point où se suspend d’abord l’interrogation c’est le sens stratégique de tel ou tel franchissement. Dieu merci, ce n’est pas pour rien que j’ai évoqué d’abord le Rubicon. C’est un exemple assez simplet pour marquer la dimension du sacré. /…/ pour César /…/ le franchir /…/ c’était rentrer sur la terre mère /…/ c’était violer. C’était là quelque chose de franchi. [sens de commencement pour Lénine, signe d’un nouveau désir].
- acte sexuel double boucle Verleugnung. L16 22/2/67 ORN3, p.17: [l’acte sexuel]: 1° Il est signifiant. 2° C’est un signifiant qui se répète, quoiqu’il se passe en un seul geste, des raisons topologiques rendant possible l’existence de cette double boucle crée à partir d’une seule coupure. 3° Il est instauration du sujet comme tel, c’est-à-dire, que d’un acte véritable le sujet sort différent, sa structure est modifiée par la coupure [exemple du garçon qui a couché avec sa mère]. 4° Le sujet ne peut reconnaître cet acte dans sa véritable portée inaugurale: il est pris dans la Verleugnung.
- acting out L03 93 LACAN J., Le Séminaire, Livre III, p.93, séance du 11/1/56), “quelque chose de tout-à-fait équivalent à un phénomène hallucinatoire de type délirant, “
- acting out L05 447 Je vous en ai montré un [acting out] l’année dernière, dans l’observation d’un sujet fort marqué de tendances perverses. Les choses avaient eu pour issue un véritable acting out du sujet allant observer, à travers la porte de lavabos, sur les Champs-Élysées, des femmes en train d’uriner, c’est-à-dire allant littéralement retrouver la femme en tant que phallus. C’était la brusque explosion de quelque chose qui, exclu sous l’influence de la demande, faisait ici sa rentrée sous la forme d’un acte isolé dans la vie du sujet, ayant la forme compulsive de l’acting out et assurant la présentification d’un signifiant comme tel. D’autres témoignages nous montrent encore d’autres formes, par exemple une énamoration problématique, paradoxale, chez des sujets qu’il n’y a aucun lieu de considérer en eux-mêmes comme des homosexuels latents, qui s’ignorent.
- acting out L14 15/2 LEF3 14: Ce qui est de l’ordre de la Verleugnung est toujours ce qui a affaire à l’ambiguïté de l’acte comme tel. Je franchis le Rubicon /…/ C’est l’imitation de l’acte de César. Mais l’imitation est-elle un acte? Il est impossible d’en décider tant qu’on ne sait pas, à chacun des niveaux où l’on pourrait le distinguer, quel est l’effet de l’acte. Or c’est ce labyrinthe propre à la reconnaissance par un sujet d’effets qu’il ne peut reconnaître, puisqu’il est tout entier, comme sujet, transformé par son acte, que désigne, partout où le terme est justement employé, la rubrique de la Verleugnung. L’acte est le seul lieu où le signifiant a l’apparence de se signifier lui-même. Le sujet dans cet acte est représenté comme division pure, entre le répétant et le répété. Enfin, le vrai sens du terme Repräsentanz est à prendre à ce niveau; car c’est à partir de cette représentance du sujet comme essentiellement divisé que l’on peut comprendre que cette fonction de Repräsentanz puisse affecter ce qu’on appelleVorstellung. /…/ l’autre possibilité de coupure, dans la partie impossible à choisir de l’aliénation /…/ est mise à notre portée par le biais de l’analyse sous la forme de ce qu’on appelle l’acting out /…/ .
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- aliénation vérité groupe de KLEIN L17, 10/1/67 p.84: Reprenons donc, à partir de l’acte psychanalytique, cette interrogation de ce qu’il en est de l’initium de la logique du fantasme qu’il me fallait ici de rappeler. C’est pourquoi j’ai inscrit au tableau aujourd’hui, cette face que j’ai articulé l’année dernière sous les termes de l’opération aliénation, l’opération vérité, pour en faire les trois termes de ce qu’on peut appeler un groupe de KLEIN, à condition bien sûr de s’apercevoir qu’à les nommer ainsi, nous n’en voyons pas le retour; l’opération de ce qui constitue pour chacune l’opération retour, qu’ici tels qu’ils sont inscrits avec ces indications vectorielles, ce n’est que, si je puis dire, la moitié d’un groupe de KLEIN [moteur du jeu de mourre].
- als ob L01 102: A partir du cas de Dick et en utilisant les catégories du RSI je vous ai montré qu’il peut se faire qu’un sujet, qui dispose de tous les éléments du langage, et qui a la possibilité de faire un certain nombre de déplacements imaginaires lui permettant de structurer son monde, ne soit pas dans le réel. [als ob, as if]. Pourquoi n’y est-il pas? -uniquement parce que les choses ne sont pas venues dans un certain ordre. La figure dans son ensemble est dérangée. Pas moyen de donner à cet ensemble le moindre développement. /…/ Cela veut dire que le ego ne peut pas être valablement utilisé comme appareil dans la structuration de ce monde extérieur /…/ à cause de la mauvaise position de l’œil, l’ego n’apparaît pas, purement et simplement.
- altérité L03 320: L’absence de quel signifiant peut-elle expliquer que le ressassage de la parole devienne pour lui [SCHREBER] le mode de relation électif à un autre, que l‘altérité soit réduite au registre unique de l’altérité absolue, brisant, dissipant l’altérité de tous les êtres de son entourage?
- amour courtois Livre XX, p. 79, modifié. “qui apparaît au point où le d’âme-musement homosexuel était tombé dans la suprême décadence, dans cet espèce de mauvais rêve impossible, dit de la féodalité) […] c’est d’une toute autre partition qu’est venu ce qui l’a rejeté à sa futilité première. Il a fallu rien de moins que le discours scientifique, soit quelque chose qui ne doit rien aux supposés de l’âme antique.
- analyste L01 183: Je ne vous ai pas encore montré pourquoi l’analyste se trouve à la place de l’image virtuelle.
- anamorphose L08 15/7/61 p.232
- anamorphose L07 318 l’Ethique [Livre VII, 1960, p. 318] et qu’il décrit comme suit: « A proprement parler, on ne peut pas dire, du point de vue optique de la chose, qu’il y ait là une image. Sans entrer dans la définition optique de la chose, c’est pour autant que sur chaque génératrice du cylindre se produit un fragment infinitésimal d’image que nous voyons se produire la superposition d’une série de trames, moyennant quoi une merveilleuse illusion, une très belle image de la passion, apparaît dans l’au-delà du miroir, tandis que quelque chose d’assez dissous et dégueulasse s’étale autour. C’est un peu de cela qu’il s’agit. Quelle est la surface qui permet le surgissement de l’image d’Antigone en tant qu’image d’une passion?
- anamorphose L09 30/05/62, p.465: Le demande c’est la Pologne du signifiant. C’est pourquoi je serais assez porté aujourd’hui, parodiant cet accident de la théorie des espaces abstraits qui fait qu’un de ces espaces /…/ s’appelle l’espace polonais, appelons /…/ le signifiant un signifiant polonais (cela vous évitera de l’appeler le lac) /…/ Donc ce que mon signifiant polonais est destiné à illustrer c’est le rapport du signifiant à lui-même, c’est-à-dire à nous conduire au rapport du signifiant au sujet, si tant est que le sujet puisse être conçu comme son effet. J’ai déjà remarqué qu’apparemment il n’y a que signifiant, toute surface où [il] s’inscrit lui étant supposée. /…/ Et ce n’est pas pour rien que j’ai mis aussi l’accent une année /…/ sur l’anamorphose, c’est-à-dire /…/ l’usage de la fuite d’une surface pour faire apparaître une image qui, assurément, est méconnaissable, mais qui, à un certain point de vue, se rassemble et s’impose.
- ANATOMIE L09 16/5 440 Remarquez que jusqu’à FREUD l’anatomie traditionnelle, un tant soit peu Wissenschaft avec PARACELCE et ARISTOTE, a toujours fait état, parmi les orifices du corps, les organes des sens comme d’authentiques orifices.
- Antillais L03 345 (St Thomas etc. halluciné) Annonce de sa paternité et exhibition.
- aoriste L09 p.187.L‘aoriste [grec] correspond à notre plus-que-parfait, surtout dans les propositions relatives] du même verbe je vais appeler ça des latouses.Le monde est de plus en plus peuplé de latouses /…/ Ça fait jeu de mots avec l’ousia; c’est entre les deux; c’est pas tout à fait l’être.[objets “a”: objets faits pour causer. Pensez-les comme des latouses.]
- Aphasie, Freud écrivait déjà: la représentation des extrémités du corps dans les parties les plus élevées du cerveau, ainsi que dans le cortex cérébral, n’est plus topographique mais seulement fonctionnelle.
- Aphonie de Dora 18/01/56: aphonie = érotisation très spéciale du rapport oral. La fonction orale se trouve soustraite à ses usages habituels dans toute la mesure où l’on approche de trop près l’objet de son désir (Mme K).
- Apologue L04 411 Apologue de la première pierre.
- Association libre L01 197: Association libre, ce terme définit excessivement mal ce dont il s’agit -ce sont les amarres de la conversation avec l’autre que nous essayons de couper.
- athéisme L02 64 [athéisme et idolâtrie de la conscience]
- Autre L03 309: L’Autre est donc le lieu où se constitue le je qui parle avec celui qui l’entend.
- Autre L17 8/4/70 p.7: Avant toute date, moins un [-1] désigne le lieu dit de l’Autre.
- bascule E119 Lacan insiste également sur la fonction normative qui découle de cette bascule (Ecrits, p. 119).
- Begriff L09 13/12/61 p.89: Ce qui s’est révélé dans ce champ [de l’expérience freudienne], [c’est] la fonction du symbole /…/ .Il faut aussi dire que c’est un fait d’expérience que nous avons perdu de ce temps de la révélation, /…/ nous en avons perdu la fraîcheur, /…/ cette fraîcheur corrélative de ce que j’ai appelé l’effet de choc, de surprise /…/ comme caractéristique de cette émergence des relations de l’inconscient, ces sortes de flash sur l’image caractéristiques de cette époque /…/ par où soudain quelque chose /…/ s’éclairait d’une prise, que nous ne pourrions mieux faire pour les qualifier que de les désigner du terme de Begriff. /…/ Les « comics », /…/ le dessin humoristique, font pour nous vivre ces images comme on n’en a jamais vu dans un autre âge, véhiculant les images même primordiales de la révélation analytique en en faisant un objet d’amusement courant: à l’horizon la montre molle et la fonction du Grand Masturbateur dans les images de Dali.
- behaviourisme L02 64 Ce n’est pas le monstre qu’on croit, la conscience /…/ On dit depuis quelque temps que le behaviourisme /…/ l’a introduite en douce. /…/ les petits progrès que le behaviourisme a pu faire tiennent à ce qu’il a consenti à observer une série de phénomènes à leur niveau propre /…/ sans se casser la tête pour savoir quels étaient les appareils élémentaires, inférieurs ou supérieurs? Il n’en reste pas moins qu’il y a dans la notion même de conduite une certaine castration de la réalité humaine. Non pas parce qu’elle ne tient pas compte de la notion de conscience /…/ mais parce qu’elle élimine la relation intersubjective qui fonde non seulement les conduites mais les actions et les passions. Cela n’a rien à faire avec la conscience.
- Bejahung L01 70: Voyons l’H&L. Il n’y a pas pour lui Bejahung, réalisation du plan génital. Il n’y a pas trace de ce plan dans le registre symbolique. La seule trace que nous en ayons, c’est l’émergence dans, non pas du tout son histoire, mais vraiment dans le monde extérieur, d’une petite hallucination. La castration, qui est précisément ce qui pour lui n’a pas existé, se manifeste sous la forme de ce qu’il s’imagine -s’être coupé le petit doigt, si profondément que ça ne tient que par un petit bout de peau. Il est alors submergé du sentiment d’une si inexpugnable catastrophe qu’il n’ose même pas en parler à la personne à côté de lui. Ce dont il n’ose parler, c’est ceci -c’est comme si cette personne à laquelle il réfère aussitôt toutes ses émotions était annulée. Il n’y a plus d’autre. Il y a une sorte de monde extérieur immédiat, des manifestations perçues dans ce que j’appellerai un réel primitif, un réel non-symbolisé, malgré la forme symbolique, au sens courant du mot, que prend ce phénomène.
- bien L06 5 [l’identification du plaisir et du bien ne peut se concevoir que dans une éthique du maître; Pour ARISTOTE, les désirs, epithumoi, sont au-delà d’une certaine limite qui est la limite de la maîtrise du moi. ]
- bonne forme L22 J. LACAN, Séminaire, Livre XXII, RSI, séance du 21/1/1975, Ornicar?,n°3, p.104 .”C’est par référence à l’image unifiée du corps aperçue dans le miroir que je me saisis en tant que “Je” (Ich freudien), en tant que format,”bonne forme“
- borderline L10 19/12/62 5 Ce qui pour le schizophrène remplit le rôle que les loups jouent dans le cas borderline qu’est l’H&L; ici un signifiant; c’est au-delà des branches que le schizophrène en question écrit la formule de son secret: “io sono sempre vista“, à savoir ce qu’elle n’a jamais pu dire jusque là, “Je suis toujours vue”. Encore ici faut-il que je m’arrête pour vous faire apercevoir qu’en italien, comme en français, “vista” a un sens ambigu; ce n’est pas seulement un participe passé; c’est aussi la “vue” avec ses deux sens subjectif et objectif, la “fonction de la vue” et le fait d’être une “vue”, comme on dit “la vue du paysage”, celle qui est prise là comme jet sur une carte postale [cf. DERRIDA]. /…/ Ce que je veux /…/ accentuer, c’est que l’horrible, l’inquiétant, tout ce par quoi nous traduisons comme nous pouvons en français ce magistral “Unheimlich”, se présente par des lucarnes; que c’est encadré [contenant] que se situe pour nous le champ de l’angoisse.
- bouddhisme E874, où il est dit que voir dans le bouddhisme “une religion du sujet généralisé”, comme le laisserait entendre un Claude Lévi-Strauss, c’est déjà accréditer l’émergence d’une « doctrine de la transcendance de la matière », dont l’œcuménisme ferait appel aux pauvres d’esprit.
- bouteille de Klein L12 17/3/65, p.8: Le silence forme un lien, un nœud fermé entre quelque chose qui est un instant et quelque chose qui est ce parlant ou pas, l’Autre; c’est ce noeud clef qui retentir quand le traverse et même le creuse le cri. Quelque part dans Freud il y a la perception du caractère primordial de ce trou de cri. C’est à ce niveau qu’il articule et qu’apparaît le Nebenmensch. /…/ Ce silence c’est peut-être le modèle, ainsi dessiné /…/ avec cet espace enclos par la surface /…/ qui fait la structure originelle /…/ au niveau de la bouteille de Klein [effet de sens= fermeture moebienne].
- cause Sc 6, p. 55 Si le Ça est bien l’incarnation du Réel on dira que le Moi est à la méconnaissance ce que le Ça est à la connaissance. /…/ le rapport du sujet au signifiant nécessite la structuration du désir dans le fantasme. Le fonctionnement du fantasme implique une syncope temporellement définissable de la fonction du petit « a » qui, forcément, à telle phase du fonctionnement fantasmatique s’efface et disparaît. Cette aphanisis du « a », cette disparition de l’objet en tant qu’il structure un certain niveau du fantasme, c’est cela dont nous avons le reflet dans la fonction de la cause; chaque fois que nous nous trouvons devant ce fonctionnement dernier de la cause, nous devons en chercher le fondement, la racine, dans cet objet caché, dans cet objet en tant que syncopé.
- chaîne borroméenne L12 chaîne borroméenne à trois ronds Jacques LACAN (17 décembre 1974, Le Séminaire, Livre XXII, RSI, Ornicar ? 2, pp.99, fig.2). concept L17 L’envers de la psychanalyse, Livre XVII, 17 juin 1970, p. 218: notre conception du concept [du sujet] implique que celui-ci est toujours établi dans une approche qui n’est pas sans rapport avec ce que nous impose comme forme le calcul infinitésimal. Si le concept se modèle, en effet, d’une approche à la réalité qu’il est fait pour saisir, ce n’est que par un saut, un passage à la limite, qu’il achève de se réaliser.
- champ L02 280: tout ce qui entre dans le champ unifié [du langage, de la gravitation, p.e.] ne parlera plus jamais, parce que ce sont des réalités complètement réduites au langage.
- Changement L09 13/12/61 p.94: Fonction du changeur Changement: associativité, commutativité permutation du signifiant: faits de structure.
- Claudel L12 7 avril 1965 (sur L’objet de la psychanalyse) Lacan dit ceci : « Est-ce à l’endroit, ou l’envers de la révélation chrétienne quand Claudel forme pour nous ce personnage de femme, cette sorte de Christ singulier accumulant sur elle toutes les humiliations du monde et qui meurt en disant « non ». Cygne de Coûfontaine, qui porte masqué dans son nom ce signifiant singulier, ambigu, entre le nom de l’oiseau au col courbé et la désignation propre à ce signe qui est donné au monde [la croix] de quelque chose d’une singulière actualité au moment où surgit cette trilogie de Claudel et cette étrange Coûfontaine dont nous retrouvons l’écho de cette forme du cygne, désigne que vient vers nous la source rouverte, quoique inversée, d’un antique mensonge. »
- CLAUDEL L14 6 décembre 1967) un extrait du texte qui précède celui de la dite passe, et qui s’intitule “Le point de vue de Ponce Pilate” (o.c. p. 919).
- clivage L01 93: En effet, dans le domaine propre au moi primitif, Ur-Ich ou Lust-Ich, se constitue par clivage, par distinction d’avec le monde extérieur -ce qui est inclus au-dedans se distingue de ce qui est rejeté par le processus d’exclusion, Ausstossung, et de projection. [cf. rapport contenant/ contenu et fleurs/vase: métaphore].
- code E670 “symphyse [énigmatique] du code au lieu de l’Autre”
- coloration L03 324: C’est bien parce qu’au fond de la pensée religieuse qui nous a formés, il y a l’idée de nous faire vivre dans la crainte et le tremblement, que la coloration de la culpabilité est si fondamentalement dans notre expérience psychologique des névroses /…/ Cette coloration est même si fondamentale que c’est par là que nous avons abordé les névroses /…/
- concept L11 Livre XI, p. 23.notre conception du concept [du sujet] implique que celui-ci est toujours établi dans une approche qui n’est pas sans rapport avec ce que nous impose comme forme le calcul infinitésimal. Si le concept se modèle, en effet, d’une approche à la réalité qu’il est fait pour saisir, ce n’est que par un saut, un passage à la limite, qu’il achève de se réaliser.
- connerie L22 11/3 ORN5 20 Le réel c’est ce qui existe au sens, en tant que je le définis par l’effet de lalangue sur l’idée, soit sur l’imaginaire supposé par PLATON à l’animal parlêtre. /…/ Un débile mental en vaut un autre, pourquoi pas PLATON? ARISTOTE qui argumente sur l’idée d’âne pour dire que l’âne est un âne, et qu’il n’y a pas d’Äne majuscule, il anistote, lui aussi.
- connerie.L19 15/12 3-4 Mon mathème à moi /…/ il confine toujours à la connerie. /…/ J’aimerais, pendant qu’il est temps encore /…/ c’est une très bonne introduction à la métaphysqie d’ARISTOTE. /…/ c’est pas que j’admire la connerie, je dirai plus, je me prosterne. /…/ Un heureux système politique devrait permettre à la connerie d’avoir sa place. Et d’ailleurs les choses ne vont bien que quand c’est la connerie qui domine. /…/ Quand on lit le texte, bien sûr il ne s’agit pas de la métaphysique d’ARISTOTE dans son essence, dans le signfié /…/ On parle de la fin de la métaphysique à propos de quoi. Tant qu’il y aura ce bouquin on pourra toujours en faire, mais il faut tout de même distinguer le sens et le bouquin. /…/ C’est un type qui était à l’université de Berlin qui s’appelait MICHELET aussi, qui a fait un bouquin sur la métaphysique d’ARISTOTE. /…/ parce que la connerie fait preuve de ce qui est de l’authenticité.
- conscience L01 169: J’ai appelé Urbild /…/ le premier modèle où se marque le retard, le décollement de l’homme par rapport à sa propre libido. Cette béance fait qu’il y a une différence radicale entre la satisfaction d’un désir et la course après l’achèvement du désir -le désir est essentiellement une négativité introduite à un moment /…/ crucial, tournant. /…/ Le sujet repère et reconnaît originellement le désir par l’intermédiaire non seulement de sa propre image, mais du corps de son semblable. C’est à ce moment-là exactement que s’isole chez l’être humain la conscience en tant que conscience de soi. /…/ La distinction de la conscience et du corps se fait dans ce brusque interchangement [chiasma] de rôles qui a lieu dans l’expérience du miroir quand il s’agit de l’autre.
- conversion E517.
- conversion L09 02/05/62, p.414: C’est une sorte de conversion /…/ ce que j’essaie d’obtenir par vous par mon enseignement.
- couleurs L09 07/03/62 p.268: de quatre à sept couleurs.
- coupure L09 30/05/62, p.464/ La coupure est un trait qui se recoupe.
- couvade L03 330 Le président SCHREBER manque selon toute apparence de ce signifiant fondamental qui s’appelle être père. /…/ la couvade /…/ répond bien au besoin de réaliser imaginairement /…/ la seconde partrie du chemin [de père par mère].
- crampe des écrivains L01 222: [ISLAM 220, cf. L02 158] Dans le progrès de l’analyse [d’un musulman athée], /…/ c’est à l’approche des éléments traumatiques -fondés sur une image qui n’a jamais été intégrée- que se produisent les trous, les points de fracture, dans l’unification, la synthèse, de l’histoire du sujet. /…/ C’est à partir de ces trous que le sujet peut se regrouper dans les différentes déterminations symboliques qui font de lui un sujet ayant une histoire. /…/ pour tout être humain c’est dans la détermination de la loi à laquelle il se rattache que se situe tout ce qui peut lui arriver de personnel. Son histoire est unifiée par la loi, par son univers symbolique, qui n’est pas le même pour tous. /…/ Un énoncé discordant, ignoré dans la loi, un énoncé promu au premier plan par un événement traumatique, qui réduit la loi à la pointe au caractère inadmissible, inintégrable -voilà ce qu’est cette instance aveugle, répétitive, que nous définissons habituellement dans le terme de surmoi.
- crampe des écrivains L02 158 [Islam cf; L01 220] il y avait une chose qu’il se refusait à comprendre -pourquoi quelqu’un qui était un voleur devait avoir la main tranchée. En raison de cela d’ailleurs, et justement parce qu’il ne le comprenait pas, il avait, lui, la main tranchée [crampe des écrivains]. /…/ La censure c’est ça /…/ Le surmoi c’est ça.
- croyance L02 216: il n’est pas de croyance qui ne suppose dans son fond que la dimension dernière qu’elle a à révéler est strictement corrélative du moment où son sens va s’évanouir.
- Dasein L09 06/06/62 482*
- Dasein L18 10/03 1, 3 : Dasein, qu’il manie avec quelque amusement à plusieurs reprises dans ce séminaire sur l’Identification (p. 44 & 63).
- Dasein L09, 20/06/62, p. 523
- déception L5B 12/3 15 C’est /…/ par cette déception et ce détour forcé /…/ que FREUD nous donne le ressort de l’entrée de la petite fille dans sa position féminine et c’est à ce moment, nous dit-il, que le complexe d’Oedipe joue un rôle normatif . Le complexe d’Oedipe lui donne l’accès à ce pénis qui lui manque par l’intermédiaire de l’appréhension du pénis du mâle /…/ C’est par l’intermédiaire du désappointement, de la désillusion de quelque chose chez elle par rapport à cette phase fantasmatique de la phase phallique que la petite fille est introduite dans le complexe d’Oedipe. Elle n’est pas le résultat d’un compromis, qui se manifesterait par une transposition (Ersetzung) dans une catégorie topique quelconque, mais plutôt par le déplacement de l’attention sur les séries de représentations qui lui sont contemporaines (dans la synchronie) ; là où l’événement traumatique se faisait jour par une manifestation motrice, cette dernière était reprise à titre de Grenz-Vorstellung, dans sa lettre n° 39 à Fliess. Voici ce que Freud nous en dit : « Le refoulement ne s’instaure pas par la formation d’une contre-représentation (Gegen-Vorstellung), ultra puissante, mais à l’aide d’une représentation-limite (Grenz-Vorstellung), qui vient seulement à la place du souvenir refoulé dans le cours de la pensée. Je dois l’appeler représentation-limite parce qu’elle appartient d’une part au Je conscient, mais que d’autre part, elle constitue une partie non-déformée du souvenir traumatique. Elle n’est pas le résultat d’un compromis, qui se manifesterait par une transposition (Ersetzung) dans une catégorie topique quelconque, mais plutôt par le déplacement de l’attention sur les séries de représentations qui lui sont contemporaines (dans la synchronie) ; là où l’événement traumatique se faisait jour par une manifestation motrice, cette dernière était reprise à titre de représentation-limite en tant que premier symbole du refoulé. »
- défense L14 Livre XIV, La logique du fantasme, 7 déc. 1967, LEF n° 3, p. 8. [H&L] Comment la vérité du père […] vient-elle à être promue au premier plan ? La chose n’est pensable que par le biais d’un drame an-historique […] le meurtre du père. […] mythe très mystérieux impossible à éviter dans la cohérence de la pensée de Freud. […] Quelle est la fonction originelle et initiatrice, dans la vie humaine, de l’existence du symbole [du père] en tant que signifiant pur ? […] La défense en psychanalyse porte contre un mirage, un néant, un vide, et non contre tout ce qui existe et pèse dans la vie.
- délégation L03 322 J’ai mis l’accent sur l’opposition qu’il y a entre le caractère immanquable, la simple constatation de tu es celui qui le suivra (à la troisième personne), et le mandat, la délégation, l’appel qui se fait entendre dans tu es celui qui me suivras. Je pouvais aussi bien opposer prédiction et prévision, différence qui n’est sensible que dans une phrase qui incarne le message.
- délégation L03 323 Chaque fois que je fais appel à l’autre par ce message, cette délégation, /…/ je le soutiens sans doute, mais il reste quelque chose de complètement incertain, problématique dans cette communication fondamentale qu’est l’annonce, pour ne pas dire l’annonciation. Le Je est de nature essentiellement fuyante, qui ne soutient jamais totalement le tu.
- délire E574: Le maintien dans le schéma I du trajet Saa’A y symbolise l’opinion que nous avons prise de l’examen de ce cas [SCHREBER], que la relation à l’autre en tant que son semblable, et même une relation aussi élevée que celle de l’amitié au sens où ARISTOTE en fait l’essence du lien conjugal, sont parfaitement compatibles avec le desaxement de la relation au grand Autre, et tout ce qu’elle comporte d’anomalie radicale, qualifiée /…/ dans la vieille clinique, de délire partiel.
- délire L03 p. 218.Dès qu’il y a sujet et usage du signifiant, il y a usage de l’entre-je, c’est-à-dire du sujet interposé. Cette immixtion des sujets est l’un des éléments les plus manifestes du rêve de l’injection faite à Irma. Rappelez-vous les trois praticiens appelés à la queue leu leu par Freud, qui veut savoir ce qu’il y a dans la gorge d’Iram. Et ces trois personnages opèrent, soutiennent des thèses, ne disent que des bêtises. Ce sont des entre-je, qui jouent là un rôle essentiel. […] L’immixtion des sujets, n’est-ce précisément là ce qui nous apparaît dans le délire ? C’est là un trait si essentiel à toute relation intersubjective qu’on peut dire qu’il n’y a pas de langue qui ne comporte de tournures grammaticales tout à fait spéciales pour l’indiquer. C’est au niveau de l’entre-je, c’est-à-dire du petit autre, du double du sujet, qui est à la fois son moi et son pas-moi, qu’apparaissent des paroles qui sont une espèce de commentaire courant de l’existence. Nous voyons ce phénomène dans l’automatisme mental, mais il est ici bien plus accentué puisqu’il y a un usage en quelque sorte taquinant du signifiant dans les phrases commencées, puis interrompues.
- dépersonnalisation E680 [la manœuvre de l’Autre plaçant le miroir à 90°] peut amener le sujet de S1 à venir occuper /…/ S2 /../ dans ce parcours l’illusion doit défaillir avec la quête qu’elle guide: où se confirme que les effets de dépersonnalisation constatés dans l’analyse /…/ doivent être considérés /…/ comme signes de franchissement.
- destin FREUD GW XIV 409, Faux-pas ou “destin“= “projection tardive du Père”.
- dette symbolique E433
- DICK L01 101 Il [DICK] accède à des contenus de plus en plus riches, comme à la possibilité de définir le contenu et le non-contenu . Pourquoi parler dans ce cas de développement de l’ego? Le développement n(‘a lieu que dans la mesure où le sujet s’intègre au système symbolique /…/ s’y affirme par l’exercice d’une parole véritable . /…/ Pas n’importe laquelle -c’est là que nous voyons la vertu de la situation symbolique de l’Oedipe . C’est vraiment la clef /…/ Quand nous étudions une mythologie /…/ nous voyons que le complexe d’Oedipe /…/ n’est qu’une rigolade ; /…/ Le mythe permet de collationner une série de relations entre les sujets d’une richesse et d’une complexité auprès de quoi l’Oedipe ne paraît qu’une édition tellement abrégée qu’en fin de compte elle n’est pas toujours utilisable .
- dissociation E277: C’est bien en quoi le complexe d’Oedipe /…/ sera dit /…/ marquer les limites que notre discipline assigne à la subjectivité: à savoir, ce que le sujet peut connaître de sa participation inconsciente au mouvement des structures complexes de l’alliance, en vérifiant les effets symboliques en son existence particulière du mouvement tangentiel vers l’inceste qui se manifeste depuis l’avènement d’une communauté universelle . La Loi primordiale est donc celle qui en réglant l’alliance superpose le règne de la culture au règne de la nature livré à la loi de l’accouplement . /…/ Cette loi se fait donc suffisamment connaître comme identique à un ordre du langage . Car nul pouvoir sans les nominations de la parenté n’est porté d’instituer l’ordre des préférences et des tabous qui nouent et tressent à travers les générations le fil des lignées . /…/ Nous savons en effet quel ravage déjà allant jusqu’à la dissociation de la personnalité du sujet peut exercer une filiation falsifiée quand la contrainte de l’entourage s’emploie à en soutenir le mensonge .
- distinction L12 10/6/65 p.10: Le Un n’est pas un nombre. Il est un nombre pour nous pour autant que la dialectique freudienne nous permet de le sortir du zéro par la voie /…/ de la suture subjective. Mais avant la constitution de ce sujet du savoir il n’y aucun moyen d’instaurer le sujet du nombre, qu’au niveau du deux: le Zwei. C’est celui qui nous rejoint dans la distinction du sexe, distinction hors de la portée de la dialectique platonicienne.
- douleur d’exister E.777. L6 86: [à propos du rêve de la page 381-82 de la Science des rêves ] : /…/ c’est que le sujet, par la mort de son père, est désormais affronté à la mort, ce dont jusque là la présence du père le protégeait, c’est-à-dire à ce quelque chose qui est lié à la fonction du père /…/ qui est là présent dans cette douleur d’exister, ce quelque chose qui est le pivot autour de quoi tourne tout ce que FREUD a découvert dans le complexe d’Oedipe, à savoir l’X, la fonction de la castration .
- dysharmonique L21 Livre XXI, Les non-dupes errent, séance du 11 juin 1974: l’inconscient comme savoir dysharmonique est plus étranger à une femme qu’à l’homme. […] Il lui est étranger parce qu’il lui vient de l’homme […] de l’homme dont elle rêve […] Mais une femme conserve, si je puis dire, un petit peu plus d’aération dans ses jouissances. Elle est moins échancrée contrairement à l’apparence. Et c’est là-dessus que je voudrais terminer […] sur ceci qui est extrait de Peirce : c’est qu’il s’est aperçu quand même que la logique, la logique aristotélicienne, c’est une logique purement prédicative et classificatoire. Alors il s’est mis à cogiter autour de l’idée de relation, à savoir ce qui est parfaitement, ce qui va de soi, ce qui est du billard, du billard concernant non pas l’épinglage fonctionnel à un seul argument, que je viens de vous donner pour être celui de l’identification, en en remettant la chose dans la poche de la femme, il s’est mis à cogiter autour d’une relation idéale vidée […] x R y, une fonction à deux arguments. […] Qu’est-ce que la relation “savoir” .
- échecs L06 224-5 On devrait comparer tout le déroulement d’une analyse au jeu d’échecs. /…/ Et en somme, dans un jeu qui se joue à l’aide d’une série de mouvements en réplique fondés sur la nature du signifiant, chacune ayant son propre mouvement caractérisé par sa position comme signifiant, ce qui se passe c’est la progressive réduction du nombre des signifiants qui sont dans le coup. Et on pourrait après tout décrire une analyse ainsi: qu’il s’agit d’éliminer un nombre suffisant de signifiants pour qu’il reste seulement en jeu un nombre assez petit de signifiants pour qu’on sente bien où est la position du sujet dans leur intérieur.
- éclair fidéiste L16 22/2/67 ORN3, p.15 Cependant ce matériel inanimé qu’elle [la vie] rassemble il est clair qu’elle ne le rendra à son domaine, l’inanimé, “qu’à sa manière” (nous dit FREUD), qui est de repasser par les chemins qu’elle a édifiés, la satisfaction ayant pour essence qu’ils soient parcourus. Or il y a un monde entre l’éclair théorique et sa vérification par la biologie, à laquelle il est frappant que la psychanalyse n’ait en rien contribué. Néanmoins, si FREUD s’en est tenu à ce point d’accrochage, que j’irais jusqu’à définir de fidéiste [cf. BRENTANO], où il noue ce qu’il en est de la répétition avec la satisfaction sexuelle, c’est, je vous le rappelle, pour écarter le “fleuve de boue de l’occultisme”.
- éclair L14 15.2.1967 « éclair théorique » La logique du fantasme,
- écran L03 307-308: [PICHON] Je suis beaucoup plus moi. Avant j’étais un paramoi qui croyais être le vrai, et qui était absolument faux. /…/ Je pense qu’il n’y a pas de phrase qui s’exprime plus juste. Il était absolument faux, ce paramoi. De je dans la première partie de la phrase, il est devenu un il dans la deuxième. /…/ Si vous faites attention vous en ramasserez à la pelle, de ces exemples. La question est de savoir si la personnaison qui est dans la principale franchit ou non l’écran, la lentille qui est à l’entrée de la relative. L’écran, lui, est manifestement neutre, il ne variera pas. Il s’agit donc de savoir en quoi consiste le pouvoir de pénétration, si l’on peut dire, de la personnaison antécédente.
- écran L03 316 [tu es celui qui me suivra] Qui est l’écran /…/ ce n’est pas de tu que dépendra la perméabilité de l’écran, mais du sens de suivre et du sens que j’y mets moi qui parle /…/
- écriture L03 38: Les productions discursives qui caractérisent le registre des paranoïas s’épanouissent d’ailleurs la plupart du temps en production littéraires, au sens où littéraires veut dire simplement feuilles de papier couvertes avec de l’écriture.
- effets de langage RSI, Livre XXII, ORN2, p. 103.[la religion dit que Dieu] est l’ex-sistence par excellence qu’il est le refoulement en personne. il est même la personne supposée refoulement. C’est en cela que la religion est [plus] vraie [que la névrose]. Dieu n’est rien d’autre que ce qui fait qu’à partir du langage il ne saurait s’établir de rapport entre sexués […] Dieu, lui, n’est pas dans le langage, mais il comporte l’ensemble des effets de langage, y compris les effets psychanalytiques, ce qui n’est pas peu dire.
- Einzigheit KANT L09 21/02/62, p.209: Le renversement de la position de l’Un fait que de l’Einheit kantienne, nous considérons que nous passons [p.210: « des vertus de la norme aux vertus de l’exception »] à l’Einzigheit, à l’unicité exprimée comme telle.
- élémentaire L03 159: chaque fois que le sujet [SCHREBER] Sort de ce champ énigmatique, chaque fois que s’instaure un état dont il semblerait qu’il doive en souhaiter la venue comme un répit, il se produit une illumination en frange du monde extérieur, qui le parcourt de tous les éléments composants du langage, comme dissociés. D’une part l’activité vocale sous sa forme la plus élémentaire, voire accompagnée d’une sorte de sentiment de désarroi lié chez le sujet à une certaine honte. D’autre part, une signification qui se connote comme étant celle d’un appel au secours, corrélatif à l’abandon dont il est à ce moment l’objet /…/
- EMETH L09 Livre IX, inédit, L’identification, 9 mai 1962. p. 426 “Le désir s’institue en transgression. […] Quand je vous parle de la loi, je vous parle comme Freud, à savoir que, si un jour elle a surgi, sans doute il a fallu que le signifiant émette [EMETH!] d’emblée sa marque, son poinçon, sa forme, mais c’est tout de même de quelque chose qui est un désir originel que le nœud a pu se former pour que se fondent ensemble la loi comme limite et le désir dans sa forme.
- EMETH L0I
- enamoration L05 447 Je vous en ai montré un [acting out] l’année dernière, dans l’observation d’un sujet fort marqué de tendances perverses. Les choses avaient eu pour issue un véritable acting out du sujet allant observer, à travers la porte de lavabos, sur les Champs-Élysées, des femmes en train d’uriner, c’est-à-dire allant littéralement retrouver la femme en tant que phallus. C’était la brusque explosion de quelque chose qui, exclu sous l’influence de la demande, faisait ici sa rentrée sous la forme d’un acte isolé dans la vie du sujet, ayant la forme compulsive de l’acting out et assurant la présentification d’un signifiant comme tel. D’autres témoignages nous montrent encore d’autres formes, par exemple une énamoration problématique, paradoxale, chez des sujets qu’il n’y a aucun lieu de considérer en eux-mêmes comme des homosexuels latents, qui s’ignorent.
- enchanteur L09 29/11/61, 41-42: L’enchanteur pourrissant, le monstre CHAPALU. Cf. L3.
- Enharmonie 15 25 49 54 60
- enstasis être penser L20 64-67: Après tout que puis-je présumer de ce que savait ARISTOTE? Peut-être le lirai-je mieux à mesure que ce savoir, je le lui supposerai moins. /…/ L’amour courtois, c’est pour l’homme, dont la dame était entièrement, au sens le plus servile, la sujette, la seule façon de se tirer avec élégance de l’absence de rapport sexuel. C’est dans cette voie que j’aurai affaire -plus tard /…/ à la notion de l’obstacle, à ce qui dans ARISTOTE /…/ s’appelle justement l’obstacle, l’enstasis. /…/ l’enstasis, l’obstacle logique aristotélicien que javais gardé pour la bonne bouche . /…/ Vous consulterez ARISTOTE, et vous saurez tout quand j’aborderai enfin cette histoire de l’enstasis. Vous pourrez lire à la suite le morceau de la Rhétorique et les deux morceaux des Topiques qui vous permettront de savoir en clair ce que je veux dire quand j’essaierai de réintégrer dans ARISTOTE mes quatre formules, le xx et la suite. /…/ La pensée est jouissance. Ce qu’apporte le discours analytique, c’est ceci /…/ il y a jouissance de l’être. Si je vous ai parlé de l’Éthique à Nicomaque, c’est justement parce que la trace y est. Ce que cherche ARISTOTE /…/ c’est ce qu’est la jouissance de l’être. /…/ Et je ne vois pas en quoi c’est déchoir aux idéaux du matérialisme /…/ que de reconnaître la raison de l’être de la signifiance dans la jouissance, la jouissance du corps. Mais un corps, vous comprenez, depuis DÉMOCRITE, ça ne paraît pas assez matérialiste. Il faut trouver des atomes /…/ Ce n’est pas pour rien qu’à l’occasion ARISTOTE /…/ cite DÉMOCRITE, car il s’appuie sur lui. En fait l’atome est simplement un élément de signifiance volant, un stoikeion tout simplement.
- entre-deux G.W. IX, p. 114. le hasard, l’Ananke, fonctionne comme obstacle à la reconnaissance du narcissisme dans les productions culturelles :Si nous avons le courage de poursuivre plus loin notre quête nous pourrions nous demander quelle est la part de notre structure psychique qui dans cette créativité projective de notre âme trouverait son reflet et son répondant (Wiederkehr). Il résulte de ceci, qu’en tant que répétition, le Fort/Da s’inscrit autrement qu’une révolution du fait que quelque chose choit. Lâchant la proie pour l’ombre, c’est Actéon mis en position de se laisser dévorer par ses chiens, ou du moins se laisser amputer d’une part qui est l’enforme de ce qu’il en est de lui en tant que chasseur, en tant que structure d’appropriation. Dans le rêve, le rêveur est dans l’entre-deux, dans un Zwischenzustand (G.W. XI, p. 84.) entre sommeil et veille, car une partie de l’activité de l’âme conditionne le fait que la position narcissique du rêveur ne peut s’imposer sans limites.
- épaïnos L8, 8/2/57, p.180:Quoiqu’on puisse faire valoir ce texte au moment du Banquet, puisqu’il es bien postérieur, ARISTOTE dans sa Rhétorique, livre I, chapitre 9, distingue l’épaïnos de l’enkômion. Je vous ai dit jusqu’à présent que je ne voulais pas entrer dans le différence des deux. /…/ Ce qui distingue l’épaïnos se voit très précisément dans la façon dont Agathon a introduit son discours. Il part de la nature de l’objet pour en développer ensuite les qualités. C’est un déploiement de l’objet dans son essence. L’enkômion., nous avons peine à le traduire dans notre langue et le terme de kômos qui y est impliqué y est sans doute pour quelque chose. /…/ c’est quelque chose comme panégyrique. Si nous suivons ARISTOTE, il s’agit de tresser la guirlande des hauts faits de l’objet. /…/ Mais l’épaïnos n’est pas quelque chose qui se présente sans ambiguïté. C’est au moment où il est décidé que c’est d’épaïnos qu’il s’agira, qu’Alcibiade rétorque que la remarque qu’a faite SOCRATE concernant sa jalousie féroce ne comporte pas un traître mot de vrai. C’est tout le contraire, c’est lui le bonhomme, qui, s’il m’arrive de louer quelqu’un en sa présence /…/ dès le moment que c’est un autre que lui, tombe sur moi /…/ à bras raccourcis.
- épos L08, 24/5/61, 373: Pour ceux qui /…/ ne le savent pas, je vais dire ce que c’est l’articulation structuraliste du mythe . Prenant un mythe dans son ensemble, je veux dire l’épos, l’histoire, la façon dont ça se raconte de bout en bout, on construit un modèle uniquement constitué par une série de connotations oppositionnelles des fonctions intéressées -par exemple, dans le mythe de l’Oedipe, le rapport père-fils, l’inceste, etc . /…/ On s’aperçoit que le mythe ne s’arrête pas là, qu’il y a les générations suivantes . Si c’est un mythe, les générations, ce n’est pas simplement la suite de l’entrée des acteurs /…/ Ce qui nous intéresse, c’est la cohérence signifiante qu’il y a entre la première constellation et celle qui suit. Il se passe par exemple quelque chose que vous connoterez comme vous le voudrez, disons les frères ennemis, puis apparaît la fonction d’un amour transcendant qui va contre la loi, comme l’inceste /…/ ce qui donne lieu à des relations définissables par un certain nombre de termes oppositionnels .
- épos L09 20/12/61 p.102: Et le sujet n’est-il que le sujet du discours en quelque sorte arraché à son immanence vitale, condamné à la survoler, à vivre dans cette sorte de mirage qui découle de ce redoublement qui fait que, tout ce qu’il vit /…/ il le vit en le parlant et que déjà ce qu’il vit s’inscrit en une epvz, une saga tissée tout au long de son acte même.
- érection L06 143 [répartition des éléments intra-subjectifs du rêve SHARPE] D’une part dans le fantasme sadique /…/ je demanderai où est l’affect accentué? L’affect accentué – de même qu’il était dans le rêve porté sur le sujet rêvant cette forme de douleur – est incontestablement un fantasme sadique, est porté sur l’image fantasmée du partenaire; c’est le partenaire, non pas tellement en tant qu’il soit battu qu’en tant qu’il va l’être, ou qu’il ne sait même pas comment il va l’être. Cet élément extraordinaire sur lequel je reviendrai à propos de l’angoisse, et où déjà je vous indique cette distinction qui est dans le texte de FREUD /…/ entre ces nuances qui séparent la perte pure et simple du sujet dans la nuit de l’indétermination subjective, et ce quelque chose qui est tout différent et qui est déjà avertissement, érection, si l’on peut dire, du sujet devant le danger et qui, comme tel, est articulé par FREUD dans ISA, où FREUD introduit une distinction encore plus étonnante /…/ entre abwarten /…/ « subir », et erwarten qui est « s’attendre à ».
- Essaim des essences 149 : “La théorie de la participation conclut qu’Animal est une partie, un élément de l’Homme. Mais alors, si nous disons que SOCRATE est homme, nous reconnaissons par là même qu’il est animal /…/ et SOCRATE n’aura pas une mais deux essences /…/ selon l’expression imagée du Pseudo-Alexandre, SOCRATE sera un “essaim d’essences (sménos oùsion)”.
- Essaim des essences 185 : “Mais si ARISTOTE avait prétendu répondre à la question Qu’est-ce que l’étant? par une simple énumération, même exhaustive, il tomberait sous le coup de l’objection qu’adresse SOCRATE à MENON, lorsque celui-ci, interrogé sur l’essence de la vertu, répond en exhibant un “essaim de vertus”. “Essaim”, “rhapsodie”: deux métaphores, mais qui dénoncent la même faute logique /…/.
- éthique L09 21/03/62 p.317: Pas un pas de notre conduite éthique ne peut, malgré l’apparence, /…/ se soutenir sans un repérage exact de la fonction du désir [celle du tyran dans l’exemple de KANT].
- éthos TÉLÉVISION: 61 : L’éthos [l’habitude], comme dit ARISTOTE, n’a pas plus à faire avec l’éthique, dont il remarque l’homonymie sans parvenir à l’en cliver, que n’en a le lien conjugal. Comment, sans soupçonner l’objet qui à tout cela fait pivot, non eythos, mais éthos, l’objet “a” pour le nommer, pouvoir en établir la science. Il est vrai qu’il restera à accorder cet objet du mathème que La science, la seule encore à ex-sister: La physique, a trouvé dans le nombre et la démonstration.
- éthos effacer L07 19-20: L’éthique de l’analyse /…/ comporte l’effacement /…/ d’une dimension dont il suffit de dire le terme pour s’apercevoir ce qui nous sépare de toute l’articulation éthique avant nous /…/ Sans doute avons-nous appris à atomiser ce trauma [d’où s’engendre la mauvaise habitude] /…/ dont l’essence même de l’inconscient s’inscrit dans un autre registre que celui sur quoi, dans l’Ethnique, ARISTOTE lui-même met l’accent d’un jeu de mots éthos/éihos. /…/ L’éthique dans ARISTOTE est une science du caractère. Formation du caractère, dynamique des habitudes /…/ dressage, éducation. /…/ Dans ARISTOTE, le problème est celui d’un Bien, d’un Souverain Bien.
- être L01 257: L’homme nait essentiel et quand le monde disparaît l’accidentel s’évanouit; l’être demeure. AP&TP p.187.
- faille L12 3/3/65 p.9: La castration dans le vécu terminal d’une analyse de névrosé, ou d’une analyse féminine, est à proprement parler impensable, si l’opération analytique n’est rien d’autre que cette expérience conjuguée de la demande et du transfert, au cours de quoi le sujet a à faire l’expérience de la faille qui le sépare de la reconnaissance, qu’il vit ailleurs que dans la réalité et que cette expérience de la béance c’est là tout ce qu’il a à intégrer dans l’expérience analytique. L’articulation de la castration à la frustration à elle toute seule nous commande d’interroger les relations du sujet autrement que de la façon qui peut en quelque sorte s’épuiser dans la double relation du transfert et de la demande.
- fellation L05B 11/6 17
- foi L09 21/03/62 p.316: La source de toute foi et de la foi en Dieu éminemment, est bien ceci: que nous nous déplaçons dans la dimension même de ce que, bien que le miracle de ce qu’il doit tout savoir lui donne en somme toute son subsistance, nous agissons comme si toujours, les neuf dixièmes de nos intentions il n’en savait rien. « Pas un mot à la Reine mère », tel est le principe sur lequel tout constitution subjective se déploie et se déplace.
- foi L22 17/12/75 ORN2 p.98.: La mise au point résulte d’une certaine ventilation de ladite métaphore [du rapport sexuel] élaborée sous le nom de philosophie, ne va pas pour autant bien loin, pas plus loin que le christianisme, fruit de la triade qu’en “l’adorant” il dénonce dans sa vraie “nature”. Dieu est le pas-tout qu’il a le mérite de distinguer en se refusant à le confondre avec l’idée imbécile d’univers (cosmos). Mais c’est bien ainsi qu’il permet de l’identifier à ce que je dénonce comme ce à quoi aucune existence n’est permise, parce que c’est le trou en tant que tel -le trou que le nœud borroméen permet de distinguer (distinguer de l’ex-sistance d’une consistance soumise à la nécessité, ne cessant pas de s’écrire) de ce qu’elle ne puisse pas entrer dans le trou sans nécessairement en ressortir, et dès à la fois suivante (la foi dont le croisement de sa mise à plat fait foi).
- formats: Jérôme BRUNNER, 1983, Savoir faire, savoir dire, PUF; formes par lesquelles l’enfant appréhende à la fois sa propre réa-lité, celle du partenaire, celle du signifié ainsi que la réalité propre au langage .
- fumées L03 294 Tel moment de ses hallucinations va encore plus loin. Nous avons l’expression très singulière [???] C’est un mot rare, extrêmement difficile à traduire. /…/ j’en étais arrivé à la notion qu’il s’agit de rien d’autre que ce que j’appelle le mot de base, la clé, la cheville dernière, plutôt que la solution. Sa connotation est technique, dans l’art de la chasse -ce serait ce que les chasseurs appellent les fumées, c’est-à-dire les traces des gros gibiers. [l’ombilic de phénomène délirant].
- futur antérieur L09 Livre IX, inédit, L’identification, 9 mai 1962. 427: La question “Qu’est-ce que ça veut [dire]?” qui est aussi bien celle qu prendra la forme: “Que veut-il?” si quelqu’un a su prendre la place projetée par la structure du lieu de l’Autre, à savoir de ce lieu qui est le maître et le garant. Ceci veut dire que sur le champ et le parcours de cette question le fantasme a une fonction homologue à celle de i(a), du moi idéal, moi imaginaire sur lequel je me repose, que cette fonction a une dimension, sans doute quelque fois pointée et même plusieurs fois, dont il me faut ici rappeler qu’il anticipe la fonction du moi idéal comme vous le marque dans le graphe ceci: que c’est par une sorte de retour qui permet quand même un court-circuit par rapport à la menée intentionnelle du discours considéré comme constituant à ce premier étage du sujet; qu’ici -avant que signifié et signification se recroisent- il ait constitué sa phrase, le sujet imaginairement anticipe celui qu’il désigne comme moi. C’est celui-là même sans doute que le “je” du discours supporte dans sa fonction de schifter. Le “je” littéral dans le discours n’est sans doute rien d’autre que le sujet-même qui parle, mais celui que le sujet désigne ici comme son support idéal; c’est à l’avance, dans un futur antérieur, celui qu’il imagine qui aura parlé: “il aura parlé”, au fond même du fantasme il y a un “il l’aura voulu”.