ESCLAVE
esclave L16 25/6 4: Bien sûr il y a des maîtres qui se sont essayés au savoir [PLATON, par exemple] /…/ Avec ARISTOTE nous passons sur un autre plan; lui il sert un maître: ALEXANDRE /…/ comme il était à son service ARISTOTE a fait la meilleure histoire naturelle qu’on ait jamais eue; il a commencé la logique ce qui n’est pas rien. Par quelle voie le maître est-il parvenu à savoir ce qu’il faisait? eh bien par la voie de l’hystérique en faisant l’esclave, le damné de la terre. Il a bien travaillé, il a substitué à l’esclave la plus-value, qui n’était pas une chose facile à trouver, mais qui est l’éveil du maître à sa propre essence. Naturellement le sujet-maître ne pouvait s’articuler qu’au niveau du signifiant-esclave. /…/ à l’esclave il ne reste qu’une conscience de classe, ça veut dire qu’il n’a qu’à la boucler.
esclave L14 31/5 LEF5 79 : Qu’est-ce que le maître sauve dans l’esclave? Autrement dit, ce vaincu que l’on peut tuer, si on ne le tue pas, ce sera à quel prix?L’on voit que pour répondre nous sommes bien obligés de rentrer dans le registre de la signifiance; ce dont il s’agit dans la position du maître, c’est toujours en effet des conséquences de l’introduction du sujet dans le réel et de ce qui en résulte pour la jouissance. /…/ Nous ne pouvons, en effet, introduire la jouissance que sous le mode logique de ce qu’ARISTOTE appelle une ousia, c’est-à-dire, quelque chose qui ne peut être ni attribué à un sujet, ni mis sous aucun sujet, qui n’est pas susceptible de plus ou de moins. La jouissance est en effet ce dans quoi le principe de plaisir marque ses traits et ses limites. /…/ Il n’y a de jouissance que du corps.
esclave L17 26/11/69, p.20:: S1 c’est /…/ la fonction de signifiant sur quoi s’appuie le discours du maître. D’un autre côté /…/ le champ propre à l’esclave c’est le savoir S2. A lire les témoignages que nous avons de la vie antique /…/ lisez là dessus la Politique d’ARISTOTE, ce que j’avance de l’esclave comme caractérisé par être celui qui est le support du savoir ne fait aucune doute. /…/ L’esclave dont parle ARISTOTE est tout autant dans la famille que dans l’État, et plus encore dans l’une que dans l’autre. Il l’est parce qu’il est celui qui a un savoir-faire. Avant de savoir si le savoir se sait /…/ il est important de savoir éponger le registre de ce qui, d’origine, est savoir-faire.
esclave L21 23/4 147-148: Il est tout à fait frappant que dans sa Physique ARISTOTE ait /…/ fait le saut /…/ par quoi se démontre que sa physique n’a strictement rien à faire avec la phusis dont HEIDEGGER essaie de nous faire ressurgir le fantôme/…/ il s’en prend pour répondre à la question/…: “y a-t-il un savoir dans le Réel”, il s’en prend au savoir de l’artisan. /…/ Grâce à ARISTOTE, l’artisan “cause final”. Et puis aussi pendant qu’il y est /…/ il “cause formel” /…/ Puis après ça /…/ il cause même moyen, cause efficient /…/ et c’est encore heureux si ARISTOTE laisse un bout de rôle à la matière.