vendredi, décembre 6, 2024
Recherches Lacan

PÈRE

PÈRE

métaphore paternelle L04 379]: (P/x) M ~ ¿ + s  où:  P est la métaphore paternelle, le x plus ou moins élidé selon les cas /…/ et les problèmes auxquels la période préœdipienne a mené l’enfant par rapport à la mère, M. Nous écrivons avec cette sorte de S couché (~) la liaison de la métaphore oedipienne avec la phase essentielle à tout concept de l’objet, constitué par un C renversé (¿ ) qui représente la faucille du complexe de castration plus (+) la signification, s, c’est-à-dire ce dans quoi l’être se retrouve, et où le x trouve sa solution.

 

perversion L06 24/6/59 776: Pas-plus-d’un : Chez les névrosés /…/ le problème passe par la métaphore paternelle, par la fiction, réelle ou pas, de celui qui jouit en paix de l’objet au prix /…/ de quelque chose de pervers. Car /…/ cette métaphore est le masque d’une métonymie. Derrière cette métaphore du père comme sujet de la loi, comme possesseur paisible de la jouissance, se cache la métonymie de la castration

 

patronyme L02 , 267-8 /…/ l’Oedipe quand il s’est accompli, l’au-delà de l’Oedipe . Qu’Oedipe soit le héros patronyme du complexe d’Oedipe n’est pas un hasard . On aurait pu en choisir un autre, puisque tous les héros de la mythologie grecque ont quelque rapport avec ce mythe /…/ Oedipe dans sa vie même est tout entier ce mythe . Il n’est /…/ rien d’autre que le passage du mythe à l’existence . /…/ Qu’une chose existe réellement ou pas, n’a que peu d’importance /…/ Toute existence a par définition quelque chose de tellement improbable qu’on est perpétuellement en effet à s’interroger sur sa réalité . Donc Oedipe existe, il a pleinement réalisé sa destinée /…/ jusqu’à son terme qui n’est plus que ce quelque chose d’identique à un foudroiement, un déchirement, une lacération par soi-même -qu’il n’est plus, absolument plus, rien . Et c’est à ce moment qu’il dit ce mot /…/ –Est-ce au  moment où je ne suis rien que je deviens un homme?  /…/ [le terme d’homme n’aurait plus aucune signification] dans la mesure où Oedipe est parvenu à la pleine réalisation de la parole des oracles /…/ Tout est d’ores et déjà écrit, et s’est accompli jusqu’au bout, y compris jusqu’à ce que l’Oedipe l’assume par son acte . /…/ Il est naturel que tout retombe sur Oedipe puisqu’il est le nœud central de la parole ; /…/ Il réalise ainsi la parole jusqu’au bout . /…/ C’est là que comme l’au-delà du principe de plaisir . Quand la parole est complètement réalisée, quand la vie d’Oedipe est complètement passée dans son destin , que reste-t-il d’Oedipe? /…/ A quoi se résume le thème d’Oedipe à Colone? Le chœur dit: Mieux vaut, en fin de compte, n’être jamais né, et si l’on est né, mourir le plus vite possible . Et  Oedipe appelle sur la postérité et sur la ville pour laquelle il a été offert en holocauste, la malédiction la plus radicale  -lisez les  malédictions adressées à Polynice, son fils . .

 

paternité FREUD  Totem et tabou, p.132: “…si nous prenons un certain recul et si nous admettons que primitivement les femmes qui venaient d’apprendre qu’elles étaient enceintes, étaient ce faisant tentées d’attribuer la paternité de leur enfant à la plante, à la pierre, à l’objet qui, par chance, se trouvait au centre de leur fantasme au moment de la révélation de leur état de grossesse et qu’ainsi elles se trouvaient ancrées dans la conviction qu’elles devenaient porteuses de cet objet sous une forme humaine, alors nous sommes en droit d’estimer que l’identification de l’individu à son totem est réellement fondée sur le désir, sur la croyance, de la mère et que tous les interdits totémiques (à l’exclusion de l’exogamie) dérivent de cet état de choses.

 

père Rêve du père mort:, in FREUD L’Interprétation des Rêves, 1967, p.366 et 371 (rêve introduit en 1930) .

 

père E812 On aurait tort de croire que le mythe freudien de l’Oedipe en finisse là-dessus avec la théologie . Car il ne suffit pas d’agiter le guignol de la rivalité sexuelle . Et il conviendrait plutôt d’y lire ce qu’en ses coordonnées FREUD impose à notre réflexion; car elles reviennent à la question d’où lui-même est parti: qu’est-ce qu’un père?  C’est  le père mort, répond FREUD, mais personne ne l’entend et pour ce que LACAN en reprend sous le chef du Nom-du-Père on peut regretter qu’une situation peu scientifique le laisse toujours privé de son audience normale.

 

père E818 C’est beaucoup déjà qu’ici nous devions placer, dans le mythe freudien, le père mort . Mais un mythe ne se suffit pas de ne supporter aucun rite, et la psychanalyse n’est pas le rite de l’Oedipe /…/

 

père L03 103 ce qui répugnait au narcissisme dudit Président [SCHEBER] c’était d’adoption d’une position féminine à l’endroit de son père, laquelle comportait la castration. /…/ La castration ne lui fait plus rien à partir du moment où son partenaire est Dieu .

 

père L03 193 [La prochaine fois] nous mettrons en valeur les dissymétries que FREUD a toujours soulignées dans le complexe d’Oedipe, et qui confirment la distinction du symbolique et de l’imaginaire /…/ Pour la femme, la réalisation de son sexe ne se fait pas dans le complexe d’Oedipe, d’une façon symétrique à celle de l’homme, non pas par identification à la mère, mais au contraire par identification à l’objet paternel, ce qui lui assigne un détour supplémentaire . Mais le désavantage où se trouve la femme quant à l’identité de son propre sexe, quant à sa sexuation comme telle, se retourne dans l’hystérie en un avantage, grâce à son identification imaginaire au père, qui  lui est parfaitement accessible, en raison spécialement de sa place dans la composition de l’Oedipe .

 

père L03 230 Le père n’est pas simplement le générateur . Il est aussi celui qui possède de droit la mère, et, en principe, en paix . Sa fonction est centrale dans la réalisation de l’Oedipe, et conditionne l’accession du fils qui est aussi une fonction corrélative de  la première- au type de la virilité . Que se passe-t-il si une certain manque s’est produit dans la fonction formatrice du père? /…/ Supposons que cette situation comporte précisément pour le sujet l’impossibilité d’assumer la réalisation du signifiant père au niveau du symbolique . Que lui reste-t-il? Il lui reste l’image à quoi se réduit la fonction paternelle . C’est une image qui ne s’inscrit dans aucune relation triangulaire, mais dont la fonction de modèle, d’aliénation spéculaire, donne tout de même au sujet un point d’accrochage, et lui permet de s’appréhender sur le plan imaginaire  /…/ La relation imaginaire s’instaure toute seule, sur un plan qui n’a rien de typique, qui est deshumanisant, parce qu’il ne laisse pas de place à la relation d’exclusion réciproque qui permet de fonder l’image du moi sur l’orbite que donne le modèle de l’autre, plus achevé . L’aliénation est ici radicale, elle n’est pas liée à un signifiant néantisant, comme dans un certain mode de relation rivalitaire avec le père,  mais à un anéantissement du signifiant . /…/ je voudrais vous faire remarquer comment se manifeste l’apparition de la question posée par un manque de signifiant. Elle se manifeste par des phénomnes de frange où l’ensemble du signifiant est mis en jeu . Une grande perturbation du discours intérieur /…/ s’accomplit, et l’Autre masqué qui est toujours en nous, apparaît tout d’un coup éclairé, se révélant dans sa fonction propre.

 

père L03 275 [Voici] le fil rouge qui traverse toute l’analyse freudienne . De bout en bout, depuis la découverte du complexe d’Oedipe jusqu’à Moïse et le Monothéisme, en passant par le paradoxe extraordinaire au point de vue scientifique de Totem et Tabou, FREUD ne s’est posé, personnellement, qu’une seule question -comment ce ???

 

père L03 355: Ce qu’on trouve dans  l’imaginaire sous la forme de la mère phallique, n’est pas homogène /…/ au complexe de castration, en tant que celui-ci est intégré à la situation triangulaire de l’Oedipe . Cette situation n’est pas complètement élucidée par FREUD /…/ elle est là pour prêter à une élucidation, qui n’est possible que si nous reconnaissons que le tiers, central pour FREUD, qu’est le père, a un élément signifiant, irréductible à toute espèce de conditionnement imaginaire . Je ne dis pas que le Nom-du-Père soit le seul dont nous puissions dire cela . Nous pouvons dégager cet élément chaque fois que nous appréhendons quelque chose qui est à proprement parler de l’ordre symbolique [par exemple le  météore, l’arc-en-ciel dans son rapport au c’est cela. . Il ne parle pas, mais on pourrait parler à sa place . Ce qui le fait subsister pour nous /…/ tient uniquement au c’est cela. de l’origine, à savoir la nomination comme telle de l’arc-en-ciel . Il n’y a rien d’autre que ce nom  /…/ le père en tant que père, a le phallus -un point c’est tout /…/ il est ce qui, dans la dialectique imaginaire, doit exister pour que le phallus soit autre chose qu’un météore, un semblant].

 

père L04 219-220: Père symbolique, imaginaire, réel.

 

père L04 375, Heureusement,   LACAN nous offre un petit exemple clinique d’insémination d’une femme avec le sperme de son mari déjà mort, et il précise qu’il s’agit là de ce x de la paternité du père réel. C’est à propos de cet exemple qu’il ne peut s’empêcher de faire un bon mot sous la forme: « à femme froide père refroidi ».

 

père L04 221: la castration /…/ est toujours liée à l’incidence, à l’intervention du père réel. Elle peut être marquée d’une façon profonde et profondément déséquilibrée par l’absence du père réel. Cette atypie, quand elle a lieu, demande alors la substitution au père réel de quelque chose d’autre, ce qui est profondément névrosant.

L04 209 1957:/…/ l’assomption du signe même de la position virile, de l’hétérosexualité masculine, implique la castration à son départ. /…/ C’est le jeu joué avec le père, jeu de qui perd gagne si je puis dire, qui seul permet à l’enfant de conquérir la voie par où se déposera en  lui la première inscription de la loi .

 

père L04 346: [1] I(s p°), où: I est le signifiant autour duquel la phobie ordonne sa fonction, disons que quelque chose est alors symbolisé, que nous pouvons appeler petit sigma  s, et qui est l’absence du père p°.

 

père L04, p.396: [3] (P) M ~ (-p) (x/P); ici P vaut pour le Nom-du-père;

 

père L05  Les formations de l’inconscient, Livre V, 19 mars 1958, p. 29: Pourquoi le désir dont il s’agit dans cette relation à l’objet a-t-il été appelé dans cette occasion privation? Il a été appelé dans cette occasion privation parce que ce qui constitue sa caractéristique est /…/ que le  père, dans le moment où il intervient dans le premier exemple que j’ai donné dans l’évolution chez la fille, soit en effet un être assez réel dans sa constitution physiologique pour que le phallus soit passé à un stade d’évolution qui va au-delà de la fonction purement imaginaire, qu’il peut conserver longtemps dans le  penis-neid. /…/

 

père L05 22/1/58 p.30: Le père tout-puissant c’est celui qui prive [la mère du phallus] /…/ on ne soulignait pas assez [jadis] que la castration qui s’y exerce c’était la privation de la mère et non pas de l’enfant [CASTRATION IMAGINAIRE DE L’ENFANT] .

 

père L05 15/1/58  12 Il n’y a pas de question d’Oedipe s’il n’y a pas le père /…/ inversement parler d’Oedipe c’est introduire comme essentielle la fonction du père . [castration]

 

père L05 15/1/58  28  Le père est une métaphore /…/ un signifiant substitué à un autre signifiant. Là est le ressort /…/ du  père en tant qu’il intervient dans le complexe d’Oedipe .

 

père L05 22/1/58  12 FREUD nous souligne les cas où /…/ dans la mesure où il s’identifie à la mère l’enfant redoute /…/ la privation qui en résultera pour lui /…/ de son organe viril . /…/ L’expérience nous prouve que le père, considéré en tant qu’il prive la mère de cet objet /…/ joue un rôle tout à fait essentiel dans /…/ tout le cours /…/ du complexe d’Oedipe . /…/ La clé de l’Oedipe  est au niveau /…/ du père qui prive quelqu’un de ce qu’il n’a pas.

 

père L05  Les formations de l’inconscient, Livre V, 19 mars 1958.p.12-15: Que se passe-t-il quand /…/ le sujet féminin a pris une certaine position d’identification au père? /…/ il suffit de l’écouter de la façon la plus ouverte dire « je tousse comme  lui », par exemple. /…/ Si une femme dit « je tousse comme  lui », /…/ ce ne sont  pas des signifiants qui sont eux mis en jeu dans une chaîne signifiante. Nous les appellerons les « insignes » du père. /…/ le sujet, en somme, /…/ se présente sous le masque où il se pose /…/ les insignes de la masculinité . Ces insignes vont être employés vis-à-vis de qui? Vis-à-vis de quelque chose de tiers /…/ c’est-à-dire la mère . L’analyse même d’un cas comme celui-là nous montrera que /…/ à partir du moment où le sujet revêt les insignes de ce à quoi il est identifié il y a donc une transformation du sujet dans un certain sens, qui lui est de l’ordre d’un passage à l’état de signifiant. /…/ Ces insignes, le sujet les ramène avec lui après un mouvement d’oscillation /…/ Il se retrouve constitué d’une certaine façon avec un nouveau désir.

 

père L05 22/1/58 16 entre être et avoir S#R [identification au phallus]: Cette relation n’est pas la même dans la névrose ou dans la psychose que dans la perversion.  /…/ A ce niveau la question qui se pose est “être ou  ne pas être”, “to be or not to be” le phallus. /…/ Vous sentez bien qu’il y a un pas considérable à franchir pour comprendre simplement ce dont il s’agit entre cet être ou n’être pas le phallus, et ce dont il s’agit à un moment quelconque, il faut tout de même l’attendre et le trouver, qui est complètement différent, qui est “en avoir ou pas” /…/ il faut que quelque chose ait été franchi entre l’un et l’autre /…/ pour l’avoir il faut qu’il y ait un moment où il ne l’ait pas eu /…/ il faut d’abord  qu’il ait été posé qu’on ne peut pas l’avoir, que cette possibilité d’être castré est essentielle dans l’assomption du fait de l’avoir, le phallus. /…/ c’est là que doit intervenir /…/ réellement, effectivement, le père /…/ réel..

 

père L05 29/1/58  30 /…/ Les [modes d’abord(?)] de l’Oedipe, tels qu’il nous sont présentés ici, vous permettent de comprendre comment ce rapport à la puissance de la Loi correspond, retentit métaphoriquement avec le rapport à l’objet fantasmatique qu’est le phallus, en tant qu’objet auquel doit se faire à ce moment l’identification du sujet comme tel .

 

père L05 12/2/58  13 Ce deuxième temps [de “on bat un enfant”] doit être reconstruit . /…/ Ce deuxième temps est ceci: le fantasme qui est né ainsi dans ce rapport triangulaire /…/ archaïque, primitif /…/ n’est pas entre le sujet et la mère mais entre le sujet, l’enfant petit frère /…/ et le père . Nous sommes avant l’Oedipe et pourtant le père est là. Le deuxième temps est lié à la relation de l’Oedipe comme telle, je dis pour la petite fille, en ce sens d’une relation privilégiée de la petite fille avec son père .

 

père L05B 19/3/58  12  Le point sur lequel /…/ Karin HORNEY se trouve mettre l’accent est celui-ci: ce qui se passe pour ces cas là nous incite à concentrer notre attention sur un certain moment du complexe d’Oedipe, /…/ qui est très loin vers la fin, puisqu’il suppose déjà atteint ce moment où la relation au père est constituée /…/ chez le sujet petite fille sous l’aspect d’un désir exprès du  pénis paternel /…/

 

père L06 86 [à propos du rêve de la page 381-82 de la Science des rêves ] :/…/ c’est que le sujet, par la mort de son père, est désormais affronté à la mort, ce dont jusque là la présence du père le protégeait, c’est-à-dire à ce quelque chose qui est lié à la fonction du père /…/ qui est là présent dans cette douleur d’exister, ce quelque chose qui est le pivot autour de quoi tourne tout ce que FREUD a découvert dans le complexe d’Oedipe, à savoir l’X, la fonction de la castration .

 

père L06 93 Cet aphanisis, il y a un moment auquel /…/ vous êtes amené à penser cette expérience sur le point du complexe d’Oedipe où elle apparaît en clair, qui est quand on vous dit que dans l’Oedipe inversé, (c’est-à-dire au moment où le sujet entrevoit la solution du conflit oeidipien dans le fait de s’attirer purement et simplement l’amour du plus puissant, c’est-à-dire le père) le sujet se dérobe, nous dit-on, pour autant que son narcissisme y est menacé, pour autant que de recevoir cet amour du père comporte pour lui la castration . /…/ ce n’est tout de même pas si clair que ça que le sujet lie ce moment de solution possible (d’autant plus possible qu’en partie ce sera la voie empruntée par quelque chose qui ressemble à cela) il y a une participation de la fonction dite inverse de l’Oedipe dans sa solution normale; /…/ il est à un moment mis en évidence /…/ spécialement dans la problématique de l’homosexualité, où le sujet ressent cet amour du père comme essentiellement menaçant /…/ On sent bien, on repère qu’l y a du narcissisme dans l’affaire et que ce narcissisme est intéressé à ce détour du complexe d’Oedipe .

 

père L06 192  Après avoir parlé de l’Oedipe pour la première fois il [FREUD] introduit dans la Science des rêves, à propos des rêves de mort de personnes qui nous sont chères /…/ ce rêve que j’ai choisi à montrer comment, s’instituait sur deux lignes d’intersubjectivité superposées, doublées l’une par rapport à l’autre, le fameux “il ne savait pas” /…/ le fait que le père est inconscient et incarne ici l’image, l’inconscient-même du sujet, et /../ son propre vœu, du vœu de mort contre son père .

 

père L06 197-8 Il y a [dans HAMLET] quelque chose de significatif dans le fait que dans la construction de la fable, ce soit le père qui vienne dire, que le père, lui, sache . Je crois que c’est là quelque chose de tout à fait essentiel . La construction, l’affabulation première du drame d’Œdipe . Car Oedipe lui ne sait pas . Quand il sait tout le drame se déchaîne qui va jusqu’à son auto-châtiment, c’est-à-dire par la liquidation /…/ d’une situation .

 

père L09 14/03/62 p.274: Les démêlés du chrétien avec Vénus sont tout de même quelque chose qu’il est assez difficile de méconnaître, encore qu’on feigne de prendre la chose /…/ par dessus la jambe. En fait, si le fond du christianisme se trouve dans la révélation paulinienne, à savoir dans un certain pas essentiel dans les rapports au père, si le rapport de l’amour au père en est ce pas essentiel, s’il représente vraiment le franchissement de tout ce que la tradition sémite a inauguré de grand de ce fondamental rapport au père, de cette baraka originelle, à laquelle il est tout de même difficile de méconnaître que la pensée de Freud se rattache /…/ si la référence à l’Oedipe peut laisser la question ouverte, le fait qu’il ait terminé son discours sur Moïse, comme il l’a fait, ne laisse pas douteux que le fondement de la référence chrétienne est donc bien dans ce rapport de la grâce que Paul fait succéder à la Loi. La difficulté est ceci: c’est que le chrétien ne se tient pas, et pour cause, à la hauteur de cete révélation /…/ pratiquement le chrétien se trouve réduit à ceci qui  n’est pas tellement normal, fondamental, de n’avoir plus réellement d’autre accès à la jouissance comme telle que de faire l’amour.

 

père L17 134: Certes, c’est du meurtre du père qu’Oedipe trouve l’accès libre auprès de Jocaste, et qu’elle lui est donnée, à l’acclamation populaire . Jocaste, elle, /…/ en savait un bout, parce que les femmes ne sont pas sans avoir des petits renseignements /…/ L’important est qu’Oedipe a été admis auprès de Jocaste parce qu’il avait triomphé d’une épreuve de vérité /…/ Ce que nous nous proposons c’est l’analyse du complexe d’Oedipe comme étant le rêve de FREUD .

 

père L17 140-141 [18/3/70 p.4]: C’est là que Freud nous désigne que pour Oedipe la question de la vérité se renouvelle et qu’elle aboutit à quoi? A ceci que /…/ nous pouvons identifier quelque chose qui a un rapport au prix payé d’une castration /…/ Si la castration est ce qui frappe le fils, est-ce que ce n’est pas aussi /…/ ce qui le fait accéder par la voie juste à ce qu’il en est de la fonction du Père? /…/ c’est de père en fils que la castration se transmet.

 

père L18, 16/6/71, 14 Le mythe d’Oedipe fait en quelque sorte tracas parce que soi-disant il instaure la primauté du père, qu’il serait une espèce de reflet du patriarcat . /…/ Bien loin de là . Il nous fait apparaître seulement ceci: un point d’abord par où la castration pourrait être serrée d’un abord logique et de cette façon que je désignerai de numéral . Le père /…/ il est précisément castré au point de n’être qu’un numéro . C’est indiqué clairement dans les dynasties . Mais /…/ il n’y a pas seulement numéro: il y a nombre . Pour tout dire j’y vois le point d’aperception de la série des nombres naturels /…/ c’est très proche de la nature . /…/ La mère, dans sa lignée /…/ est innombrable /…/ elle n’est pas à énumérer parce qu’il n’y a  pas de point de départ . /…/ d’autre part /…/ il n’est pas du tout rare qu’on puisse avoir pour père son grand-père .

 

père L18, 16/6/71, 18 /…/ c’est tout de même le terme de meurtre du père qui paraît au centre de ce que FREUD élabore à partir des données  que constitue, du fait de l’hystérique et de son abord, le refus de la castration . Est-ce que ce n’est pas  en tant que le meurtre du père ici est le substitut de cette castration refusée, que l’Oedipe a pu venir s’imposer, si je puis dire, à la pensée de FREUD

 

père L18, 16/6/71, 20 Quelle est l’ordonnance du surmoi? précisément elle s’origine de ce père originel plus que mythique, de cet appel comme tel à la jouissance pure, c’est-à-dire aussi à la non-castration. Qu’est-ce que ce père en effet dit au déclin de l’Oedipe? Il dit ce que dit le Surmoi /…/ c’est: jouis! L18, 16/6/71, 20 Quelle est l’ordonnance du surmoi? précisément elle s’origine de ce père originel plus que mythique, de cet appel comme tel à la jouissance pure, c’est-à-dire aussi à la non-castration. Qu’est-ce que ce père en effet dit au déclin de l’Oedipe? Il dit ce que dit le Surmoi /…/ c’est: jouis!

 

père 10/5/72 6: De ce perdure de perte dure à ce qui ne parie que de père au pire.

 

père L22, 14/1/75, ORN3, 103: Dans le symbolique en effet, quelque chose est Urverdrängt, quelque chose à quoi nous ne donnons jamais de sens, bien que nous soyons capables de dire “tous les hommes sont mortels” . C’est que cet énoncé n’a, du fait du “tous”, aucun sens . Il faut que la peste se propage à Thèbes pour que le “tous” cesse d’être de pur symbolique, et devienne imaginable . Il faut que chacun se sente concerné en particulier par la menace de la peste . Il se révèle du même coup que si Oedipe a forcé quelque chose, c’est tout à fait sans le savoir . S’il l’avait fait, le temps qu’il fallait, c’aurait été le temps d’une analyse, puisque c’était pour ça qu’il était sur les routes; il croyait par un rêve qu’il allait tuer celui qui, sous le nom de Polybe, était bel et bien son véritable père.

 

père L22, 15/4/75, ORN5 54 Pour nous l’interdit de l’inceste n’est pas historique mais structural . Pourquoi? Parce qu’il y a le symbolique . Cet interdit consiste dans le trou du symbolique pour qu’apparaisse, individualisé dans le nœud quelque chose que je n’appelle pas le complexe d’œdipe, ce n’est pas si complexe que ça, mais le Nom-du-Père, ce qui veut dire le père comme nom, ce qui ne veut rien dire au départ, et non seulement le père comme nom, mais le père comme nommant .

 

père Scilicet n°4 (p.13): Le fouillis [chez FREUD] est insurmontable de ce qui s’y épingle de la castration, des défilés par où l’amour s’entretient de l’inceste, de la fonction du père, du mythe où l’Oedipe se redouble de la comédie du Père-Orang, du pérorant Outang.

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