samedi, juillet 27, 2024
Recherches Lacan

LXXV LE MOMENT DE CONCLURE Leçon VI 14 février 1978

Le moment de conclure

Leçon VI 14 février 1978

Je suis un petit peu ennuyé parce qu’il se trouve que je n’ai pas l’inten­tion de vous ménager aujourd’hui.

Voilà. Ιl y a quelque chose que je me suis demandé; et que je fais mes efforts pour résoudre. C’est quelque chose qui consiste en ceci – peut-être qu’on entend quand même? -, supposons quelque chose qui se pré­sente comme ceci, en d’autres termes, qui comporte une double boucle.

 

On est capable avec ça, c’est-à-dire avec cette amorce, de faire un nœud borroméen à 3. Vous voyez bien qu’ici les deux cercles qui se trouvent être quelque chose comme ça – ce sont des cercles vus en perspective – les deux cercles se nouent. C’est une idée qui m’est venue, je n’étais pas sûr que ça ferait un nœud borroméen. Mais enfin, je l’ai parlé. Et ça s’est trouvé exact. Ιl faut ici que vous y mettiez un peu de bonne volonté, voilà comment ça se goupille. J’ai mis ça à l’épreuve avec le nommé Soury que, pour l’instant, je fréquente. Je le fréquente parce qu’il me dit des choses sensées sur le sujet de ces nœuds borroméens. Néanmoins je peux pas dire qu’il ne me donne pas de tintouin. Je veux dire que pour ce nœud borroméen, il voulait à tout prix le faire à 4. Ιl y en avait déjà 2, pourquoi le faire à 4 ? Ceci d’autant plus qu’à 2, il ne tient pas. À 4, me semble-t-il, il ne tiendrait pas plus; c’est à savoir qu’il se dénouerait assurément, à moins de le faire circulaire. Je vous ai déjà parlé de cette chaîne borroméenne circulaire. Elle suppose quelque chose qui, comme on dit, raboute le début, au commencement, et ce quelque chose qui ne peut être que le rond qui la termine et du même coup l’inaugure [figure VI-3].

 

Ce nœud borroméen, celui qui s’ébauche [figure VI-2] comme je viens de le dire, n’est pas circulaire. Plus exactement il n’est circulaire qu’à 3. À 3, à condition de faire passer dessous l’inférieur, dessous le supérieur, nous obtenons un nœud borroméen typique; c’est-à-dire celui-ci [figure VI-4]. Celui-ci [figure VI-1] et celui-ci [figure VI-5]. Ils se complètent comme ceci [figure VI-6].

 

Ιl est tout à fait clair qu’à ce nœud borroméen, on ne s’est pas encore habitué. Pourquoi diable l’ai-je introduit ? Je l’ai introduit parce qu’il me semblait que ça avait quelque chose à faire avec la clinique. Je veux dire que le trio de l’Imaginaire, du Symbolique et du Réel, me paraissait avoir un sens. De fait il est certain c’est quelque chose qui se goupille comme ceci, c’est-à-dire qui est le troisième eh bien, ça se noue. Ça n’est pas évi­dent sur la figure qui est là [figure VI-6]. Mais, si on mettait la chose que j’ai ajoutée, en noir, mise en tête, je veux dire ici, on verrait que ces deux noirs peuvent s’identifier. Je vais tâcher de vous le montrer à l’aide d’un dessin supplémentaire. C’est vraiment très compliqué. C’est à peu près ça. C’est à peu près ça, à condition de le compléter comme ceci.

Ιl est bien évident que je suis extrêmement maladroit [rires dans l’assis­tance] pour me retrouver dans ces dessins. Ιl y a une autre façon de le faire [rires dans l’assistance], c’est celle que je dois à Soury et qui se présente à peu près comme ceci ;la façon de le faire est la suivante [figure VI-7], ce qui se complète dans le dessin suivant [figure VI-8]qui bien évidemment n’est pas très clair.

 

Sachez qu’il est concevable de mettre ici le 3e dessin, je veux dire le des­sin noir. Peut-être, ce qui incontestablement se dénoue tel que c’est pré­senté ici [figure VI-5], peut-être arriverez-vous à reconstituer ceci qu’ils se nouent. Je veux dire qu’il y a un nœud borroméen à 3 qui se constitue du raboutage, je veux dire du fait que ça se clôt. Que ça se clôt exactement comme dans ce que je vous ai montré là improprement, ça se clôt exacte­ment comme dans le cas du nœud borroméen simple. Voilà.

Je m’excuse de n’avoir pas pu mieux préparer cette leçon. Je tâcherai, la prochaine fois, de vous faire distribuer quelques dessins un peu plus clairs. Voilà, je vous quitte là aujourd’hui.

 

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