AMOUR
- amour L01 130: L’amour imaginaire participe en son fond de l’illusion, et M. FENICHEL éprouve une sorte d’horreur à voir ainsi dévalorisée la fonction même de l’amour.
- amour.L01 163 Coup de foudre: /…/ Werther voyant la première fois Lotte en train de pouponner un enfant. C’est une image parfaitement satisfaisante /…/ sur le plan anaclitique. Cette coincidence de l’objet avec l’image fondamentale pour le héros de Goethe est ce qui déclenche sont attachement mortel /…/ C’est ça l’amour.
- amour L01 172: l’amour est une forme de suicide.
- amour Verliebheit L01 194: chaque fois que se produisent les identifications objectales de l’Ideal-Ich, apparaît ce phénomène /…/ la Verliebheit. La différence entre la Verliebheit et le transfert, c’est que la Verliebheit ne se produit pas automatiquement -il y faut certaines conditions déterminées par l’évolution du sujet.
- amour Balint L01 242 devenir la limite consentie, la forme d’abdications de la liberté de l’autre, c’est l’exigence qui situe phénoménologiquement l’amour dans sa forme concrète -le genital love– /…/. C’est là ce qui l’institue dans cette zone intermédiaire, ambiguë entre le symbolique et l’imaginaire. /…/ Vous voyez du même coup que, à l’inverse de la perspective de Balint /…/ il nous faut partir d’une intersubjectivité radicale, de l’admission totale du sujet par l’autre sujet.
- amour L03 287: pour le psychotique une relation amoureuse est possible qui l’abolit comme sujet, en tant qu’elle admet une hétérogénéité radicale de l’Autre. Mais cet amour est aussi un amour mort.
- amour L5 15/1 20-21-22: /…/ Cette menace castrative est une rétorsion pour autant que JUPITER est tout à fait capable de châtrer CHRONOS /…/ Et puis il y a autre chose /…/ c’est la délicate question de l’Oedipe inversé . Cet Oedipe inversé n’es jamais absent de la fonction de l’Oedipe /…/ c’est elle qui donne la fin du complexe d’Oedipe, le déclin du complexe d’Oedipe, que c’est dans une dialectique /…/ à savoir de l’identification comme prenant sa racine dans l’amour tout en n’étant pas la même chose . /…/ Seulement l’Oedipe inversé n’est pas non plus si simple que si c’est pas cette voie /…/ de l’amour que peut se produire la position /…/ d’inversion /…/ qui le mettra dans cette espèce de bissectrice d’angle squeeze-panique /…/ .
- amour L08, 24/5/61, 373: Pour ceux qui /…/ ne le savent pas, je vais dire ce que c’est l’articulation structuraliste du mythe . /…/ Ce qui nous intéresse, c’est la cohérence signifiante qu’il y a entre la première constellation et celle qui suit. Il se passe par exemple quelque chose que vous connoterez comme vous le voudrez, disons les frères ennemis, puis apparaît la fonction d’un amour transcendant qui va contre la loi, comme l’inceste /…/ ce qui donne lieu à des relations définissables par un certain nombre de termes oppositionnels .
- amour L21, 19/3/74 120: Simplement, là s’indique que l’amour a affaire à ce que j’ai isolé du titre du Nom-du-Père . C’est bien étrange . Le Nom-du-Père auquel j’ai fait tout à l’heure l’allusion ironique qu’on sait, à savoir qu’il aurait rapport à l’ancienneté de la famille, qu’est-ce que ça peut être . Qu’est-ce que là-dessus l’Oedipe, ledit Oedipe nous apprend?
- amour L09 218: Os: Ce que je suis en train d’accentuer c’est cette limite, cette frontière qui sépare le désir de l’amour /…/ étant entendu qu’il arrive /…/ que ce soit souvent l’homme du commun qui soit plus près de ce que j’appellerait dans l’occasion l’os. Ce qui est à désirer est évidemment toujours ce qui manque, et c’est bien pour cela qu’en latin le désir s’appelle desidorium, ce qui veut dire regrets.
- amour L09 14/03/62 p.274: Les démêlés du chrétien avec Vénus sont tout de même quelque chose qu’il est assez difficile de méconnaître, encore qu’on feigne de prendre la chose /…/ par dessus la jambe. En fait, si le fond du christianisme se trouve dans la révélation paulinienne, à savoir dans un certain pas essentiel dans les rapports au père, si le rapport de l’amour au père en est ce pas essentiel, s’il représente vraiment le franchissement de tout ce que la tradition sémite a inauguré de grand de ce fondamental rapport au père, de cette baraka originelle, à laquelle il est tout de même difficile de méconnaître que la pensée de Freud se rattache /…/ si la référence à l’Oedipe peut laisser la question ouverte, le fait qu’il ait terminé son discours sur Moïse, comme il l’a fait, ne laisse pas douteux que le fondement de la référence chrétienne est donc bien dans ce rapport de la grâce que Paul fait succéder à la Loi. La difficulté est ceci: c’est que le chrétien ne se tient pas, et pour cause, à la hauteur de cette révélation /…/ pratiquement le chrétien se trouve réduit à ceci qui n’est pas tellement normal, fondamental, de n’avoir plus réellement d’autre accès à la jouissance comme telle que de faire l’amour.
- amour courtois L09 14/03/62 p.280: J’ai rappelé hier soir que la sublimation, dans le discours de Freud, est inséparable d’une contradiction, c’est à savoir que la jouissance, la visée de la jouissance, subsiste et, en est, un certain sens, réalisée dans toute activité de sublimation, qu’il n’y a pas de refoulement, qu’il n’y a pas d’effacement, qu’il n’y a même pas compromis avec la jouissance, qu’il y a paradoxe, qu’il y a détour, que c’est par des voies en apparence contraires à la jouissance que la jouissance est obtenue. /…/ D’où cet étrange aspect que prend à nos yeux la Dame dans l’amour courtois. Nous ne pouvons pas arriver à y croire parce que nous ne pouvons plus identifier à ce point un sujet vivant à un signifiant, une personne qui s’appelle Béatrice avec la sagesse et avec ce qu’était pour Dante l’ensemble, la totalité du savoir.
- amour L21 12/3/74 p.5110: il y a des tas de cas où l’amour n’est pas une passion. Je dirai même plus: je mets en doute que ce soit jamais une passion /…/ à cause de mon expérience /…/
- amour L21 18/12/74 p.53: L’amour est l’imaginaire spécifique de chacun.