mercredi, avril 24, 2024
Recherches Lacan

ansatz

ANSATZ

 

Ansatz   = POSITION DANS L’ÊTRE           126 132 137 139 143 149 156-7 167 217 225 235 241 249

 

Ansatz L06 126 Vous verrez comment sur ce petit ‘a’, que nous allons enfin avoir l’occasion de préciser dans son essence, dans sa fonction, à savoir la nature essentielle de l’objet humain en tant que /…/ il est foncièrement marqué, comme tout objet humain, d’une structure narcissique, de ce rapport profond avec l’Eros narcissique, comment cet objet humain, en tant que marque de ceci se trouve dans la structure la plus générale du fantasme, recevoir normalement le plus essentiel des Ansätze [disposition, mise en équation] du sujet, à savoir ni plus ni moins son affect en présence du désir, cette crainte, cette immanence dans laquelle je vous désignai tout à l’heure ce qui retient par essence le sujet au bord de son désir.

 

Ansatz L06 132 Mais cette position subjective de « l’être en défaut », cette moins-value subjective, ne vise pas qu’il soit mort, elle vise essentiellement ceci qu’il est celui qui ne sait pas [affect = IGNORANCE = insuffisance ; cf. ALLOUCH].

 

Ansatz L06 137 /…/ dans la relation du sujet à l’Autre la réponse se fait rétroactivement et ailleurs /…/ au-delà de cette demande /…/ il y a place pour la réponse /…/ là schématisée par un S signifiant de A barré S(A), c’est-à-dire que l’Autre lui aussi est marqué par le signifiant /…/. Mais par contre, respecter, viser, explorer, utiliser ce que déjà on exprime au-delà de ce lieu de la réponse chez le sujet, et qui est représenté par la situation imaginaire où lui même se pose [Ansatz], se maintient, se suspend comme dans une position qui assurément participe par certains côtés des artifices de la défense, c’est bien cela qui fait l’ambiguïté de tellement de manifestations du désir, du désir pervers par exemple.

 

Ansatz L06 139 [citation de JONES] « Pourquoi, dit JONES, /…/ Pourquoi un acte c’est imparfait ? Aussi peut-il donner au garçon ce sentiment de la possession imparfaite de son propre pénis /…/ ». À tout instant nous retrouvons ces détails sur la phénoménologie la plus affleurante, je veux dire les successions nécessaires par lesquelles un sujet se glisse, pour arriver à l’action pleine de son désir, les préalables qui lui sont nécessaires. Nous pouvons les reconstituer, retrouver ce que j’appellerai les cheminements labyrinthiques où se marque le fait essentiel de la position que le sujet a prise dans cette référence, dans cette relation, structurale pour lui, entre désir et demande. Et si le maintien de la position incestueuse dans l’inconscient est quelque chose qui a un sens, et qui a des conséquences effectivement diversement ravageantes sur les manifestations du désir, sur l’accomplissement du désir du sujet, ce n’est justement pour rien d’autre que ceci : c’est que la position dite incestueuse, conservée quelque part dans l’inconscient, c’est justement cette position de la demande.

 

Ansatz L06 143 C’est en somme sous ce signifiant, ici tout à fait dévoilé dans sa nature de signifiant, que le sujet vient à s’abolir en tant qu’il se saisit en cette occasion dans son être essentiel, s’il est vrai qu’avec SPINOZA nous puissions dire que cet être essentiel c’est son désir.

 

Ansatz L06 149 156-7 Le désir est essentiellement lié /…/ par l’expérience freudienne dans cette position : il est exclu, énigmatique, ou il se pose par rapport au sujet être essentiellement lié à l’existence du signifiant, refoulé comme tel, et sa restitution, sa restauration est liée au retour de ces signifiants. Mais ce n’est pas dire que la restitution de ces signifiants énonce purement et simplement le désir. Autre chose est ce qui s’articule dans ces signifiants refoulés (et qui est toujours une demande), autre chose est le désir, pour autant que le désir est quelque chose par quoi le sujet se situe (du fait de l’existence du discours) par rapport à cette demande. Ce n’est pas de ce qu’il demande qu’il s’agit, c’est de ce qu’il est en fonction de cette demande et ce qu’il est dans la mesure où la demande est refoulée, est masquée, et c’est cela qui s’exprime d’une façon fermée dans le fantasme de son désir ; c’est son rapport à un être dont il ne serait pas question s’il n’y avait pas la demande.

 

Ansatz L06 157 Il s’agit de ceci qui se produit sous cette forme fermée pour le sujet, en reprenant sa place, son sens par rapport à l’être, confronte le sujet par rapport à l’être, reprenne son sens véritable, celui qui est par exemple défini par ce que j’appellerai les affects positionnels par rapport à l’être.

 

Ansatz   L06 167 /…/ c’est le sujet lui-même qui s’attribue le « ouah-ouah ». Si en somme ici, il se trouve signaler sa présence, en fait, il la signale justement en tant que dans le fantasme /…/ c’est par sa manifestation même, par sa parole même qu’il est censé [se positionner] se faire autre qu’il n’est, se chasser même du domaine de la parole, se faire animal, se rendre absent, naturalisé littéralement.

 

Ansatz   L06 217 La crainte du défaut du désir est quand même un pas qui est à expliquer. Pour l’expliquer je vous dis : le sujet humain, pour autant qu’il a à s’inscrire dans le signifiant, trouve là une position d’où, effectivement, il met en question son besoin en tant que son besoin est pris, modifié, identifié dans la demande. Et là tout se conçoit fort bien, et la fonction du complexe de castration dans cette occasion, à savoir ce en quoi cette prise de position du sujet dans le signifiant implique la perte, le sacrifice d’un d’entre ses signifiants entre autres [S2], c’est pour l’instant ce que nous laissons pour l’instant de côté. [La crainte de l’aphanisis /…/ correspond à quelque chose qui dans être compris dans la perspective /…/ d’une forclusion partielle du complexe de castration].

 

Ansatz   L06 224-5 On devrait comparer tout le déroulement d’une analyse au jeu d’échecs. /…/ Et en somme, dans un jeu qui se joue à l’aide d’une série de mouvements en réplique fondés sur la nature du signifiant, chacune ayant son propre mouvement caractérisé par sa position comme signifiant, ce qui se passe c’est la progressive réduction du nombre des signifiants qui sont dans le coup. Et on pourrait après tout décrire une analyse ainsi: qu’il s’agit d’éliminer un nombre suffisant de signifiants pour qu’il reste seulement en jeu un nombre assez petit de signifiants pour qu’on sente bien où est la position du sujet dans leur intérieur.

 

Ansatz   L06 235 Il y a un rapport entre le phallus et le grand Autre, mais ce n’est certainement pas un rapport au-delà, dans le sens où le phallus serait l’être du grand Autre, si tant est que quelqu’un a posé la question dans ces termes. Si le phallus a un rapport avec quelque chose c’est bien plutôt avec l’être du sujet. Car je crois que c’est là le point nouveau /…/ dans l’introduction du sujet dans cette dialectique qui est celle qui se poursuit dans le développement inconscient des diverses étapes de l’identification, à travers le rapport primitif avec la mère puis avec l’entrée en jeu de l’Oedipe et du jeu de la loi.

 

Ansatz   L06 236 Ce dont il s’agit de la fonction du signifiant phallus par rapport au sujet, l’opposition de ces deux possibilités  du sujet par rapport au signifiant phallus, de l’être ou de l’avoir, est là quelque chose qui est une distinction essentielle. Essentielle pour autant que les incidences ne sont pas les mêmes, que ce n’est pas au même temps du rapport d’identification que l’être et l’avoir surviennent /…/ qu’on ne peut l’être et l’avoir, et que pour que le sujet vienne dans certaines conditions à l’avoir, il faut de la même façon qu’il y ait renoncement à l’être. [-$xFx]

 

Ansatz   L06 237 C’est dans cette inflexion de « n’être pas sans », c’est autour de cette assomption subjective /…/ que joue la réalité de la castration. C’est-à-dire que c’est pour autant que le phallus /…/ est quelque chose qui a été mis en balance, qui a pris une certaine fonction d’équivalent ou d’étalon dans le rapport à l’objet qu’il prend sa valeur centrale et que /…/ on peut dire que c’est en proportion d’un certain renoncement à son rapport au phallus que le sujet entre en possession de cette sorte d’infinité, de pluralité, d’omnitude du monde des objets qui caractérise le monde de l’homme.

 

Ansatz   L06 241 il n’y a dans l’être humain aucune possibilité d’accéder à cette expérience de la totalité. Parce que précisément autre chose est introduit dans sa dialectique /…/ par le fait que l’être humain /…/ ne peut se considérer comme rien de plus, au dernier terme, que comme un être en qui il manque quelque chose.

 

Ansatz L06 249 C’est dans toute la mesure où le signifiant phallus, le sujet ne peut le mettre en j eu, où le signifiant phallus reste inhérent à l’Autre comme tel, que le sujet se trouve lui-même dans une posture, qui est la posture en panne que nous voyons [Ella SHARPE].

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