CASTRATION
- castration E386: /…/ Freud [dans l’H&L] /…/ constate que bien que le sujet ait manifesté dans son comportement un accès /…/ à la réalité génitale, celle-ci est restée lettre morte pour son inconscient où règne toujours la “théorie sexuelle” de la phase anale. De ce phénomène, Freud discerne la raison dans le fait que la position féminine assumée par le sujet dans la captation imaginaire du traumatisme primordial, lui rend impossible d’accepter la réalité génitale sans la menace pour lui dès lors inévitable de la castration. Mais ce qu’il dit de la nature du phénomène est beaucoup plus remarquable. Il ne s’agit pas, nous dit-il, d’un refoulement (Verdrängung), car le refoulement ne peut être distingué du retour du refoulé par où ce dont le sujet ne peut parler, il le crie par tous les pores de son être. Ce sujet, nous dit Freud, de la castration ne voulait rien savoir au sens du refoulement (retranchement [wardet up] forclusion).
- castration E388 /…/ ce qui n’est pas venu au jour du symbolique, apparaît dans le réel. Car c’est ainsi qu’il faut entendre l’Einbeziehung ins Ich, introduction dans le sujet, et l’Ausstossung aus dem Ich, l’expulsion hors du sujet. C’est cette dernière qui constitue le réel en tant qu’il est le domaine de ce qui subsiste hors de la symbolisation. Et c’est pourquoi la castration ici retranchée par le sujet des limites même du possible, mais aussi bien par là même soustraite aux possibilités de la parole, va apparaître dans le réel, erratiquement, c’est-à-dire dans les relations de résistance sans transfert, /…/ comme une ponctuation sans texte.
- castration E686-7 Il y a là une antinomie interne à l’assomption par l’homme (Mensch) de son sexe: pourquoi doit-il n’en assumer les attributs qu’à travers une menace, voire sous l’aspect d’une privation? [complexe de castration et pénis-neid] /…/ Cette aporie n’est pas la seule, mais elle est la prémisse que l’expérience freudienne /…/ avait introduite dans notre expérience de l’homme . Elle est insoluble à toute réduction à des données biologiques: la seule nécessité du mythe sous-jacent du complexe d’Oedipe le démontre assez . /…/ On sait que FREUD spécifie sous ce terme [phase phallique] la première maturation génitale: en tant que d’une part elle se caractériserait par la dominance imaginaire de l’attribut phallique/…/ -que d’autre part il localise cette jouissance [masturbatoire] chez la femme au clitoris /…/ il qu’il semble exclure ainsi dans les deux sexes jusqu’au terme de cette phase, c’est-à-dire jusqu’au déclin de l’Oedipe, tout repérage du vagin comme lieu de la pénétration génitale .
- castration E820: Mais ce qui n’est pas un mythe, et que FREUD a formulé pourtant aussitôt que l’Oedipe, c’est le complexe de castration .
- castration E853 La castration est le ressort tout à fait nouveau que Freud a introduit dans le désir, donnant au manque du désir le sens resté énigmatique dans la dialectique de Socrate, quoique conservé dans la relation du Banquet. /…/ Les pulsions /…/ c’est le Réel qu’elles mythifient /…/ en y introduisant la relation du sujet à l’objet perdu. /…/ le désir vient de l’Autre et la jouissance est du côté de la Chose.
- castration L03 103 ce qui répugnait au narcissisme dudit Président [SCHEBER] c’était d’adoption d’une position féminine à l’endroit de son père, laquelle comportait la castration. /…/ La castration ne lui fait plus rien à partir du moment où son partenaire est Dieu .
- castration L03 351 le point de concours de la dialectique libidinale auquel se réfère chez Freud le mécanisme et le développement de la névrose, est le thème de la castration. C’est l’acceptation de la castration que le sujet doit payer d’un prix aussi lourd que ce remaniement de toute la réalité. /…/ dans son oeuvre l’objet phallique a la place centrale dans l’économie libidinale, chez l’homme comme chez la femme.
- castration L03 351 S’il y a quelque chose qui est vrai dans les remarques de Mme Macalpine /…/ c’est qu’effectivement, il ne s’agit jamais de castration chez SCHREBER.
- castration L03 355 Je parle de ces termes /…/ à savoir la fonction du père et le complexe de castration. Il ne peut s’agir purement et simplement d’éléments imaginaires. Ce qu’on trouve dans l’imaginaire sous la forme de la mère phallique n’est pas homogène /…/ au complexe de castration, en tant que celui est intégré à la situation triangulaire d’Oedipe. Cette situation n’est pas complètement élucidée par Freud, mais du seul fait qu’elle est maintenue toujours, elle est là pour prêter à une élucidation, qui n’est possible que si nous reconnaissons que le tiers /…/ qu’est le père, a un élément signifiant, irréductible à toute espèce de conditionnement imaginaire [ le NdP].
- castration L04 209 1957:/…/ l’assomption du signe même de la position virile, de l’hétérosexualité masculine, implique la castration à son départ . /…/ C’est le jeu joué avec le père, jeu de qui perd gagne si je puis dire, qui seul permet à l’enfant de conquérir la voie par où se déposera en lui la première inscription de la loi .
- castration L04 1957 379: Nous avons dans le complexe d’Oedipe la place x, celle où est l’enfant, avec tous ses problèmes par rapport à sa mère, M. C’est dans la mesure où quelque chose se sera produit qui aura constitué la métaphore paternelle, que pourra se placer cet élément signifiant, essentiel dans tout développement individuel, qui s’appelle le complexe de castration, et ce, aussi bien pour l’homme que pour la femme .
- castration L05 11/6/58 24-25: Castration de l’analyste.
- castration L05 11/6/58 33: Le phallus est le signifiant de ce qui est frappé par l’action du signifiant, de ce qui est sujet à castration.
- castration L05 15/1/58 19: La castration /…/ est quelque chose qui se manifeste sur le plan imaginaire /…/ .
- castration L05 15/1/58 20-21-22:/…/ Cette menace castrative est une rétorsion pour autant que JUPITER est tout à fait capable de châtrer CHRONOS /…/ Et puis il y a autre chose /…/ c’est la délicate question de l’Oedipe inversé . Cet Oedipe inversé n’est jamais absent de la fonction de l’Oedipe /…/ c’est elle qui donne la fin du complexe d’Oedipe, le déclin du complexe d’Oedipe, que c’est dans une dialectique /…/ à savoir de l’identification comme prenant sa racine dans l’amour tout en n’étant pas la même chose. /…/ Seulement l’Oedipe inversé n’est pas non plus si simple que si c’est pas cette voie /…/ de l’amour que peut se produire la position /…/ d’inversion /…/ qui le mettra dans cette espèce de bissectrice d’angle squeeze-panique /…/ .
- castration L05 15/1/58 24: La castration est un acte symbolique dont l’agent est quelqu’un de réel: le père ou la mère qui dit: “on va te le couper”.
- castration L05 15/1/58 28: Le père n’est pas son objet réel, même s’il doit intervenir en tant qu’objet réel pour donner corps à la castration. /…/ le père est une métaphore /…/ le père est un signifiant substitué à un autre signifiant.
- castration L05 22/1/58 p.30: Le père tout-puissant c’est celui qui prive [la mère du phallus] /…/ on ne soulignait pas assez [jadis] que la castration qui s’y exerce c’était la privation de la mère et non pas de l’enfant [castration imaginaire de l’enfant] .
- castration L05 23/4/58 29: C’est pour autant donc que le phallus se trouve situé, recouvert toujours par quelque chose qui est la castration, la barre mise sur son accession au domaine signifiant, c’est-à-dire sur sa place dans l’Aure, avec un grand A, ce par quoi dans le développement la castration s’introduit. Ce n’est jamais /…/ par la voie d’une interdiction sur la masturbation, par exemple. [la barre doit porter sur le désir de l’Autre et donc: Mère, tu ne réintégreras pas ton produit].
- castration L05 23/4/58 31: Parce que la castration est d’abord rencontrée chez l’Autre /…/ que c’est sous la forme d’un reproche à la mère que ce qui est perçu dans la mère comme castration l’est donc aussi comme castration pour elle. C’est sous le mode de cette rancune qui vient s’ajouter aux autres, les frustrations antécédentes, que se présente d’abord pour la fille le complexe de castration. C’est donc parce que le père ne vient ici qu’en position de remplacement pour ce dont elle se trouve d’abord frustrée qu’elle passe au plan de l’expérience de la privation.
- castration L05 4/6/58 p.33: [dans l’observation de l’obsessionnelle de BOUVET] Le bidet est là indiquant que ce dont il s’agit; ce qui est problématique, c’est en effet quelque chose qui est présent dans la question. Ce n’est pas pour rien qu’il vient ce fameux objet partiel. C’est le phallus, mais le phallus est justement posé en tant /…/ que question: l’autre l’a-t-il ou ne l’a-t-il pas? C’est ce qui est en arrière. Bref c’est la question de la castration.
- castration L05 7/5/58 17: [Dans ce rêve d’hystérique]: Toute l’ambiguïté du sujet par rapport au phallus /…/ va résider dans ce dilemme, c’est à savoir que ce signifiant le sujet peut l’avoir ou peut l’être. /…/ C’est lui qui est au fond de tous les glissements, de toutes les transmutations, de toutes les prestigitations, dirais-je, du complexe de castration.
- castration L06 217 La crainte du défaut du désir est quand même un pas qui est à expliquer. Pour l’expliquer je vous dis : le sujet humain, pour autant qu’il a à s’inscrire dans le signifiant, trouve là une position d’où, effectivement, il met en question son besoin en tant que son besoin est pris, modifié, identifié dans la demande. Et là tout se conçoit fort bien, et la fonction du complexe de castration dans cette occasion, à savoir ce en quoi cette prise de position du sujet dans le signifiant implique la perte, le sacrifice d’un d’entre ses signifiants entre autres [S2], c’est pour l’instant ce que nous laissons pour l’instant de côté. [La crainte de l’aphanisis /…/ correspond à quelque chose qui dans être compris dans la perspective /…/ d’une forclusion partielle du complexe de castration].
- castration L06 222-223 : le fait de couper les bandes de cuir qui retiennent les sandales de sa sœur à un rapport /…/ avec le thème de la castration. Vous prendrez Mr FENICHEL, vous verrez que les coupeurs de tresses sont des gens qui font cela en fonction de leur complexe de castration. Mais comment pouvoir dire, sauf à la pesée la plus exacte d’un cas, si c’est la rétorsion de la castration, l’application de la castration à un autre sujet qu’à eux mêmes ou, au contraire, apprivoisement de la castration [dévaluation de la castration]. /…/ Mais alors ce dont il s’agit /…/ c’est-à-dire qu’ici la castration est quelque chose qui fait partie /…/ du contexte, du rapport, mais rien ne nous permet jusqu’à présent de faire intervenir /…/ une intention agressive /…/ .
- castration L06 237 : C’est dans cette inflexion de « n’être pas sans », c’est autour de cette assomption subjective /…/ que joue la réalité de la castration. C’est-à-dire que c’est pour autant que le phallus /…/ est quelque chose qui a été mis en balance, qui a pris une certaine fonction d’équivalent ou d’étalon dans le rapport à l’objet qu’il prend sa valeur centrale et que /…/ on peut dire que c’est en proportion d’un certain renoncement à son rapport au phallus que le sujet entre en possession de cette sorte d’infinité, de pluralité, d’omnitude du monde des objets qui caractérise le monde de l’homme.
- castration L06 24/6/59 776: /…/ la castration du fils n’est ici que la suite et l’équivalent de la castration du père. La métonymie dont il s’agit tient au premier terme en ceci, c’est qu’il n’y a jamais qu’un seul phallus en jeu [Pas-plus-d’un; Invalidation du Filioque] et ceci c’est justement ce que dans la structure névrotique il s’agit d’empêcher qu’on voit. Le névrosé ne peut être le phallus qu’au nom de l’autre. Il y a donc quelqu’un qui l’a, qui est celui dont dépend son être. Il n’a pas ce que chacun sait qu’on appelle le complexe de castration. Mais s’il n’y a personne à l’avoir, il l’a encore bien moins naturellement /…/ Le désir du névrosé c’est ce qui n’est [naît] quand il n’y a pas de dieu (il est tout entier suspendu a cette garantie mythique de la bonne foi du signifiant à quoi il faut que le sujet s’attache pour pouvoir vivre autrement que dans le vertige.
- castration L06 24/6/59 DI776: Chez les névrosés /…/ le problème passe par la métaphore paternelle, par la fiction, réelle ou pas, de celui qui jouit en paix de l’objet au prix /…/ de quelque chose de pervers. Car /…/ cette métaphore est le masque d’une métonymie. Derrière cette métaphore du père comme sujet de la loi, comme possesseur paisible de la jouissance, se cache la métonymie de la castration.
- castration L06 3/6/59 DI 689: Et si Jones identifie le complexe de castration à la crainte de la disparition du désir. c’est exactement ce que je suis en train de vous dire sous une forme différente. puisque le sujet craint que son désir disparaisse /…/ c’est que quelque part il se désire désirant. Que c’est là la structure du désir /…/ du névrosé et c’est pour cela que le fantasme pervers est utile à re-épeler /…/ à savoir le fantasme de l’exhibitionniste. On a l’habitude de dire: c’est très simple, c’est très joli le fantasme pervers, l’impulsion exhibitionniste /…/ il y a là en somme quelque chose, la pulsion qui se complait /…/ à donner à voir /…/ ce n’est pas rien déjà de dire cela /…/ cela implique quand même une certaine subjectivité /…/ [acéphale].
- castration L06 385 : En termes de deuil, c’est pour autant que nous pouvons écrire sur le plan où le sujet est identique aux images biologiques qui le guident, et qui pour lui font le sillon préparé de son behaviour, de ce qui va l’attirer, et par toutes les voies de la voracité et de l’accouplement, et c’est là que quelque chose est pris, est marqué , est soustrait sur le plan imaginaire qui fait le sujet comme tel quelque chose de réellement privé. Cette privation que /…/ notre connaissance ne nous permet de repérer, de situé nulle part dans le réel /…/ nous la retrouvons ici, mais sous u ne autre forme et autrement accentuée sous la remarque de la pensée /…/ existentialiste, que c’est le sujet humain, vivant, qui y introduit une néantisation /…/ Nous, nous appelons cela ‑j, c’est-à-dire ce que Freud a pointé comme étant l’essentiel de la marque sur l’homme de son rapport au logos, c’est-à-dire la castration, ici effectivement assumée sur le plan imaginaire. Vous verrez par la suite à quoi nous servira cette notation -j. Elle nous servira à définir ce dont il s’agit, c’est-à-dire l’objet du désir, tel qu’il apparaît dans notre formulation du fantasme, qui va être pour nous à situer par rapport aux catégories, aux têtes de chapitres, aux registres qui sont nos registres habituels dans l’analyse.
- castration L06 86 [à propos du rêve de la page 381-82 de la Science des rêves ] : /…/ c’est que le sujet, par la mort de son père, est désormais affronté à la mort, ce dont jusque là la présence du père le protégeait, c’est-à-dire à ce quelque chose qui est lié à la fonction du père /…/ qui est là présent dans cette douleur d’exister, ce quelque chose qui est le pivot autour de quoi tourne tout ce que FREUD a découvert dans le complexe d’Oedipe, à savoir l’X, la signification de la castration .
- castration L06 93 : Cet aphanisis, il y a un moment auquel /…/ vous êtes amené à penser cette expérience sur le point du complexe d’Oedipe où elle apparaît en clair, qui est quand on vous dit que dans l’Oedipe inversé, (c’est-à-dire au moment où le sujet entrevoit la solution du conflit œdipien dans le fait de s’attirer purement et simplement l’amour du plus puissant, c’est-à-dire le père) le sujet se dérobe, nous dit-on, pour autant que son narcissisme y est menacé, pour autant que de recevoir cet amour du père comporte pour lui la castration . /…/ ce n’est tout de même pas si clair que ça que le sujet lie ce moment de solution possible (d’autant plus possible qu’en partie ce sera la voie empruntée par quelque chose qui ressemble à cela) il y a une participation de la fonction dite inverse de l’Oedipe dans sa solution normale; /…/ il est à un moment mis en évidence /…/ spécialement dans la problématique de l’homosexualité, où le sujet ressent cet amour du père comme essentiellement menaçant /…/ On sent bien, on repère qu’il y a du narcissisme dans l’affaire et que ce narcissisme est intéressé à ce détour du complexe d’Oedipe .
- castration L08 11/1/61 p.105: que doit-il rester de ses [ceux de l’analyste] fantasmes [à la fin de sa cure]? Vous savez que je suis capable d’aller plus loin, de dire /…/ si tant est qu’il y ait un fantasme fondamental, si la castration est ce qui doit être accepté au dernier terme de l’analyse, quel doit être le rôle de la cicatrice à la castration, dans l’éros de l’analyste?
- castration L08 22/3/61 p.218: Livre VIII p.259: au niveau du désir génital de la phase de la castration /…/ le petit ‘a’ cest le A-Φ. Et c’est par ce biais que le A-Φ vient à symboliser ce qui manque à l’Autre pour être l’Autre noétique. /…/ De cet l’Autre noétique le désir est une énigme. Et cette énigme est nouée avec le Fondement (Fundierung) structural de sa castration. C’est ici que s’inaugure la dialectique de la castration.
- castration L08 269: Le Transfert: Le message freudien s’est terminé sur cette articulation, c’est à savoir qu’il y a un terme dernier -la chose est articulée dans Analyse finie et infinie,- où /…/ quand on arrive à réduire chez le sujet toutes avenues de sa résurgence, de sa reviviscence, de sa répétition inconsciente, quand on arrive à faire converger celle-ci vers le roc /…/ du complexe de castration. Il s’agit du complexe de castration chez l’homme comme chez la femme -le terme de Penisneid est dans ce texte » un des épinglages du complexe de castration. C’est autour de ce complexe de castration /…/ que nous devons remettre à l’épreuve tout ce qu a pu /…/ être découvert à partir de ce point de butée.
- castration L08 271: Selon Jones, ce dont il s’agirait dans le complexe de castration, ce serait la crainte soulevée chez le sujet par la disparition du désir. /…/ J’ai pointé: loin que la crainte de l’aphanisis se projette /…/ dans l’image du complexe de castration, c’est au contraire la nécessité, la détermination du mécanisme signifiant qui, dans le complexe de castration, pousse dans la plupart des cas le sujet, non pas du tout à craindre l’aphanisis, mais au contraire à s’y réfugier, à mettre son désir dans sa poche.
- castration L08 Le Transfert, Livre VIII, 21 déc. 1961, p. 115.Est-ce que nous ne voyons pas dans cette espèce d’illustration incidente qui nous est donnée sous la plume de quelqu’un qu’on peut aussi appeler un poète, qu’est Platon, que ce dont il s’agit dans ces formes où rien ne dépasse, où rien ne se laisse accrocher, c’est de rien d’autre que, sans aucun doute, de quelque chose qui a ses fondements dans la structure imaginaire et je vous ai dit tout à l’heure qu’on pourrait le commenter mais à laquelle l’adhésion, de ce qu’elle est affective, tient à quoi ? à rien d’autre sinon à la Verwerfung de la castration.
- castration L08 270: Il y a un paradoxe /…/ dans le fait que la révélation de la pulsion génitale est obligatoirement marquée de ce splitting, qui consiste dans le complexe de castration.
- castration L09 14/3/62 303: [castration] rapport /…/ qui constitue le sujet dans le désir
- castration L09 21/02/62, p.204-5: C’est en raison de la fonction signifiante du phallus comme tel que le pénis réel tombe sous le coup de ce qui d’abord a été appréhendé dans l’expérience psychanalytique comme /…/ menace de castration.
- castration L09 21/3/62 p.303: La seconde partie doit nous mener de la frustration à ce rapport à définir qu constitue comme tel le sujet dans le désir, et vous savez que c’est là seulement que nous pourrons convenablement articuler la castration. Nous ne saurons donc au dernier terme ce que veut dire cette place d’ex-sistance que quand le chemin sera achevé. /…/ “Je ne sache pas que je veuille” n’est pas entendu de la même façon que “je sais que je ne veux pas”.
- castration L09 27/6/62 [ou 7/6/62?] 550: Tant que nous n’aurons pas reconnu que cet objet de la castration c’est l’objet même que nous situons dans le champ de la science (je veux dire que c’est l’objet de notre science comme le nombre ou la grandeur peuvent être l’objet de la mathématique), la dialectique de l’analyse, non seulement sa dialectique mais sa pratique, son rapport même jusqu’à la structure de sa communauté, resterons en suspens.
- castration L09 27/6/62 534-35: Si nous voulons qualifier cet objet dans une perspective proprement logique, j’accentue: logicisante, nous n’avons rien de mieux à en dire sinon ceci: qu’il est l’objet de la castration. J’entends par là, je spécifie, par rapport aux autres fonctions définies jusqu’ici de l’objet. Car si l’on peut dire que l’objet dans le monde (pour autant qu’il s’y discerne) est l’objet d’une privation, on peut dire également que l’objet est l’objet de la frustration. Et je vais essayer de montrer justement en quoi cet objet, qui est le nôtre, s’en distingue [si c’est un objet logique quelqu’un en a déjà parlé; d’où ARISTOTE puis PEIRCE].
- castration L09 27/6/62 p.534 : cet objet ‘a’ /…/ il est l’objet de la castration. /…/ c’est l ‘objet de la logique.
- castration L09 28/3/62 p.343: car la seule question qu’il ait à se poser ici un théoricien analyste /…/ car le complexe de castration reste jusqu’à présent une réalité non complètement élucidée, /…/ la question est de savoir pourquoi l’instrument du désir, le phallus, prend cette valeur si décisive, pourquoi c’est lui et pas le désir qui est pris dans une angoisse /…/ pour ne pas oublier que toute angoisse et angoisse de rien en tant que c’est du “rien peut-être” que le sujet doit se rembarder, ce qui veut dire que pour un temps, c’est pour lui la meilleure hypothèse.
- castration L09 7/6/62 p.547: [i(a) n’est pas l’image de “a”]: elle ([i(a)] ne le représente pas cet objet de la castration. Elle n’est d’aucune façon le représentant de la pulsion sur quoi porte effectivement le refoulement. Et pour une double raison; c’est qu’elle n’est cette image ([i(a)] ni la Vorstellung puisqu’elle est elle-même un objet, ni image réelle /…/ ni un objet qui n’est pas le même que “a”, qui n’est pas représentant non plus.
- castration L09 du 20 juin 1962, p. 550, L’identification : « Tant que nous n’aurons pas reconnu que cet objet de la castration c’est l’objet même par quoi nous nous situons dans le champ de la science (je veux dire que c’est l’objet de notre science comme le nombre ou la grandeur peuvent être l’objet de la mathématique), la dialectique de l’analyse, non seulement sa dialectique, mais sa pratique, son rapport même et jusqu’à la structure de sa communauté resteront en suspens. »
- castration L09, 27/06/62, p.538: C’est au point où toute signifiance fait défaut, s’abolit, au point nodal dit du désir de l’Autre, au point phallique /…/ que l’objet petit « a », objet de la castration, vient prendre sa place.
- castration L09, 27/06/62, p.539: Le signifiant /…/ c’est, contrairement au signe qu représente quelque chose pour quelqu’un, ce qui représente le sujet pour un autre signifiant. Et il n’y a pas de meilleur exemple que le sceau. Qu’est-ce qu’un sceau? Le lendemain du jour où je vous livrais cette formule, le hasard fit qu’un antiquaire de mes amis me remit /…/ un petit sceau égyptien qui /…/ avait la forme d’une semelle, avec, sur le dessus, les doigts du pied et les os dessinés. Le sceau /../ c’est bien cela: une trace /…/ mais ça ne peut devenir un signifiant que si, cette trace, avec une paire de ciseaux /…/ vous la découpez. /…/ l’objet de la castration /…/ c’est n objet structuré comme cela. En fait, vous vous apercevez de ce qu’au terme de tout ce que les siècles ont pu rêve de la fonction de [re]connaissance, il ne nous reste en main que cela. /…/ le cross-cap /…/ c’est une sphère avec un trou /…/ et /…/ c’est en tirant sur un de ses bords que vous faites apparaître /…/ ce quelque chose qui va boucher le trou, à condition de réaliser ceci: que chacun de ces point s’unisse au point opposé. /…/ [L’important] c’est que par cette opération qui se produit au niveau du trou, le reste de la sphère est transformé en surface de Moebius par l’énucléation [l’extraction] de l’objet de la castration.
- castration L09, 27/06/62, p.542: la fonction de l’objet partiel ne saurait d’aucune façon être réduite, si ce que nous appelons objet partiel c’est ce qui désigne le point de refoulement du fait de sa perte. C’est à partir de là que s’enracine l’illusion de la cosmicité du monde. Ce point acosmique du désir, en tant qu’il est désigné par la castration, c’est ce que nous devons préserver comme le point pivot /…/ concernant la constitution du monde comme objectal. Mais cet objet « a », que nous voyons surgir /…/ c’est la perte de cet objet même, du membre jamais retrouvé d’Horus démembré /…/ C’est pour autant que le sujet est d’abord et uniquement /…/ coupure de cet objet, que quelque chose peut naître, qui est cet intervalle entre cuir et chair, entre Wahrnehmung et castration
- castration L10 05/12/62 p.12-13: C’est dans la mesure où le sujet épuise contre cette image [spéculaire] ses rages, que se produit cette succession des demandes qui va toujours à une demande plus originelle, historiquement parlant, et que se module la régression comme telle. /…/ c’est dans le mesure où sont épuisées jusqu’à leur terme, jusqu’au fond du bol, toutes les formes de la demande, jusqu’à la demande zéro, que nous voyons au fond apparaître la relation de la castration. La castration se trouve inscrite comme rapport à la limite de ce cycle régressif de la demande.
- castration L10 05/12/62 p.3: J’ai mis la dernière fois entre parenthèses ce signe -f vous indiquer qu’ici doit se profiler un rapport avec la réserve libidinale, avec ce quelque chose qui ne se projette pas, /…/ qui ne s’investit pas au niveau de l’image spéculaire, pour la raison qu’il reste investi profondément /…/ au niveau du corps propre, au niveau du narcissisme primaire, au niveau /…/ de l’auto-érotisme, au niveau d’une jouissance autiste; aliment en somme restant là pour éventuellement /…/. Donc vous voyez s’instituer un rapport, ce qui /…/ peut venir se signaler à cette place ici désignée par -f; c’est l’angoisse /…/ de castration dans son rapport à l’Autre. /…/ Que signifie cet arrêt de la dialectique analytique sur l’angoisse de castration? /…/ ce n’est pas l’angoisse de castration en elle-même qui constitue l’impasse dernière du névrosé. /…/ Ce devant quoi le névrosé recule /…/ c’est de faire de sa castration /…/ quelque chose de positif qui est la garantie de cette fonction de l’Autre. /…/ Qu’est-ce qui peut assurer un rapport du sujet à cet univers des significations sinon que quelque part il y ait jouissance? Ceci il ne peut l’assurer qu’au moyen d’un signifiant et ce signifiant manque forcément. /…/ La castration n’est en fin de compte rien d’autre que le moment de l’interprétation de la castration. /…/ Aussi bien voyez-vous là indiqué que peut-être il y a possibilité de passage, mais /…/ nous ne pouvons, cette possibilité, l’explorer qu’à revenir en arrière à cette place même où la castration imaginaire fonctionne /…/ pour constituer /…/ ce qu’on appelle le complexe de castration.
- castration L10 05/12/62 p.6-8: L’angoisse /…/ est liée à tout ce qui peut apparaître à cette place [du signal]: c’est un phénomène. /…/ Ce phénomène c’est l’Unheimlichkeit. /…/ C’est de qui est heim au point qui est Unheim. /…/ En ce point heim /…/ le sujet n’arrive, n’accède à son désir qu’à se substituer toujours à un des ses propres doubles. /…/ C’est une sorte de point idéal /…/ puisque à partir de ce point nous allons pouvoir voir la fonction du fantasme. /…/ Et le fantasme qu’est-ce que c’est? /…/ c’est /…/ ein Wunsch, un vœu, et même, comme tous les vœu, un vœu assez naïf.
- castration L10 09/01/63 p.6: [l’angoisse] « elle n’est pas sans objet » /…/ dans ce « pas sans » vous reconnaissez la formule que j’ai déjà prise depuis, concernant le rapport du sujet au phallus « il n’est pas l’avoir » . Ce rapport /…/ ne veut pas dire qu’on sache de quel objet il s’agit. Quand je dis « il n’est pas sans ressource », « il n’est pas-sans ruse », ça veut justement dire que ses ressources sont obscures /…/ et que sa ruse n’est pas commune. Aussi bien l’introduction même linguistique du terme sans: « sine », profondément corrélatif de cette apposition du haut, non pas « haud sine », non pas-sans, est un certain type de liaison conditionnelle /…/ qui lie l’être à l’avoir dans une sorte d’alternance; il n’est pas là sans l’avoir; là où il est ça ne se voit pas. Est-ce que ce n’est pas là justement la fonction sociologique du phallus, à condition, bien sûr, de la prendre ici au niveau majuscule, au niveau du f, où il incarne la fonction la plus aliénante du sujet dans l’échange même, dans l’échange social. Le sujet y court, réduit à être porteur du phallus. C’est cella qui rend la castration nécessaire à une sexualité socialisée, où il y a /…/ des préférences. C’est le vrai secret /…/ il ne faut pas qu’on voie que c’est lui, le phallus, qui est en cause [dans l’échange des femmes]. Si on le voit: angoisse! /…/ La castration du complexe n’est pas une castration. /…/ Où la situer? Entre l’Imaginaire et le Symbolique qu’est-ce qui se passe? Est-ce l’éviration bien connue des farouches pratiques de guerre? C’en est assurément plus près que de la fabrication des eunuques.
- castration L10 14/11/62 p.13: La capture narcissique /…/ la limite qui est très précise qu’elle introduit quant à ce qui peut s’investir dans l’objet; et que le résidu, la cassure, ce qui ne peut s’investir dans l’objet va être proprement ce qui donne son support, son matériel, à l’articulation signifiante, qu’on va appeler sur l’autre plan-symbolique: la castration. L’empêchement survenu est lié à ce cercle qui fait que du même mouvement dont le sujet s’avance vers la jouissance, c’est-à-dire vers ce qui est plus loin que lui, il rencontre cette cassure intime toute proche /…/ de s’être laissé prendre en route à sa propre image, à l’image spéculaire.
- castration L10 28/11/63 p.16: De même que j’ai abordé l’inconscient par le mot d’esprit, j’aborderai cette année l’angoisse par l’Unheimlich; c’est ce qui apparaît au-dessus de i(a) à cette place. C’est pourquoi je vous l’ai écrit dès aujourd’hui: c’est le -f le quelque chose qui nous rappelle que ce dont tout part, c’est de la castration imaginaire; qu’il n’y a pas, et pour cause, d’image du manque. Quand il apparaît quelque chose là, c’est donc /…/ que le manque vient à manquer.
- castration L10 30/1/63 p.7: -Φ = traduction possible du manque originel, du vice de structure inscrit dans l’être du monde du sujet.
- castration L10 6/1/63 p.15: Nous portons le deuil /…/ pour autant que l’objet dont nous portons le deuil était à notre insu celui /…/ que nous avons fait le support de notre castration. La castration, elle, nous retourne; et nous voyons pour ce que nous sommes, en tant que nous serions essentiellement retournés à cette position de la castration.
- castration L11 69 : Le regard ne se présente à nous que sous la forme d’une étrange contingence, symbolique de ce que nous trouvons à l’horizon et comme butée de notre expérience, à savoir le manque constitutif de l’angoisse de la castration.
- castration L11 73 : Aller de la perception à la science, /…/ ce chemin est celui que suit ARISTOTE /…/ mais c’est une chemin que l’expérience analytique impose de rectifier parce qu’il évite l’abîme de la castration.
- castration L11 73 : Dans la mesure où le regard, en tant qu’objet ‘a’ peut venir à symboliser le manquez central exprimé dans le phénomène de la castration et qu’il est un objet ‘a’ réduit, de par sa nature à une fonction punctiforme, évanescente, il laisse le sujet dans l’ignorance de ce qu’il y a au-delà de l’apparence, cette [docte] ignorance si caractéristique de tout le progrès de la pensée dans cette voie constituée par la recherche philosophique. [cf. Nicolas de Cues].
- castration L11 74 : La schize entre le regard et la vision nous permettra /…/ d’ajouter la pulsion scopique à la liste des pulsions. /…/ on s’aperçoit que Freud la met déjà au premier plan dans Les pulsions et leurs avatars, et montre qu’elle n’est pas homologue aux autres. En effet, elle est celle qui élude le plus complètement le terme de castration.
- castration L11, 28 [Lacan viendra préciser que cette illusion, ce mirage de la cosmicité et donc de l’unité du monde, ne sert qu’à masquer le fait de la castration et le réel de la fente] : Est-ce que le un est antérieur à la discontinuité ? Je ne le pense pas, et tout ce que j’ai enseigné ces dernières années tendait à faire virer cette exigence d’un un fermé mirage auquel s’attache la référence au psychisme d’enveloppe, sorte de double de l’organisme où résiderait cette fausse unité. Vous m’accorderez que le un qui est introduit par l’expérience de l’inconscient c’est le un de la fente, du trait, de la rupture. Cependant la science physique se trouve, va se trouver ramenée à la considération du symptôme dans les faits, par la pollution de ce que du terrestre on appelle, sans plus de critique, de l’Umwelt, l’environnement : c’est l’idée d’Üxküll béhaviourisée, c’est-à-dire crétinisée.
- castration L11 95 : L’objet ‘a’ est quelque chose dont le sujet, pour se constituer, s’est séparé comme organe.Ça vaut comme symbole du manque, c’est-à-dire du phallus, non pas en tant que tel, mais en tant qu’il fait manque. Il faut donc que ça soit un objet 1° séparable ; 2° ayant quelque rapport avec le manque. Au niveau oral c’est le rien, en tant que ce dont le sujet est sevré n’est plus rien pour lui. Dans l’anorexie mentale, ce que l’enfant mange c’est le rien. Vous saisissez par ce biais comment l’objet du sevrage peut venir à fonctionner au niveau de la castration comme privation.
- castration L12 3/3/65 p.13: /…/ il est impossible que l’analyste opère d’aucune façon qui mérite ce titre: opération [légitime]. Il est lui-même aveugle, pris dans sa phallace. Cette phallace c’est justement la question qu se pose au terme de l’analyse: qu’est-ce qu’au niveau de la castration que ce point, que dans le schéma, dans la partie à double entrée /…/ de quelle façon s’interchange la répartition de ces termes de l’imaginaire, du symbolique et du réel. [Pb de la Wahrheit].
- castration L12 3/3/65 p.9: La castration dans le vécu terminal d’une analyse de névrosé, ou d’une analyse féminine, est à proprement parler impensable, si l’opération analytique n’est rien d’autre que cette expérience conjuguée de la demande et du transfert, au cours de quoi le sujet a à faire l’expérience de la faille qui le sépare de la reconnaissance, qu’il vit ailleurs que dans la réalité et que cette expérience de la béance c’est là tout ce qu’il a à intégrer dans l’expérience analytique. L’articulation de la castration à la frustration à elle toute seule nous commande d’interroger les relations du sujet autrement que de la façon qui peut en quelque sorte s’épuiser dans la double relation du transfert et de la demande.
- castration L12 3/3/65 p.9: Toute l’expérience analytique depuis Freud s’inscrit au niveau d’une exploration de plus en plus fouillée de la frustration dont il est articulé qu’elle constitue la situation essentielle du progrès de l’analyse et que toute analyse se passe à son niveau. A la vérité, cette limitation de l’horizon conceptuel a pour effet /…/ de rendre de plus en plus impensable ce que Freud nous a désigné dans son expérience comme étant la butée, le point d’arrêt de son expérience, à savoir la castration. La castration dans le vécu terminal d’une analyse de névrosé, ou d’une analyse féminine, est à proprement parler impensable, si l’opération analytique n’est rien d’autre que cette expérience conjuguée de la demande et du transfert, au cours de quoi le sujet a à faire l’expérience de la faille qui le sépare de la reconnaissance, qu’il vit ailleurs que dans la réalité et que cette expérience de la béance c’est là tout ce qu’il a à intégrer dans l’expérience analytique. L’articulation de la castration à la frustration à elle toute seule nous commande d’interroger les relations du sujet autrement que de la façon qui peut en quelque sorte s’épuiser dans la double relation du transfert et de la demande. Ce repérage nécessite précisément comme préalable que le statut du sujet comme tel soit posé, et c’est ce que constitue l’oscillation, que je ne suis pas non plus le seul à avoir formulée, de la position de la privation. Sans doute d’une façon confuse mais articulée quelqu’un comme Jones (qui faisait partie d’une génération où on avait un peu plus d’horizon, il a donné à la fonction de la privation (quand il s’est agit d’interroger l’énigme du rapport de la fonction féminine au phallus) /…/ son moment d’arrêt indispensable à l’articulation logique de ces trois positions. C’est ce qui rendait pour nous nécessaire d’avoir d’abord posé que le sujet, le sujet dans sa forme essentielle, s’introduit comme dans cette sorte de relation radicale, qu’il est ininstituable, impensable, hors de cette pulsation, si bien figurée par cette oscillation du zéro au un, qui s’avère comme étant, à tout approche du nombre, nécessaire pour que le nombre soit pensable. [autre chose est la différence et l’altérité].
- castration L12 (L11, p. 28), Lacan viendra préciser que cette illusion, ce mirage de la cosmicité et donc de l’unité du monde, ne sert qu’à masquer le fait de la castration et le réel de la fente :Est-ce que le un est antérieur à la discontinuité ? Je ne le pense pas, et tout ce que j’ai enseigné ces dernières années tendait à faire virer cette exigence d’un un fermé mirage auquel s’attache la référence au psychisme d’enveloppe, sorte de double de l’organisme où résiderait cette fausse unité. Vous m’accorderez que le un qui est introduit par l’expérience de l’inconscient c’est le un de la fente, du trait, de la rupture. Cependant la science physique se trouve, va se trouver ramenée à la considération du symptôme dans les faits, par la pollution de ce que du terrestre on appelle, sans plus de critique, de l’Umwelt, l’environnement : c’est l’idée d’Üxküll béhaviourisée, c’est-à-dire crétinisée.
- castration L14 24/5/67 LEF5 p.73: chez celle-ci [la femme] la négativation du phallus prend sa valeur dans une position renversée. Un renversement est une orientation, c’est un sens; et avant le renversement il se peut qu’il n’y ait aucun sens objectivable. /…/ le complexe de castration en définitive veut dire justement qu’il n’y a pas d’objet phallique, qu’il n’est que cet effet de rêve autour de quoi échoue l’acte sexuel, et que sa mise en suspens laisse notre seule chance qu’il y ait acte sexuel.
- castration L15 17/01/68 p.8: C’est que le sujet qui a accompli la tâche au bout de laquelle il s’est réalisé comme sujet dans la castration, en tant que défaut fait à la jouissance de l’union sexuelle, c’est celui-là que nous allons voir par une rotation, si vous voulez une bascule à [180°] un certain nombre de degrés, telle qu’est dessinée cette figure à 180°, que nous devons voir passer, revenir, ce qui s’est réalisé à la position de départ, à ceci près: que le sujet qui vient ici sait ce qu’il en est de l’expérience subjective et que cette expérience implique aussi /…/ qu’à sa gauche, il reste ce qu’il en est advenu de lui, dont l’acte se trouve responsable du chemin parcouru.
- castration L16 13/11/68 p.2: /…/ il n’y a pas d’union de l’homme et de la femme sans que la castration ne détermine, au titre du fantasme précisément, la réalité du partenaire chez qui elle est impossible /…/
- castration L17 140-141 [18/3/70 p.4]: C’est là que Freud nous désigne que pour Oedipe la question de la vérité se renouvelle et qu’elle aboutit à quoi? A ceci que /…/ nous pouvons identifier quelque chose qui a un rapport au prix payé d’une castration /…/ Si la castration est ce qui frappe le fils, est-ce que ce n’est pas aussi /…/ ce qui le fait accéder par la voie juste à ce qu’il en est de la fonction du Père? /…/ c’est de père en fils que la castration se transmet.
- castration L17 26/11/69 p.9: Ce rapport primitif du savoir à la jouissance [la vie s’arrête à une certaine limite de la jouissance] /…/ c’est au joint d’une jouissance privilégiée entre toutes, la “jouissance sexuelle”, puisque ce que cette jouissance, d’être au joint /…/ c’est la perte de la jouissance sexuelle, c’est la castration /…/ ce autour de quoi en somme s’organise dans l’analyse toute la dialectique de la frustration, ce même objet, l’année dernière je l’ai appelé le “plus de jouir”.
- castration L18 16/6/71 p.16-17: /…/ si nous définissons l’hystérique par ceci qui définit /…/ le névrosé, à savoir l’évitement de la castration, il y a plusieurs façons de l’éviter. /…/ à l’hystérique il faut un partenaire châtré. /…/ Il faut qu’il soit seulement ce qui répond à la place du Phallus /…/ Ce qui s’élève comme sacrifice de l’hystérique /…/ c’est tout de même le terme de “meurtre du père” qui paraît au centre ce que Freud élabore à partir des données que constitue /…/ le refus de la castration. /…/ Il est clair que dans la perspective hystérique c’est le phallus qui est fécond et que ce qu’il engendre c’est lui-même.
- castration L18 16/6/71 p.19: Nœud de la castration: l’obsessionnel est dans la dette d’exister.
- castration L18 16/6/71 p.5: /…/ un rapport sexuel /…/ ne se soutient, ne s’assied, que dans cette composition de la jouissance et le semblant qui s’appelle la castration. Que nous la voyions ressurgir à tout instant dans le discours du névrosé, mais sous la forme d’une crainte, d’un évitement, c’est justement en cela que la castration reste énigmatique.
- castration L18 16/6/71 p.7: S’il existe /…/ la castration qui aurait le privilège de parer à ce quelque chose dont l’indécidable fait le fond du rapport sexuel pour autant que la jouissance doit y être ordonnée.
- castration L18 9/6/71 p.3: Nommer quelque chose c’est un appel. Aussi bien dans ce que j’ai écrit la Chose freudienne se lève et fait son numéro. Ce n’est pas moi qui le lui dicte. . Ça serait même de tout repos /…/ si je n’étais pas comme homme, masculin, exposé là sous le vent de la castration. /…/ Elle, la vérité, mon imbaisable partenaire, elle est certes dans le même vent, elle le porte même; être dans le vent, c’est ça.
- castration L19 15/12/ 71 p.10: Tout ce qui s’articule sous le signifiant tombe sous le coup de -f (x), de cette fonction de castration /…/ on ne peut plus disposer de l’ensemble des signifiants et c’est peut-être bien là une première approche de ce qu’il ‘en est de la castration.
- castration L19 15/12/ 71 p.12: [pas-tous] Qu’est-ce qui peut bien nous intéresser concernant ce qui existe en matière de signifiant? Ça serait qu’il existe au moins un pour qui ça ne fonctionne pas, cette affaire de castration.
- castration L19 15/12/ 71 p.14: /…/ il saute aux yeux en effet que -f (x): ne marche pas au niveau du mythe d’œdipe; le père il n’est pas châtré /…/ on peut écrire: le rejet de la fonction f (x) nié /…/ ça pose le “il existe “de cet “il n’est pas vrai” de la castration. /…/ pourquoi il ne soit pas vrai que la fonction f (x) soit ce qui domine ce qu’il en est de l’usage du signifiant. Est-ce que c’est ça que ça veut dire? car tout à l’heure l’existence, je vous l’ai distinguée de l’exception, et si la négation là, valait, sans exception de cette position signifiante, elle peut s’inscrire dans la négation de la castration, dans le rejet, dans le “il n’est pas vrai que la castration domine tout”.
- castration L19 15/12/ 71 p.9: -φ (x): ça veut dire la fonction qui s’appelle castration.
- castration L20 91 J’ai joué la dernière fois /…/ de l’équivoque /…/ il hait et il est. . Je n’en jouis pas, sinon à poser la question qu’elle soit digne de la paire de ciseaux. C’est justement de quoi il s’agit dans la castration. Que l’être comme tel provoque la haine n’est pas exclu. Certes toute l’affaire d’ARISTOTE a été au contraire de concevoir l’être comme étant ce par quoi les êtres moins êtres participent au plus haut des êtres. Et Saint THOMAS a réussi à introduire ça dans la tradition chrétienne. /…/ Mais se rend-on compte que tout dans la tradition juive va là contre? La coupure n’y passe pas du plus parfait au moins parfait. Le moins parfait y est tout simplement ce qu’il est, à savoir radicalement imparfait.
- castration L21 14/5/74 p.162: Le dire-non à la fonction phallique c’est ce que nous appelons dans le discours analytique Ex -φ (x) /…/ [Parmi les femmes] il n’y en a néanmoins pas-une à représenter le dire qui interdit, à savoir l’absolument-non.
- castration L23 16/3/76 ORN9 10: la castration ce n’est pas le fantasme. Elle n’est pas si facile à situer dans la fonction qui est la sienne dans l’analyse, puisqu’elle peut être fantasmatisée [cf. film japonais].
- castration L24 15/3/77 p.3. : de rapport sexuel il y en a pas] sauf incestueux /…/ ou meurtrier /../ Le mythe d’œdipe désigne ceci: que la seule personne avec laquelle on ait envie de coucher c’est la mère et que pour le père, on le tue. /…/ Il a tué quelqu’un qu’il ne connaissait pas et il a couché avec quelqu’un dont in n’avait aucune idée que c’était sa mère. /…/ En somme il n’y a de vrai que la castration /…/ la castration passe par le meurtre /…/
- castration S4 13 Le fouillis [chez FREUD] est insurmontable de ce qui s’y épingle de la castration, des défilés par où l’amour s’entretient de l’inceste, de la fonction du père, du mythe où l’Oedipe se redouble de la comédie du Père-Orang, du pérorant Outang .
- castration S4 21 A ce titre l’élucubration freudienne du complexe d’Oedipe, qui y fait de la femme poisson dans l’eau, de ce que la castration soit chez elle de départ (FREUD dixit) contraste douloureusement avec le fait du ravage qu’est chez la femme, pour la plupart, le rapport à sa mère, d’où elle semble bien attendre comme femme plus de subsistance que de son père, -ce qui ne va pas avec lui étant second, dans ce ravage.