Frustration
frustration E249-250: Demandons-nous plutôt d’où vient cette frustration [de l’analysant dans la cure]. Est-ce dû au silence de l’analyste? Une réponse, même et surtout approbatrice, à la parole vide montre souvent par ses effets qu’elle est bien plus frustrante que le silence. Ne s’agit-il pas plutôt d’une frustration qui serait inhérente au discours même du sujet? Le sujet ne s’y engage-t-il pas dans une dépossession toujours plus grande de cet être de lui-même, dont, à force de peintures sincères, qui n’en laissent pas moins incohérente l’idée, de rectifications qui n’atteignent pas à dégager son essence, d’étais et de défenses qui n’empêchent pas de vaciller sa statue, d’étreintes narcissiques qui se font souffle à l’animer, il finit par reconnaître que cet être n’a jamais été que son oeuvre dans l’imaginaire et que cette oeuvre déçoit en lui toute certitude. /…/ Cet ego, dont nos théoriciens définissent maintenant la force par la capacité de soutenir une frustration, est frustration non d’un désir du sujet, mais d’un objet où son désir est aliéné et qui, tant plus il s’élabore, tant plus s’approfondit pour le sujet l’aliénation de sa jouissance. Frustration au second degré donc, et telle que le sujet en ramènerait-il la forme en son discours jusqu’à l’image passivante, par où le sujet se fait objet dans la parade du miroir, il ne saurait s’en satisfaire puisque à atteindre même en cette image sa plus parfaite ressemblance, ce serait encore la jouissance de l’autre [JA] qu’il y ferait reconnaître. C’est pourquoi il n’y a pas de réponse adéquate à ce discours, car le sujet tiendra comme de mépris toute parole qui s’engagera dans sa méprise.
frustration E460: [la notion de frustration]: Or on chercherait vainement dans toute l’œuvre de FREUD, de ce terme la moindre trace: car on y trouverait seulement l’occasion à le rectifier par celui de Versagung, lequel implique renonciation, et s’en distingue donc de toute la différence du symbolique au réel [S#R], différence dont nous vous faisons la grâce de la considérer comme acquise, mais on peut dire que l’œuvre de FREUD se résume à lui donner le poids d’une instance nouvelle. Hernie centrale à être ici pointée du doigt, d’une discordance diffuse, et telle qu’en effet les termes freudiens étant si l’on peut dire /…/ laissés en place, c’est pour chacun quand on en use, quelque chose d’autre qu’on désigne. Rien en effet qui satisfasse mieux aux exigences du concept que ces termes, c’est-à-dire qui soit plus authentique à la structure d’une relation, nommément analytique, et à la chose qui s’y saisit, nommément le signifiant. C’est dire que ces concepts, entre eux puissamment articulés, ne correspondent en rien qui se donne immédiatement à l’intuition.
frustration L01 247: La frustration n’est pas un phénomène que nous puissions objectiver dans le sujet sous la forme d’un détournement de l’acte qui l’unit à cet objet. Ce n’est pas une aversion animale. Si prématuré qu’il soit, le sujet ressent lui-même le mauvais objet comme une frustration? Et, du même coup, la frustration est ressentie dans l’autre.
frustration L01 p.31: C’est dans l’autre qu’il retrouvera toujours son moi idéal d’où se développe la dialectique de ses relations à l’autre. Si l’autre sature, remplit cette image, il devient l’objet de la Verliebheit. Rappelez vous Werther rencontrant Charlotte au moment où elle tient dans ses bras un enfant [pot + fleurs/fruits]; ça tombe pile dans l’imago narcissique du jeune héros du roman. Si , au contraire, sur le même versant, l’autre apparaît comme frustrant le sujet de son idéal et de sa propre image, il engendre la tension destructrice maxima. A un rien près, le rapport imaginaire à l’autre tourne dans un sens ou dans un autre, ce qui donne la clef des questions que pose FREUD à propos de la transformation subite, dans la Verliebheit entre l’amour et la haine.
frustration L02 292: on nous a depuis quelque temps découvert dans l’inconscient l’existence de quelque chose d’autre, qui n’est pas libidinal, qui est l’agressivité, laquelle a provoqué un grand remaniement de la théorie analytique. Freud n’avait pas confondu l’agressivité interne avec le surmoi. Chez FAIRNBAIRN, nous avons affaire à une notion tout à fait piquante, car l’auteur ne semble pas avoir trouvé dans la langue anglaise un terme qui lui paraisse signifier adéquatement la fonction perturbatrice, voir démoniaque, du surmoi, et il en a forgé un -l’internal saboteur. S’il y a refoulement de ce saboteur, c’est pour la raison qu’il y a eu à l’origine du développement de l’individu deux objets singulièrement incommodants. Ces deux objets problématiques ont la curieuse propriété d’avoir été initialement un seul et même objet. Tout se ramène ainsi à la frustration ou à la non-frustration originelle.
frustration L02 253 : [l’obsessionnel] il est toujours frustré de tout par avance. [cte imaginaire concernant un objet bien réel, qui est la mère, en tant que l’enfant en a besoin]
frustration L03 267: Le terme de frustration, par exemple, est devenu le leitmotiv des mères pondeuses de la littérature analytique anglaise, avec tout ce qu’il comporte d’abandonnisme et de relation de dépendance. Or ce terme est tout simplement absent de l’œuvre de Freud.
frustration L04 269.
frustration L05 19 mars 1958, p.26: Les formations de l’inconscient, Livre V, [Pour Hélène DEUTSCH il ne faut pas] : analyser ces identifications [masculines chez les femmes], faute à le mettre [le sujet] en posture de perte par rapport à ce que ces analyses révèlent comme être le fond, la structure de la jouissance acquise, conquise jusqu’à là [avantage acquis]; /…/ la jouissance peut consister dans la frustration masochique d’une certaine position qui a été un moment conquise /…/ En d’autres termes, dans certaines conditions, la réduction /…/ des identifications masculines, peut constituer un danger pour ce qui a été par le sujet conquis sur le plan de la jouissance, dans la dialectique même de cette identification.
frustration L05 15/1 25: C’est le père, ici, en tant que symbolique qui intervient dans une frustration, acte imaginaire concernant un objet bien réel, qui est la mère, en tant que l’enfant en a besoin.
frustration L09 14/03/62 p.288-89: L’objet de son désir, le sujet peut entreprendre de le dire. /…/ C’est plus qu’un acte d’énonciation, c’est un acte d’imagination. Ceci suscite en lui une manœuvre de la fonction imaginaire /…/ cette fonction se révèle présente dès qu’apparaît la frustration. Vous savez l’importance, l’accent que j’ai mis /…: sur le moment d’éveil de la passion jalouse dans la constitution de ce type d’objet qui est celui que nous avons construit comme sous-jacent à chacune de nos satisfactions. Le petit enfant, en proie à la passion jalouse devant /…/ le sein, nommément, qui jusqu’alors n’a été que l’objet sous-jacent, élidé, masqué pour lui derrière ce retour d’une présence liée à chacune de ses satisfactions /…/ où se sent la nécessité de sa première dépendance /…/ le voici soudain pour lui produit dans l’éclairage aux effets pour nous signalés par sa pâleur mortelle. C’est faussement qu’on peut dire que l’être dont je suis jaloux, le frère, est mon semblable: il est mon image au sens où l’image dont il s’agit est image fondatrice de mon désir. Là est la révélation imaginaire et c’est le sens de la fonction de la frustration. /…/ après la privation réelle, la frustration imaginaire.
frustration L09 14/03/62 p.295 imaginaire: L’Autre, pour la satisfaction du sujet, doit être défini comme « sans » pouvoir. /…/ « Sans » est une négation mais pas n’importe laquelle; c’est une négation-liaison que matérialise bien dans la langue anglaise l’homologie conformiste des deux rapports des deux signifiants: Within et Without. C’est une exclusion liée qui déjà, en soi seul, indique son renversement. Un pas de plus /…/ c’est celui du « pas-sans ». /…/ [L’Autre] n’est pas non plus sans pouvoir. C’est pourquoi cet Autre que nous avons introduit en tant qu’en somme métaphore du trait unaire /…/ cet autre comme -1 /…/ se trouve (une fois bouclée la nécessité des effets de la frustration imaginaire) comme ayant cette valeur unique, car lui seul n’est pas-sans, pas sans pouvoir. /…/ Il est comme pas un.
frustration L09 14/3/62 286: Au niveau de la privation dont il s’agit, en tant que le sujet est d’abord objectivement cette privation dans la chose, cette privation, qu’il ne sait pas qu’il est du tour non-compté, c’est de là que nous repartons pour comprendre ce qui se passe. /…/ Le pas suivant /…/ est celui de la frustration [structure du tore].
frustration L09 21/03/62 p.299-300: C’est à bien articuler à quelles coordonnés se suspend cette demande à l’Autre, cette demande de réponse /…/ celle qui dans Freud s’épingle comme Versagen; la Versagung: le dédit, ou encore la trompeuse parole, la rupture de promesse, à la limite la vanitas, à la limite de la mauvaise parole /../ ici je vous le rappelle, qui unit le blasphème à ce qu’il a donné /…/ le blâme. /…/ Le rapport essentiel de la frustration /…/ à la parole est à soutenir /…/ faute de quoi notre concept de frustration se dégrade: elle dégénère jusqu’à se réduire au défaut de gratification concernant ce qui au denier terme ne peut plus être conçu que comme le besoin.
frustration L09 27/6/62 534-35: Si nous voulons qualifier cet objet dans une perspective proprement logique, j’accentue: logicisante, nous n’avons rien de mieux à en dire sinon ceci: qu’il est l’objet de la castration. J’entends par là, je spécifie, par rapport aux autres fonctions définies jusqu’ici de l’objet. Car si l’on peut dire que l’objet dans le monde (pour autant qu’il s’y discerne) est l’objet d’une privation, on peut dire également que l’objet est l’objet de la frustration. Et je vais essayer de montrer justement en quoi cet objet, qui est le nôtre, s’en distingue [si c’est un objet logique quelqu’un en a déjà parlé; d’où ARISTOTE puis PEIRCE].
frustration L09 28/03/62 p.329-330: J’ai choisi /…/ la deuxième forme de l’identification, ce n’est pas de hasard. C’est parce que cette identification est saisissable sous le mode du signifiant pur par le fait que nous pouvons saisir d’une façon claire et rationnelle un biais pour entrer dans ce que veut dire l’identification du sujet, pour autant que le sujet met au monde le trait unaire, plutôt [parce] que le trait unaire une fois détaché fait apparaître le sujet comme celui qui compte, au double sens du terme. L’ampleur de l’ambiguïté que pous pouvez donner à cette formule /…/ aura pour vous son plein sens (schéma) /…/ Chatterton et ses compagnons dans l’Antarctique /…/explorateurs livrés à la plus grande frustration, celle qui ne tient pas seulement aux carences plus ou moins élucidées à ce moment, /…/ aux carences /…/ d’une alimentation spéciale /…/ mais qu’on peut dire désorientés dans un paysage /…/ encore vierge, non encore habité par l’imagination humaine, nous rapportent dans des notes /…/ qu’ils se comptaient toujours un de plus qu’ils n’étaient /…/ « On se demandait toujours où était passé le manquant » /…/ vous touchez là à l’état nu du sujet, qui n’est rien que cela, que la possibilité d’un signifiant de plus, d’un Un en plus, grâce à quoi il constate lui-même qu’il y en a Un qui manque.
frustration L09 30/05/62 p.361: Avant que nous soyons tombés dans leur panneau [celui des névrosés] /…/ à nous imaginer/…/ que nous arriverons à la limite à définir le champ phallique comme l’intersection de deux frustrations, qu’est-ce qu’ils font spontanément? /…/ L’hystérique n’a pas besoin d’avoir assisté à notre séminaire pour savoir que le désir de l’homme est le désir de l’Autre et que, par conséquent, l’autre peut parfaitement, dans cette fonction du désir, la suppléer. L’hystérique vit son rapport à l’objet en fomentant le désir de l’Autre (avec un grand A) pour cet objet. Référez-vous au cas Dora.
frustration L09, 27/06/62, p.548: ce que je vous ai apporté cette année concernant le rapport au corps, ce qui est seulement ébauché dans la façon dont j’ai entendu, dans un corps mathématique, vous donner donner l’amorce de toutes sortes de paradoxes concernant l’idée que nous pouvons nous faire du corps, trouve ses applications, assurément bien faites pour modifier profondément l’idée que nous pouvons avoir de la frustration. /…/ Il est étrange que la pensée analytique j’ait jamais rencontré sur ce chemin, sauf dans /…/ des observations de Freud, et ici je désigne le mot Schleier, ce voile dont l’enfant nait coiffé /…/ sans qu’on n’ai jamais songé que c’était là l’amorce d’une voie très féconde: les stigmates.
frustration, L09 24/01/62 p.200-201: La question que nous avons à poser, c’est d’établir la différence qu’il y a de cet usage que nous faisons de la « mamme » avec la fonction qu’il prend par la définition de la classe « mammifère ». /…/ est-ce que c’est cela que veut dire pour nous le signifiant « mamme » pour autant qu’il est l’objet autour de quoi nous substanfions le sujet dans un certain type de relations dites prégénitales. Il est bien clair que nous en faisons un tout autre usage, beaucoup plus proche de la manipulation de la lettre « E » dans notre paradoxe des ensembles. Et pour vous le montrer je vais vous faire voir ceci: A (+1+1+1) /…/ parmi ces uns de la demande /…/ est-ce qu’il y a ou non le sein lui-même? En d’autres termes, quand nous parlons de fixation orale, le sein latent, l’actuel /…/ est-il mammaire? Il est bien évident qu’il ne l’est pas parce que vos oraux /…/ adorent les seins parce que ces seins sont des phallus. /…/ dans la mesure où le sein refoulé réémerge, ressort dans le symptôme /…/ la chose s’inscrit ainsi:
$ / sein (a)
sein phallus
Qu’est-ce que l’« a »? Mettons à sa place la petite balle de ping-pong /…/ n’importe quel support du jeu du jeu d’alternance du sujet dans le fort-da. Là vous voyez qu’il ne s’agit de rien d’autre que du passage du phallus de a+ à a‑, et que par là nous voyons dans le rapport d’identification, puisque nous savons que dans ce que le sujet assimile c’est lui dans sa frustration, nous savons que le rapport de l’$ à ce 1/A (lui 1 en tant qu’assumant la signification de l’Autre comme tel, a le plus grand rapport avec la réalisation de l’alternance. [Dans] ce produit de a+ par a‑, qui formellement fait un -a au carré (-a2) nous serrerons pourquoi la négation est irréductible /…/ nous voyons là pointer dans cette formule même du -a2 /…/ la nécessité de la mise en jeu à la racine de ce produit du [phallus], racine de -1 (). Ce dont il s’agit /…/ c’est de la disjonction de a+ et de a‑ /…/ et c’est là que le sujet vient à se loger comme tel, que l’identification a à se faire avec ce quelque chose qui est l’objet du désir.
frustration L12 17/03/65, p.2 [p.150]: J’ai rappelé au tableau /…/ ces trois espèces ou formes de la dialectique du manque qui s’appellent privation, frustration, castration. /…/ [qui] étaient employées de façon presque interchangeable. J’ai rappelé que dans la référence SIR il y avait quelque chose de radicalement différent. Que la frustration à l’analyse, de façon schématique, c’est quelque chose qui porte en soi, dans son centre, son essence, son acte, c’est en vain cette chose qui frustre de son statut, la déception, sous son versant le plus imaginaire et que ceci n’excluait pas que sa référence objectale fut quelque chose de réel. Que ce qui en était le support, l’Autre, ne pouvait être pour nous situé que sous la forme la plus générale du lieu du symbolique. Il n’y a de frustration que là où quelque chose est revendicable.
frustration L12 17/03/65, p.3 [p.151]: Quand il s’agit de frustration, il se peut, dans tout discours, s’inscrire dans le double registre de la demande, d’une part, une question qui se pose depuis le départ /…/ qu’est-ce qu’il vient demander dans l’analyse? Toute la littérature analytique /…/ s’emploie à dévoiler, à manifester ce qui /…/ se présente aux différentes étapes de l’analyse comme demande. /…/ La dépendance physique, animale, du petit enfant par rapport à sa mère /…/ nous met au premier arrière fond de ce sur quoi va se développer ce que nous appelons la position anaclytique. Qu’on y conjoigne à cette conception [génétique], une notion comme celle de l’autoérotisme primordial, ou encore du narcissisme primaire de cette époque où, dans une étape initiale de sa venue au monde, le sujet dans la théorie freudienne est une seule unité, un seul être avec l’être dont il vient de se détacher, avec l’être du ventre duquel il vient de sortir, c’est quelque chose associé à cette position analytique qui se révèle par le sujet, dans sa fonction de demande. Il y a un saut, parce que, /…/ si cette position anaclytique peut être conçue comme de même niveau que la structure imaginaire, il ne restera pas que la question soit tranchée de la relation primaire à la mère, au moins quelque chose sera demandé qui justifie le joint.
frustration L12 17/3/65, p.9: Que ce soit le seul point, le seul temps, où converge (en l’expliquant) la jonction de la demande et du transfert, que dans la tromperie du transfert ce dont il s’agit c’est de quelque chose qui, à l’insu du sujet, tourne autour, veut capter (de quelque façon qui est imaginaire ou agie), que ce soit là le terme et la commune mesure autour de quoi fonctionne tout le niveau dit de la frustration, c’est ce qu’il s’agit de poser, de façon qui permette, à partir de là, de distinguer ce que l’expérience peut nous permettre actuellement d’entériner concernant l’origine, par quelle porte est venue la fonction du petit « a ».
frustration L12 3/3/65 p.7: Je veux dire que le terme même d’instinct de vie n’a pas d’autre sens que d’instituer dans le réel /…/ cette transmission d’une libido en elle-même immortelle. Que doit être pour une telle référence? /…/ Poursuivons pour cela la lecture [(cf. p.5) L’Identification, in Vol. XVIII de la Standart Edition, à propos de la Massenpsychologie de Gustave LEBON]; nous voyons que c’est en un second temps que s’instaure le regard à cette référence première, que s’instaure la dialectique de la demande à la frustration, à savoir ce que Freud nous propose comme seconde forme d’identification; le fait qu’à partir du moment où s’introduit l’objet d’amour, le choix de l’objet, c’est là que s’introduit aussi la possibilité de par la frustration de l’identification à l’objet d’amour lui-même.
frustration L12 3/3/65 p.9: Toute l’expérience analytique depuis Freud s’inscrit au niveau d’une exploration de plus en plus fouillée de la frustration dont il est articulé qu’elle constitue la situation essentielle du progrès de l’analyse et que toute analyse se passe à son niveau.
frustration L12 3/3/65 p.9: La castration dans le vécu terminal d’une analyse de névrosé, ou d’une analyse féminine, est à proprement parler impensable, si l’opération analytique n’est rien d’autre que cette expérience conjuguée de la demande et du transfert, au cours de quoi le sujet a à faire l’expérience de la faille qui le sépare de la reconnaissance, qu’il vit ailleurs que dans la réalité et que cette expérience de la béance c’est là tout ce qu’il a à intégrer dans l’expérience analytique. L’articulation de la castration à la frustration à elle toute seule nous commande d’interroger les relations du sujet autrement que de la façon qui peut en quelque sorte s’épuiser dans la double relation du transfert et de la demande.
frustration L17 26/11/69 p.9: Ce rapport primitif du savoir à la jouissance [la vie s’arrête à une certaine limite de la jouissance] /…/ c’est au joint d’une jouissance privilégiée entre toutes, la “jouissance sexuelle”, puisque ce que cette jouissance, d’être au joint /…/ c’est la perte de la jouissance sexuelle, c’est la castration /…/ ce autour de quoi en somme s’organise dans l’analyse toute la dialectique de la frustration, ce même objet, l’année dernière je l’ai appelé le “plus de jouir”.
AGENT | MANQUE D’OBJET | OBJET |
PERE REEL | CASTRATION Sym | IMAGINAIRE |
MERE SYMBOLIQUE | FRUSTRATION Im | SEIN REEL |
PERE IMAGINAIRE | PRIVATION Réelle | SYMBOLIQUE |
L04 59 & 215
AGENT | OPÉRATION | OBJET |
Mère S | Frustration I | Sein R |
Père R | Castration S | Phallus I |
Père I | Privation R | Pénis S |
L12 3/3/65: p.1 & L12 17/03/65, p.1
GILSON, p.53; L04 269* |