HYPOKAIMENON
hypokaimenon KS 290: Conférence sur “l’Acte psychanalytique”. “Le psychanalyste se fait de l’objet “a”. Se fait: à entendre: se fait produire; de l’objet “a” avec l’objet “a”. Ces propos frôlent trop l’endroit où paraissent achopper les quantificateurs logiques, pour que nous n’ayons pas fleureté leur instrument. Nous sentons l’acte psychanalytique céder à rompre la prise dans l’universel, à quoi c’est leur mérite de ne pas satisfaire. Et voilà qui va excuser ARISTOTE d’osciller, plus généralement qu’il n’a su isoler l’upokeimenon à ne pouvoir faire que d’y récupérer l’ousia par intervalle. Car ce que cet acte aperçoit c’est le noyau qui fait le creux dont se motive l’idée de tout, à la serrer dans la logique des quantificateurs. [desidentication? Prélèvement corporel? Le psychotique maître de la cité!]
hypokaimenon L09 27/6 535 538C’est au point où toute signifiance fait défaut, s’abolit, au point nodal dit le “désir de l’Autre”, au point phallique, pour autant qu’il signifie l’abolition comme telle de toute signifiance, que l’objet “a”, objet de la castration, vient prendre sa place. Il y a donc un rapport au signifiant /…/ le signifiant n’est pas le signe; et l’ambiguïté de l’attribut aristotélicien c’est justement de vouloir le neutraliser, en faire un signe naturel: toute chatte tricolore est femelle. Le signifiant /…/ c’est, contrairement au signe qui représente quelque chose pour quelqu’un, ce qui représente un sujet pour un autre signifiant. Et il n’y a pas de meilleur exemple que le sceau. /…/ Le sceau représente le sujet. /…/ Une lettre peut toujours rester scellée; mais le sceau est là: pour la lettre il est un signifiant.
hypokaimenon L09 27/6 535 540Le cross-cap /…/ c’est une sphère avec un trou./…/ c’est en tiranr sur un de ses bords que vous faites apparaître /…/ ce quelque chose qui va boucher le trou, à condition de réaliser ceci, que chacun de ces points s’unisse au point opposé. /…/ C’est que par cette opération qui se produit au niveau du trou, le reste de la sphère est transformé en surface de MOEBIUS par l’énucléation de l’objet de la castration. Le monde entier s’ordonne d’une certaine façon qui nous donne /…/ l’illusion d’être un monde. Et je dirai même, d’une certaine façon, de faire état intermédiaire entre cet objet aristotélicien, où cette réalité est en quelque sorte masquée, et notre objet, que j’essaie ici pour vous de promouvoir.
hypokaimenon L15 28/2 190 C’est proprement de reposer sur le “pas-de trait” que toute l’articulation de l’opposition de l’universel du particulier, de l’affirmatif et du négatif, se basait sur le schéma /…/ qui était alors donné par PEIRCE; schéma peircien que j’ai mis depuis longtemps en avant de certaines articulations, autour du “pas de sujet”, autour de l’élimination de ce qui fait l’ambiguïté de l’articulation du sujet dans ARISTOTE; encore que, quand vous lisez ARISTOTE, vous voyez qu’il n’y a aucune espèce de doute /…/ que l’hypokaimenon ne se confond nullement avec l’ousia.
hypokaimenon L16 4/6 9: Le psychanalyste, en tant qu’il incite le sujet /…/ à la rencontre d’un sujet supposé savoir /…/ s’il est vrai qu’l sait ce qu’est une psychanalyse /…/ comment peut-il cet acte y procéder sachant /…/ qu’au terme de l’analyse /…/ il choit à devenir lui-même “la fiction rejetée”. /…/ Quel objet “a” est-il à prendre pour marquer seulement ce sujet de la vérité qui se présente comme division ($) /…/ Est-ce que vous ne sentez pas là que nous nous trouvons à ce point-noeud qui est celui déjà proprement marqué dans la logique d’ARISTOTE, et qui motive l’ambiguïté de la substance et du sujet de l’hypokaimenon, pour autant qu’il n’est logiquement rien d’autre que ce que la logique mathématique, peu après, a pu isoler dans la fonction de la variable, c’est à savoir ce qui n’est rien que désignable par une proposition prédicative. L’ambiguïté tout au long du texte aristotélicien se mantient, non pas sans être distinguée à la façon d’une tresse entre cette fonction parfaitement isolée par lui d’hypokaimenon et celle d’ousia [qu’il vaudrait mieux traduire par Être, ou par Etance, par le Wesen de HEIDEGGER]
hypokaimenon L16 5/3 4 Tout ça n’est point une raison pour que la psychanalyse puisse servir d’aucune façon à contester /../ le bien fondé de la transmission d’un savoir quelconque, même pas le sien. Car après tout elle a découvert /…/ ce qu’on appelle dans d’autres régistres, des moyens de production; de quoi? d’une satisfaction [Ici LACAN évoque des montages nommés pulsions] /…/ Quand /…/ elle dénonce dans un comportement le fonctionnement de la pulsion orale, de la pulsion anale, et d’autres encore /…/ c’est pour dire que quelque chose s’en satisfait dont il va de soi qu’on ne peut le désigner autrement que comme ce qui est dessous, un sujet, un hypokaimenon, quelque division qui doive nécessairement en résulter pour lui, au nom de ceci, qu’il n’est là le sujet d’un instrument en fonctionnement, d’un organon, le terme étant ici employé /…/ dans son sens originel, qui est celui où ARITOTE, au regard de la logique, l’emploie.
hypokaimenon L16 26/2 9 [à propos du modèle de l’appareil psychique de FREUD dans la Traumdeutung et de l’issue hallucinatoire des Wahrnehmungszeichen] C’est essentiellement de la possibilité du rêve qu’l s’agit . /…/ pour motiver ce qu’il en est du fonctionnement de l’appareil, l’appareil régulateur de ce qu’il en est de l’inconscient /…/ il gouverne une économie absolument essentielle et radicale, qui nous permet d’apprécier, non seulement notre comportement, mais aussi bien nos pensées. Voici que le monde tout à l’envers de ce qui traditionnellement a l’appui des philosophes, lorsqu’il s’agit d’aborder ce qu’il en est du Bien, du Bien de l’homme; voici le monde tout entier suspendu aux rêves du monde. C’est dire que ce pas, l’événement FREUD, ne consiste en rien d’autre que proprement un l’arrêt supposé de ce qui, dans la perspective traditionnelle, était considéré comme le fondement englobant de toute réflexion, à savoir la rotation de ce monde, la rotation céleste, si manifeste, désignée dans le texte d’ARISTOTE comme constituant le point référentiel, où tout Bien concevable doit s’accrocher. La mise en question radicale de tout effet de représentation, d’aucune connivence de ce qu’il en est du représenté comme tel, non point dans le sujet, nous ne le disons point trop tôt, car si dans ARISTOTE ce terme hypokaimenon est avancé exactement a propos de la logique, il n’est nulle part isolé comme tel. Il a fallu longtemps, et tout provient de la tradition philosophique, pour que la connaissance s’organise au dernier terme, au terme kantien d’une relation-sujet; c’est quelque chose qui reste entièrement suspendu. C’est là le sens de l’idéalisme à ce qui apparaît au pheanomenon, laissant exclu le noumenon, c’est-à-dire ce qu’il y a derrière.
hypokaimenon être penser L19 8/3 5 Ce qui est écrit sait-il penser? Voilà la question. On peut ne plus pouvoir dire par qui ça s’est pensé /…/ La queue de la pensée /…/ c’est le sujet lui-même. Le sujet en tant qu’hypothétique de ces pensées. Cet “hypothétique” on vous en a tellement rabattu les oreilles depuis ARISTOTE, dans hypokaimenon, qui était pourtant bien clair; on en a fait une telle chose qu’une chatte n’y reconnaîtrait pas ses petits. J’vais l’appeler la traîne /…/ l’effet de comète, que j’ai appelé la queue de pensée, et qui est peut-être bien le phallus.
idéal L09 14