vendredi, avril 19, 2024
Recherches Lacan

MÉ PHUNAÏ

 MÉ PHUNAÏ

 

Mé phunaï E779, [Choeur d’Oedipe à Colone, v.1125] ne pas être né, sa malédiction moins sainte que celLe d’Oedipe, ne le [SADE] porte pas chez les Dieux, mais s’éternise /…/

 

Mé phunaï L02 , 267-8 A quoi se résume le thème d’Oedipe à Colone? Le chœur dit: Mieux vaut, en fin de compte, n’être jamais né, et si l’on est né, mourir le plus vite possible . Et  Oedipe appelle sur la postérité et sur la ville pour laquelle il a été offert en holocauste, la malédiction la plus radicale  -lisez les  malédictions adressées à Polynice, son fils .

 

Mé phunaï L02, 272.

 

Mé phunaï L07 361:/…/ le rapport de l’action au désir qui l’habite dans la dimension tragique s’exerce dans le sens d’un triomphe de la mort . Je vous ai appris à rectifier -triomphe de l’être-pour-la-mort, formulé par le mé phunai d’Oedipe, où figure ce ce me, la négation identique à l’entrée du sujet, sur le support  du signifiant . C’est le caractère fondamental de toute action tragique .

 

Mé phunaï L06 105 : Je me souviens d’une patiente, dont ce fut un des tournants de son expérience intérieure, qu’à un certain rêve, précisément où elle a touché sans aucun doute, pas à n’importe quel moment de son analyse, à quelque chose d’appréhendé, de vécu oniriquement, qui n’était autre qu’une sorte de sentiment pur d’existence, d’exister si l’on peut dire d’une façon indéfinie. Et du sein de cette existence rejaillissait toujours pour elle une nouvelle existence et celle-ci s’étendant, pour son intuition intime si l’on peut dire, à perte de vue ; l’existence étant appréhendée et sentie comme quelque chose qui, par sa nature, ne peut s’éteindre qu’à toujours rejaillir plus loin, et ceci était accompagné pour elle, précisément d’une douleur intolérable [mé phunai] .

 

Mé phunaï L06 107 : Il me semble que certains d’entre vous peuvent se souvenir de ce point où, autrefois, je vous ai menés, celui du sujet qui, après avoir épuisé sous toutes les formes la voie du désir /…/ se trouve mené au point où il n’a plus d’autre exclamation à proférer ce celui de ce mé phunai, ce « ne pas être né » où aboutit l’existence arrivée à l’extinction, très précisément de son désir. Et cette douleur que ressent le sujet dans le rêve /…/ cette douleur est proche dans l’expérience de cette douleur de l’existence quand plus rien d’autre ne l’habite que cette existence elle-même, et que tout, dans l’excès de la souffrance, tend à abolir ce terme indéracinable qu’est le désir de vivre.

 

Mé phunaï SONTAG Gérard, 1999, Aristote et Duns Scot sur le problème du sacrifice de soi, Philosophie, n°61 (Duns Scot : de la métaphysique à l’éthique), pp. 75-88, cf ; p.80. : /…/ selon Augustin, dans le Libre arbitre, la non-existence ne peut pas être désirée. Or si l’âme n’était pas immortelle, celui qui meurt accepterait sa totale non-existence .

Print Friendly, PDF & Email