dimanche, novembre 10, 2024
Recherches Lacan

NOM-DU-PÈRE

NOM-DU-PÈRE

 

E278E556E557

E563

E575

E577

E578

E579

E583

E857

E874

L3 34

L3 35

 

L5 06/11/57L5 15/01/58L5 22/01/58

L5 22/01/58

L5 22/01/58

L5 12/02/58

L5 05/03/58

L5 25/06/58

L7 80

L7 171

L7 213

L7 356

L9  10/01/62

L10 03/07/63L11 35L11 48

L12 16/12/65

L13 16/12/65

L16 04/12/68

L16 22/01/69

L16 29/01/69

L17 11/02/70

L18 20/01/71

L18 19/06/71

L19 14/06/72L21 19/03/74L22 ORN4 99

L22 ORN5 35

L22 ORN5 34

L22 ORN5 56

L22 ORN5 65

L23 ORN5 9 10

L23 ORN10 10

SC4 14

SC4 16

 

NdP E278: Cette même fonction de l’identification symbolique par où le primitif se croit réincarner l’ancêtre homonyme et qui détermine chez l’homme moderne une récurrence alternée des caractères, introduit donc chez les sujets soumis à ces discordances de la relation paternelle une dissociation de l’Oedipe où il faut voir le ressort constant de ses effets pathogènes . Même en effet représentée par une seule personne, la fonction paternelle concentre en elle des relations imaginaires et réelles, toujours plus ou moins inadéquates à la relation symbolique qui la constitue essentiellement . C’est dans le Nom-du-Père  qu’il nous faut reconnaître le support de la fonction symbolique qui, depuis l’orée des temps historiques, identifie sa personne à la figure de la loi .

NdP E556.”Car, si l’exige le contexte symbolique, la paternité n’en sera pas moins attribuée à la rencontre par la femme d’un esprit à telle fontaine ou dans tel monolithe où il sera censé siéger. C’est bien ce qui démontre que l’attribution de la procréation au père ne peut être l’effet que d’un pur signifiant, d’une reconnaissance non pas du père réel, mais de ce que la religion nous a appris à invoquer comme le Nom-du-Père.

 

NdP E563 [dans le schéma R] Il nous semble bien alors que si le Créé I y assume la place de P laissée vacante par la Loi, la place du Créateur s’y désigne de ce liegen lassen, fondamental, où paraît se dénuder, de la forclusion du Père, l’absence qui a permis de se construire à la primordiale symbolisation M de la mère. De l’une à l’autre, une ligne qui culminerait dans les Créatures de la parole, occupant la place de l’enfant refusé aux espoirs du sujet (cf. post-scriptum), se concervrait ainsi comme contourant le trou creusé dans le champ du signifiant par la forclusion du Nom-du-Père (v. Schéma I, p.571).

 

NdP E564, [Lacan désigne le Nom-du-Père comme le support de la chaîne signifiante qui manque dans la struc­ture subjective du Président Schreber]

 

NdP E575 Nous enseignons suivant FREUD que l’Autre est le lieu de cette mémoire qu’il a découverte sous le nom d’inconscient /…/ C’est dans un accident de ce registre et de ce qui s’y accomplit, à savoir la forclusion du Nom-du-père à la place de l’Autre et dans l’échec de la métaphore paternelle, que nous désignons le défaut qui donne à la psychose sa condition essentielle, avec la structure qui la sépare de la névrose.

 

NdP E577. “Pour que la psychose se déclenche, il faut que le Nom-du-Père, verwor­fen, forclos, c’est-à-dire jamais venu à la place de l’Autre, y soit appelé en opposition symbolique au sujet. […] Mais comment le Nom-du-Père peut-il être appelé par le sujet à la seule place d’où il n’ait pu, lui, adve­nir et où il n’a jamais été ? Par rien d’autre qu’un père réel, non pas du tout forcément par le père du sujet, par Un-père.

 

NdP E578  Encore dans cette recherche tâtonnante sur une carence paternelle [NDP] /…/ ne serait-il pas abusif d’attendre quelque effet de décharge de la remarque suivante: à savoir que les effets de prestige qui sont en jeu en tout cela, et où (grâce au ciel) la relation ternaire de l’Oedipe n’est pas tout à fait omise, puisque la révérence de la mère y est tenue pour décisive, se ramènent à la rivalité des deux parents dans l’imaginaire du sujet . [rivalité bien réelle au demeurant de nos jours; Sto]

 

NdP E578 “Il faut admettre que le Nom-du-Père redouble à la place de l’Autre le si­gnifiant lui-même du ternaire symbolique en tant qu’il constitue la loi du signifiant.

 

NdP E852 Mais FREUD nous révèle que c’est grâce au Nom-du-Père que l’homme ne reste pas attaché au service sexuel de la mère, que l’agression contre le Père est au principe de la Loi et que la Loi est au service du désir qu’elle instaure par l’interdiction de l’inceste . Car l’inconscient montre que le désir esr accroché à l’interdit, que la crise d’Oedipe est déterminante pour la maturation sexuelle elle-même .

 

NdP L03  224 Si ces registres de l’être [homme, femme] sont quelque part, c’est en fin de compte dans les mots . Il n’est pas forcé que ce soit des mots verbalisés . Il se peut que ce soit un signe sur une muraille /…/ Ce n’est pas une nouveauté. Quand nous disons que le complexe d’Oedipeest essentiel pour que l’être humain puisse accéder à une structure humanisée du réel, cela ne peut vouloir dire autre chose ./…/ pour qu’il y ait réalité, pour que le sentiment de la réalité soit un juste guide, accès suffisant à la réalité, il faut que le complexe d’Oedipe ait été vécu . Or nous ne pouvons articuler ce complexe /…/ que dans la  mesure où le sujet est à la fois lui-même et les deux autres des partenaires . C’est ce qui signifie le terme d’identification /…/ il y a donc là intersubjectivité, et organisation dialectique . Cela est impensable si le champ que nous avons localisé sous le nom d’Oedipe n’a pas une structure symbolique .

 

NdP L03 344 Les Psychoses, Livre III, p. 344.[L’Autre] comme signifiant, il ne peut en aucun cas être reçu [par le psychotique] en tant que le signifiant représente un support indéterminé autour de quoi se groupe et se condense, non pas même une significa­tion, mais des séries de significations, qui viennent converger par et à partir de l’existence de ce signifiant. Avant qu’il y ait le Nom-du-Père, il n’y avait pas de père, il y avait toutes sortes d’autres choses […].

 

NdP L03 355: Ce qu’on trouve dans  l’imaginaire sous la forme de la mère phallique, n’est pas homogène /…/ au complexe de castration, en tant que celui-ci est intégré à la situation triangulaire de l’Oedipe . Cette situation n’est pas complètement élucidée par FREUD /…/ elle est là pour prêter à une élucidation, qui n’est possible que si nous reconnaissons que le tiers, central pour FREUD, qu’est le père, a un élément signifiant, irréductible à toute espèce de conditionnement imaginaire . Je ne dis pas que le Nom-du-Père soit le seul dont nous puissions dire cela . Nous pouvons dégager cet élément chaque fois que nous appréhendons quelque chose qui est à proprement parler de l’ordre symbolique [par exemple le  météore, l’arc-en-ciel dans son rapport au c’est cela. . Il ne parle pas, mais on pourrait parler à sa place . Ce qui le fait subsister pour nous /…/ tient uniquement au c’est cela. de l’origine, à savoir la nomination comme telle de l’arc-en-ciel . Il n’y a rien d’autre que ce nom  /…/ le père en tant que père, a le phallus -un point c’est tout /…/ il est ce qui, dans la dialectique imaginaire, doit exister pour que le phallus soit autre chose qu’un météore, un semblant . ].

 

NdP L04 396: Toute la construction analytique prend appui sur la consistance du complexe d’Oedipe, qui se laisse schématiser ainsi: (P)M- Si le complexe d’Oedipe signifie quelque chose, c’est qu’à partir d’un certain moment, la mère est considérée et vécue en fonction du père . Le père mérite ici un grand P, parce que nous supposons que c’est le père au sens absolu du terme . C’est le père au niveau du père symbolique . C’est le Nom-du-Père, qui instaure l’existence du père dans la complexité sous laquelle il se présente à nous .

 

NdP L05 15 janvier 1958 Les Formations de l’Incon­scient : “l’effet inducteur du Nom-du-Père”,

 

NdP L05 22 janv. 1958 : Le rapport dans lequel la mère fonde le père comme médiateur de quel­que chose qui est au-delà de sa loi à elle, et de son caprice, et qui est pu­rement et simplement la loi comme telle, le père donc, en tant que Nom-du-Père, c’est-à-dire en tant que tout développement de la doctrine freu­dienne nous l’annonce et le promeut, à savoir comme étroitement lié à cette énonciation de la loi […] c’est en cela qu’il est accepté ou qu’il n’est pas accepté par l’enfant comme celui qui prive ou ne prive pas la mère de l’objet de son désir.

 

NdP L05 12 fév. 1958, Livre V, Les Formations de l’Incon­scient : “C’est au père réel qu’il reviendrait le soin de promulguer la loi (à l’intention de la mère mais aussi de l’enfant), et notamment la loi de l’interdiction de l’inceste. Nous savons que la fonction du père, le Nom-du-Père, est lié à l’inter­diction de l’inceste, mais personne n’a jamais songé à mettre au premier plan du complexe de castration que le père effectivement promulgue la loi de l’interdiction de l’inceste. […] le père en tant qu’il est investi par le signifiant “père”, intervient dans le complexe d’Oedipe d’une façon plus concrète, plus échelonnée […] principe de réalité -ou autre chose .

 

NdP L05 22 janvier : Le père, […] il est réel. […] il n’est réel qu’en tant que les institutions lui confèrent […] son “nom” de père. Je veux dire qu’il faut admettre ceci : que le père, par exemple, est le véritable agent de la procréation, ce qui n’est en aucun cas une vérité d’expérience.

 

NdP L05 25 juin 1958 : “Le désir […] est soumis lui-même à l’existence d’un certain effet de si­gnifiant que je vous ai expliqué […] sous le nom de la métaphore pater­nelle. Ceci signifie que c’est pour autant qu’à l’horizon apparaît le Nom-du-Père, en tant qu’étant lui-même support de la chaîne signifiante, de l’ordre instauré sur la chaîne signifiante […] que ce quelque chose qui d’abord est complément fermé pour le sujet et qui ne peut rester fermé qu’en raison de la formule de la métaphore, à savoir celle que je vous ai symbolisée par le rapport de deux signifiants, l’un étant dans deux posi­tions différentes (Fig1):NDP1 le Nom-du-Père [S] sur le désir de la mère [S’], et le désir de la mère
[S’] sur sa symbolisation [X] sa détermination comme signifié est quelque chose qui se produit par l’effet métaphorique […] ; là où le Nom-du-Père manque, c’est précisément là que ne se produit pas cet effet métaphori­que. Je peux pas arriver à faire venir au jour ceci qui fait désigner le X, à savoir le désir de la mère comme étant proprement le signifiant phallus (Fig.2) NDP2 C’est bien ce qui se produit dans la psychose, pour autant que le Nom-du-Père est rejeté, je veux dire est l’objet d’une Verwerfung primitive, qu’il n’entre pas dans le cycle des signifiants […]

 

NdP L07 171 L’Ethique :  Quand vous lirez cet étonnant ouvrage qu’est Moïse et le Monothéisme, vous verrez que Freud ne peut s’empêcher de montrer la duplicité de sa référence, de ce que je vous ai montré tout au long de ces années comme référence essentielle, à savoir le Nom-du-Père dans sa fonction signi­fiante. […] Il y a, nous dit-il, un véritable progrès dans la spiritualité à affirmer la fonction du père, à savoir celui dont on n’est jamais sûr. Cette reconnaissance implique toute une élaboration mentale. Introduire comme primordiale la fonction du père représente une sublimation [nous soulignons S.S-N.].

 

NdP L07 80 : “L’un d’entre vous [Laplanche dans sa thèse sur Hölderlin] […] s’inter­roge sur ce que peut être cette Verwerfung en disant – S’agit-il du Nom-de-Père, comme [c’est le cas] dans la paranoïa, ou s’agit-il du Nom-duPère ? S’il s’agit de cela peu d’exemples pathologiques nous mettent en présence de son absence, de son refus effectif. Si c’est le Nom-du-Père, n’entrons-nous pas dans une suite de difficultés concernant le fait qu’il y a toujours quelque chose de signifié pour le su­jet, qui est attaché à l’expérience, qu’elle soit présente ou absente, de ce quelque chose qui, à quelque titre, à quelque degré, est venu -pour lui- occuper cette place ?

 

NdP L07 213.”Freud ne néglige pas, loin de là, le père réel. Pour lui, il est souhaitable qu’au cours de toute aventure d’un sujet, il y ait sinon le Père comme un Dieu, au moins comme un bon père ! […] Il parle […] de l’exquisité de cette identification virile qui découle de l’amour pour le père, et de son rôle de normalisation du désir. Mais cet effet ne se produit sous son mode favorable qu’autant que tout est en ordre du côté du Nom-du-Père, c’est-à-dire du côté du Dieu qui n’existe pas.

 

NdP L07 356 : Quant au père qu’Oedipe a connu, lui, ce n’est […] que le père une fois mort. […] La seule fonction du père, dans notre articulation, c’est d’être un mythe, toujours et uniquement le Nom-du-Père, c’est-à-dire rien d’autre que le père mort.

 

NdP L09 24/01/62 p.179-80: Ceci veut dire quelque chose: dans l’ambiguïté du support particulier que nous pouvons donner dans l’engagement de notre parole au NdP comme tel, il n’en reste pas moins que nous ne pouvons faire quoi que ce soit qui, aspiré dans l’atmosphère de l’humain, /…/ puisse /…/ se considérer comme complètement dégagé du NdP; que même ici (case vide) /…/ c’est néanmoins par rapport à cette déchéance, par rapport à une première lexis qui est celle du NdP que ce juge cette catégorie particulière.

 

NdP L09 10 janv. 1962 : .Il n’y a ni trait, ni verticale : Nom-du-Père. L’ordre de fonction que nous introduisons avec le Nom-du-Père est ce quelque chose qui, à la fois, a sa valeur universelle, mais qui vous remet à vous, à l’autre, la charge de contrôler s’il y a un père ou non de cet acabit. […] La case négative 4, comme corrélative essentielle de la défi­nition de l’universalité, est quelque chose qui est profondément caché au niveau de la lexis primitive. Ceci veut dire quelque chose : dans l’ambi­guïté du support particulier que nous pouvons donner dans l’engagement de notre parole au Nom-du-Père comme tel, il n’en reste pas moins que nous ne pouvons pas faire que quoi que ce soit qui, aspiré dans l’atmo­sphère de l’humain […] puisse […] se considérer comme complètement dégagé du Nom-du-Père ; que même ici (vide [n° 4]) où il n’y a que des pères pour qui la fonction du père est […] de pure perte, le père non-père, la cause perdue […] c’est néanmoins en fonction de cette dé­chéance par rapport à une première lexis qui est celle du Nom-du-Père, que se juge cette catégorie particulière.

 

NdP L11 35 : .Ne vois-tu pas, père, que je brûle ? De quoi brûle-t-il ? […] du poids des péchés du père, que porte le fantôme dans le mythe de Hamlet dont Freud a doublé le mythe d’Oedipe. Le père, le Nom-du-Père, soutient la structure du désir avec celle de la loi  mais l’héritage du père, c’est celui que nous désigne Kirkegaard, c’est son péché.

 

NdP L16 04/12/68: « Il faut bien que je justifie pourquoi il y a un bout de temps où tout tourne autour de cette petite faille de mon discours qui s’appelait le Nom-du-Père et qui reste béante, j’avais commencé la traduction /…/ ». PORGE

 

NdP L16 29 janv. 1969 D’un autre à l’Autre : .”Au départ le père est mort ; seulement voilà, il reste le Nom-du-Père et tout tourne autour de ça […] La vertu du Nom-du-Père […] dans Freud c’est écrit, la différence, dit-il quelque part, entre le champ de l’homme et celui, disons de l’animalité […] l’importance de cette fonction du Nom-du-Père c’est que ceux-là même qui n’en ont pas l’idée inventent des esprits pour la remplir.

 

NdP L17 11 Mars 1970, p.125 Livre XVII, L’envers de la psychanalyse : .Je ne sais pas pourquoi je parlerais au Nom-du-Père, puisque de toute façon, là où il se place c’est au niveau où le savoir fait fonction de vérité [a/S2] et que là […] sur ce point encore flou pour nous du savoir avec la vérité, ce n’est que d’un mi-dire que nous pouvons énoncer quoi que ce soit.

 

NdP L18 19/06/71 D’un discours, ]: « Ce qui est nommé père, le Nom-du-Père, si c’est un nom qui lui a une efficace, c’est précisément parce que quelqu’un se lève pour répondre. Sous l’angle de ce qui se passait pour la détermination psychotique de Schreber c’est en tant que signifiant capable de donner un sens au désir de la mère qu’à juste titre je pouvais situer le Nom-du-Père. Mais au niveau de ce dont il s’agit c’est que quelqu’un parle ».

 

NdP L21 19 mars 1974, Les non-dupes errent, Livre XXI, inédit : .la perte de ce qui se supporterait de la dimension de l’amour, si c’est celle non pas que je dis, je ne peux la dire, […] à ce Nom-du-Père se substitue une fonction qui n’est autre que celle du nommer à. Être nommé à quelque chose, voilà ce qui point dans un ordre qui se trouve effectivement se substituer au Nom-du-Père. A ceci près qu’ici, la mère suffit généralement à elle toute seule à en désigner le projet, à en faire la trace, à en indiquer le chemin […]. Qu’est-ce que cette trace ? Cette trace désigne […] le retour du Nom-du-Père dans le réel, en tant préci­sément que le Nom-du-Père est verworfen, forclos, rejeté, et qu’à ce ti­tre il désigne cette forclusion dont j’ai dit qu’elle est au principe de la folie même. Est-ce que ce “nommer à” n’est pas, […] le signe d’une dé­générescence catastrophique ? [nous soulignons S.S-N.] […] Si quelque chose ek-siste à quelque chose, c’est très précisément de n’y être pas couplé, d’en être troisé, si vous me permettez ce néologisme.

 

NdP L21, 19/3/74 120: Simplement, là s’indique que l’amour a affaire à ce que j’ai isolé du titre du Nom-du-Père . C’est bien étrange . Le Nom-du-Père auquel j’ai fait tout à l’heure  l’allusion ironique qu’on sait, à savoir qu’il aurait rapport à l’ancienneté de la famille, qu’est-ce que ça peut être . Qu’est-ce que là-dessus l’Oedipe, ledit Oedipe nous apprend?

 

NdP L22 15/4/1975, Jacques LACAN, Le Séminaire, Livre XXII, in Ornicar 5, p.54-55 : L’interdit de l’inceste consiste dans le trou du Symbolique pour qu’apparaisse /…/ le Nom-du-Père: “On reconnaît le paradoxe unique qui caractérise le moi; il est à la fois sujet et objet. Le moi se connaît, s’observe, se sent et se ren­contre. Cependant il n’est pas exact de dire que le moi se sent lui-même; il vaudrait mieux dire que le moi est sentiment de lui-même; ce sentiment est de nature “moyenne”3, il n’est pas encore actif ou passif”. Note 3: “Moyen  est utilisé ici comme terme de grammaire. Le manuel Merriam le définit comme “si­gnifiant une forme ou une voix du verbe grec par la­quelle le sujet est représenté comme à la fois agent et l’objet de l’action””.

 

NdP L22, 15/4/75, ORN5 54 .Pour nous l’interdit de l’inceste n’est pas historique mais structural . Pourquoi? Parce qu’il y a le symbolique . Cet interdit consiste dans le trou du symbolique pour qu’apparaisse, individualisé dans le nœud Quelque chose que je n’appelle pas le complexe d’œdipe, ce n’est pas si complexe que ça, mais le Nom-du-Père, ce qui veut dire le père comme nom, ce qui ne veut rien dire au départ, et non seulement le père comme nom, mais le père comme nommant .

 

NdP L23 13 avril 1976 :”Que ce petit trou, à lui tout seul, puisse nous fournir une aide, c’est justement en cela que l’hypothèse de l’inconscient a son support. L’hy­pothèse de l’inconscient  Freud le souligne est quelque chose qui ne peut tenir qu’à supposer le Nom-du-Père. Supposer le Nom-du-Père, certes, c’est Dieu. C’est en cela que la psychanalyse, de réussir, prouve que le Nom-du-Père on peut aussi bien s’en passer […] à condition de s’en servir.

 

NdP L23, 18 nov. 1975, ORN6, p. 9-10.Le Sinthome, “Le complexe d’Oedipe comme tel est un symptôme. C’est en tant que le Nom-du-Père est aussi le père du nom que tout se soutient, ce qui ne rend pas moins nécessaire le symptôme. Cet Autre […] c’est ce quelque chose qui dans Joyce se manifeste par ceci qu’il est en somme chargé de père. C’est dans la mesure où ce père, comme il s’avère dans Ulysses, il doit le soutenir pour qu’il subsiste, que Joyce par son art […] fait subsis­ter non seulement sa famille mais l’illustre, et du même coup il­lustre ce qu’il appelle quelque part : “my country”. […] En ce sens j’an­nonce ce qui va être cette année mon interrogation sur l’art : en quoi l’artifice peut-il viser expressément ce qui se présente d’abord comme symptôme? En quoi l’art, l’artisanat, peut-il déjouer […] ce qui s’impose du symptôme, à savoir […] la vérité?

 

NdP ne saurait nous y introduire :à l’intérieur du système signifiant, le Nom-du-Père à la fonction de […] celui qui signifie, qui autorise le système signifiant à exister, qui en fait sa loi. Je vous dirai que fréquemment le phallus entre en jeu à partir du moment où le sujet a à symboliser comme tel (dans cette opposition du signifiant au signifié) le signifié, je veux dire la signification […] Le si­gnifiant du signifié en général c’est le phallus.

 

NdP Scilicet n°4, p.14.Car c’est dans la question préalable de mes Ecrits, laquelle était à lire comme la réponse donnée par le perçu [père-su !] dans la psychose, que j’introduisis le Nom-du-Père et qu’aux champs (dans cet écrit, mis en graphe) dont il permet d’ordonner la psychose elle-même, on peut me­surer sa puissance. Il n’y a rien d’excessif au regard de ce que nous donne l’expérience, à mettre au chef de l’être ou avoir le phallus (cf. ma Bedeutung des Écrits) la fonction qui supplée au rapport sexuel.

 

Stoïanoff, “Comment faire passer un éléphant par un trou de souris”, LEF, n° 25, vol. 2, p. 191-201 “Le phallus ne fait qu’occulter le Nom-du-Père en faisant surgir à sa place ce père potentiel (L19, 14.6.1972), le père intuable (L4, 6.3.1957), qui est l’Arké (L11, 20.11.1963), le père originaire (L12, 3.3.1965), l’Auteur (L19, 15.3.1972), le zéro au compteur (L15, 10.1.1968), ou, comme le dit Safouan (L.E., n° 9, p. 486) le phallus ancêtre. C’est donc ce qui n’existe pas encore en tant qu’il n’a pas trou­vé son origine en un Autre, c’est le phallus en construction (L4, 28.11.1956), la signification en tant qu’elle est à créer (LVIII, 12.3.1960), la jouissance phallique “qu’il faut bien qu’elle soit faute de l’Autre qui n’est pas” (L20, p.56), le Souverain Bien en somme (L7, 16.12.1959).

 

NdP 19/06/71, D’un discours…: « Ce qui est nommé père, le Nom-du-Père, si c’est un nom qui lui a une efficace, c’est précisément parce que quelqu’un se lève pour répondre. Sous l’angle de ce qui se passait pour la détermination psychotique de Schreber c’est en tant que signifiant capable de donner un sens au désir de la mère qu’à juste titre je pouvais situer le Nom-du-Père. Mais au niveau de ce dont il s’agit c’est que quelqu’un parle ».

 

NdP 04/12/68: « Il faut bien que je justifie pourquoi il y a un bout de temps où tout tourne autour de cette petite faille de mon discours qui s’appelait le Nom-du-Père et qui reste béante, j’avais commencé la traduction /…/ ». PORGE

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