RACINE CARRÉE DE MOINS 1
racine carrée FORT/DA TRAIT UNAIRE ID L09 09/05/62, p.429: Revenons au fantasme et au petit « a », pour saisir ce dont il s’agit dans cette imaginification [du symbolique: iS] propre à sa place dans le fantasme. /…/ nous ne pouvons l’isoler dans son corrélatif du $, du fait que l’émergence de la fonction de l’objet du désir, comme petit « a » dans le fantasme est corrélative de cette sorte de fading, d’évanouissement du symbolique, qui est cela même que j’ai articulé la dernière fois /…/ comme exclusion déterminée par la dépendance même du sujet de l’usage du signifiant. C’est pourquoi c’est en tant que le signifiant a à redoubler son effet à vouloir se désigner lui-même, que le sujet surgit comme exclusion du champ même qu’il détermine, n’étant alors ni celui qui est désigné, ni celui qui désigne, mais à ceci près /…/ que ceci ne se produit qu’en rapport avec le jeu d’un objet, comme alternance d’une présence et d’une absence. Ce que veut dire d’abord formellement la conjonction de $ avec le « a », c’est que dans le fantasme, sous son aspect purement formel et radicalement, l’absence de « a », et rien que cela devant le petit « a », au niveau /…/ de ce que j’ai appelé l’identification au trait unaire. l’identification n’est introduite, ne s’opère purement et simplement que dans le produit du -a avec le petit « a » /…/ Non pas comme par un jeu mental, mais parce que nous y sommes ramenés par quelque chose qui est /…/ notre mode de quelque chose qui reçoit là légitimement sa formule; le (-a)2 =1 qui en résulte nous introduit à ce qu’il y a de charnel, d’impliqué, dans ce symbole mathématique du A-1= √-1.
racine carrée DE √-1 L09 04/04/62, p.355: Un premier pas serait d’avancer que si mesure veut dire mesure de grandeur, il n’y a point entre eux [entre le désir du sujet et le désir de l’Autre] de commune mesure. /…/ Si on ne met pas ça dans toute science de l’expérience, quand on a [en tête] le titre de Hegel, le vrai titre de la Phénoménologie de l’Esprit, on peut tout se permettre, y compris les prêcheries délirantes sur les bienfaits de la génitalité [harmonieuse]. C’est ça et rien d’autre que veut dire mon introduction du symbole ; c’est quelque chose destiné à vous suggérer que √-1 multiplié par√-1 , le produit de mon désir par le désir de l’Autre, ça ne donne et ça ne peut donner qu’un manque: -1. /…/ Ceci veut dire qu’il ne peut y avoir aucun accord, aucun contrat sur le plan du désir de l’homme au désir de l’Autre. /…/ pour prendre /…/ le fantasme « un enfant est battu » /…/ ce que je montrerai, c’est que la réalisation du désir /…/ dans l’acte même de cette réalisation, ne peut signifier qu’être instrument, que servir le désir de l’Autre, qui n’est pas l’objet que vous avez en face dans l’acte, mais un autre qui est derrière.
Qu’est-ce que l’« a »? Mettons à sa place la petite balle de ping-pong /…/ n’importe quel support du jeu du jeu d’alternance du sujet dans le fort-da. Là vous voyez qu’il ne s’agit de rien d’autre que du passage du phallus de a+ à a‑, et que par là nous voyons dans le rapport d’identification, puisque nous savons que dans ce que le sujet assimile c’est lui dans sa frustration, nous savons que le rapport de l’$ à ce 1/A (lui 1 en tant qu’assumant la signification de l’Autre comme tel, a le plus grand rapport avec la réalisation de l’alternance. [Dans] ce produit de a+ par a‑, qui formellement fait un -a au carré (-a2) nous serrerons pourquoi la négation est irréductible /…/ nous voyons là pointer dans cette formule même du -a2 /…/ la nécessité de la mise en jeu à la racine de ce produit du [phallus], racine de -1 (√-1].). Ce dont il s’agit /…/ c’est de la disjonction de a+ et de a‑ /…/ et c’est là que le sujet vient à se loger comme tel, que l’identification a à se faire avec ce quelque chose qui est l’objet du désir.
racine carrée L09 10/01/62 p.152: Identification primordiale : partout où vous avez du petit i, vous voyez apparaître une fonction qui n’est point une fonction convergente, qui est une fonction périodique:
qui est facilement calculable; c’est une valeur qui se renouvelle, si l’on peut dire, tous les trois temps dans la série. Vous retrouverez périodiquement, c’est-à-dire toutes les trois fois dans la série, /…/ ces mêmes trois valeurs, que je vais vous donner. La première, c’est i + 1, c’est-à-dire le point énigme où nous sommes pour nous demander quelle valeur donner à i pour connoter le sujet en tant que sujet d’avant toute nomination /…/. La deuxième valeur /…/ est strictement égale à (i + 1)/2 /…/ c’est que le rapport essentiel de ce quelque chose que nous cherchons comme étant le sujet avant qu’il se nomme à l’usage qu’il peut faire de son nom (tout simplement pour être le signifiant de ce qu’il y a à signifier, c’est-à-dire de la question du signifié justement de cette addition de lui-même à son propre nom), c’est immédiatement le diviser en deux /…/. La troisième valeur (c’est-à-dire quand vous arrêterez là le terme de la série), ce sera 1 tout simplement, ce qui, par bien des côtés, peut avoir pour nous une sorte de confirmation de boucle; je veux dire que c’est à savoir que si c’est au troisième temps /…/ temps du « je pense », en tant qu’il est lui-même objet de pensée et qu’il se prend comme objet, c’est à ce moment là que nous semblons arriver à atteindre cette fameuse unité /…/ dont nous pouvons nous demander si c’est bien de la même unité qu’il s’agit que celle dont il s’agissait au départ dans l’identification primordiale et déclenchante. |