mercredi, avril 24, 2024
Recherches Lacan

Fétiche

FÉTICHE  

 

fétiche E682 : [le désir] c’est lui qui règle la répétition signifiante comme sa métonymie. /…/ C’est que notre modèle [optique] ne laisse pas plus éclairée la position de l’objet “a”. Car d’imager un peu d’images [iI], il [notre modèle optique] ne saurait décrire la fonction que cet objet reçoit du symbolique. Celle même qui lui done son usage d’arme à l’avant-poste phobique [arme missile], contre la menace de la disparition du désir; de fétiche dans la structure perverse, comme condition absolue du désir /…/ “a”, l’objet du désir /…/ Ceci veut dire qu’objet partiel, il n’est pas seulement partie, ou pièce détachée, du dispositif imaginant ici le corps, mais élément de la structure dès l’origine /…/ En tant que selectionné dans les appendices du corps comme indice du désir, il est déjà l’exposant d’une fonction, qui le sublime avant même qu’il l’exerce, celle de l’index levé vers une absence dont l’est-ce [$] n’a rien a dire [noumen], sinon qu’elle est de là où sa parle. C’est bien pourquoi, réfléchi dans le miroir, il ne donne pas seuelmeent “”a’“,l’étalon de l’échange, la monnaie par où le désir de l’autre entre dans le circuit des transitivismes du Moi idéal. Il est restitué au champ de l’Autre  en fonction d’exposant du désir dans l’Autre.

 

fétiche E734-35 : La démonstration ayant été fort loin poussée pour la plupart des perversions mâles que leur motif imaginaire est le désir de préserver un phallus qui est celui qui a intéressé le sujet dans la mère, -l’absence chez la femme du fétichisme /…/ laisse à supposer un sort autre de ce désir dans les perversions qu’elle présente. /…/

 

fétiche L05 22/1/58 10 : Nous avons montré dans le fétichisme une perversion exemplaire, en ce sens que, là, l’enfant a un certain rapport avec cet objet au-delà du désir de la mère, et ayant remarqué la prévalence et la valeur d’excellence /…/ qui s’y attache par la voie, en somme, d’une identification imaginaire à la mère, nous avons vu indiqué aussi que, dans d’autres formes de prversion, et notamment dans le transvestisme, c’est dans la position contraire que l’enfant va assumer la difficulté de la relation imaginaire à la mère, à avoir que lui-même s’identifie, dit-on, à la mère phallique. Je crois que, plus correctement, il faut dire que c’est proprement au phallus qu’il s’identifie en tant que ce phallus est caché sous les vêtements de la mère.

 

fétiche L05 227 : Sur quoi intervient-il? [le NdP] Sur cette espèce de recherche tâtonnante du sujet qui, sans cette intervention, aboutirait, et aboutit dans certains cas, à une relation exclusive avec la mère. Cette relation exclusive n’est pas une pure et simple dépendance, mais se manifeste dans toutes sortes de perversions par une relation essentielle au phallus, soit que le sujet l’assume sous diverses formes, soit qu’il en fasse son fétiche, soit que nous soyons là au niveau de ce que l’on peut appeler la racine primitive perverse à la mère.

 

fétiche L05B 12/3/58 24 : C’est au titre d’un éléments sigfnifiant privilégié qu’intervient la relation  (dans l’œdipe) de la petite fille au phallus. Est-ce dire que nous allons nous rallier à la position de JONES? [Dans “Phallic phase”, une femme est-elle born ou made?] Sûrement pas. Si vous vous souvenez de la différence que j’ai faite entre phobie et fétiche, nous dirons  qu’ici le phallus joue le rôle de fétiche plutôt que le rôle de la phobie.

 

fétiche L05B 12/3/58 36-37: Ou l’enfant entre dans la dialectique, c’est-à-dire qu’il se fait lui-même objet dans ce courant des échanges, c’est-à-dire, à un moment donné il renonce à son père et à sa mère /…/ ou la relation infantile aux objets parentaux ne passe pas /…/ et nous voyons se passer /…/ ces inversions et ces perversions du désir /…/; c’est ce qui le pousse donc à une série de solutions /…/ du fait que la mère soit phallique ou que le phallus soit mis à la place de la mère elle-même: c’est le fétichisme; ou que lui-même réunisse en lui /…/ d’une façon intme, cette jonction du phallus et de la mère, sans laquelle rien pour lui ne peut être satisfait: c’est le transvestisme.

 

fétiche L05B 23/4/58 33 : C’est pour autant /…/ que le pénis est d’abord un substitut, j’irai jusqu’à dire un fétiche, puis ensuite que l’enfant lui aussi par un certain côté est un fétiche, que la femme rejoint ce qui est, disons, son instinct et sa satisfaction naturelle.

 

fétiche L05 229 (fétiche) : L’objet illusoire /…/ c’est le voile de Maïa. /…/ Le caractère fondamentalement imaginaire de l’objet, tout spécialement de l’objet du besoin sexuel, a été reconnu depuis longtemps. Le fait que le sujet n’est sensible qu’à l’image de la femelle de son espèce, cela très en gros, a un caractère de leurre qui paraît bien, soi-disant, être réalisé dans la nature mais cela ne nous a pas fait faire un seul pas dans la compréhension de ce fait pourtant essentiel, à savoir qu’un petit soulier [fétiche] peut être très précisément ce qui provoque chez un homme le surgissement de cette énergie que l’on dit destinée à la reproduction de l’espèce.

 

fétiche L05 285 (fétiche) : De deux choses l’une. Ou bien l’enfant entre dans la dialectique [de l’échange], se fait lui-même objet dans le courant des échanges, et, à un moment donné, renonce à son père et à sa mère, c’est-à-dire aux objets primitifs de son désir. Ou bien il garde ces objets. /…/ c’est-à-dire que la relation infantile aux objets parentaux ne passe pas. Et dans la mesure où elle ne passe pas /…/ nous voyons se manifester /…/ ces inversions ou perversions du désir qui montrent qu’à l’intérieur de la relation imaginaire aux objets oedipiens, il n’y a pas de normativation possible. /…/ Et c’est ce qui pousse à une série de solutions qui seront toujours de réduction ou d’identification de cette triade [mère, enfant, phallus]. Qu’il faille que la mère soit phallique, ou que la phallus soit mis à la place de la mère, et c’est le fétichisme. Qu’il faille qu’il accomplisse en lui-même, de façon intime, la jonction du phallus et de la mère sans laquelle rien ne peut être satisfait, et c’est le transvestisme.

fétiche L05 453 Quelle fonction le soulier prend-il pour un sujet masculin, pour autant que dans sa perversion, ce qu’il refuse, c’est que la femme soit châtrée ? La perversion fétichiste du sujet masculin consiste à affirmer que la femme l’a sur le fond qu’elle ne l’a pas. Sans cela il n’y aurait pas besoin d’un objet pour le représenter, un objet qui, par dessus le marché, est manifestement indépendant du corps de la femme. Eh bien, au cours de l’élaboration transférentielle, le sujet se met à fomenter ceci, qui est la même chose apparemment, à savoir qu’elle l’a. Elle souligne qu’elle veut l’avoir sous forme de vêtements /…/ qui vont exciter le désir des hommes, et grâce auxquels elle pourra  les décevoir dans leur désir.

 

fétiche L05 76 : L’année dernière c’est dans une référence analogique /…/ que j’ai situé l’essence de tout déplacement fétichiste du désir, autrement dit de sa fixation avant, après, ou à côté, de toutes façons à la porte de son objet naturel. Il s’agissait de l’institution de ce phénomène fondamental que l’on peut appeler la radicale perversion des désirs humains.

 

fétiche L08 1/2 141-42: la tragédie d’Hécube se place au moment de la prise de Troie et parmi tous les endroits qu’elle envisage [pour être déportée] il y a /…/ Délos. Et là, devant la description de Délos elle fait allusion à un objet qui était célèbre /…/ un palmier, dont elle dit que ce palmier est autinos agalmaïa. C’est-à-dire: autinos: de la douleur, agalmaïa /…/ le terme désigne /../ l’enfantement d’APOLLON. /…/ cette chose magique, érigée, conservée comme un objet de référence, c’est quelque chose qui ne peut manquer /…/ d’éveiller /…/ la thématique du phallus, en tant que son fantasme est là /…/ Le fétiche qu’il reste ne peut pas ne pas être non plus, pour nous, l’écho de cette signification [infantile] /…/ Je vous donne déjà /…/ la clé de la question en vous disant que c’est l’accent fétiche de l’objet dont il s’agit /…/ Un fétiche de quelque peuple, tribu de la boucle du Niger, c’est quelque chose d’innomable, d’informe, sur quoi peuvent à l’occasion se déverser énormément de liquides de diverses origines /…/ allant du sang à la merde, constitue un signe que c’est là quelque chose autour de quoi toutes sortes d’effets se rencontrent qui font du fétiche en lui-même, autre chose qu’une image, qu’une icône en tant qu’elle serait reproduction [d’où l’unicité du fétiche, cf. Mme LACAN et les godasses du Pr DEMIÉVILLE].

 

fétiche L09 28/2 229: La douleur n’est pas simplement, comme disent les techniciens, de sa nature exquise; elle est privilégiée, elle peut être fétiche [par son caractère indépassable d’unicité; cf. KANT].

 

fétiche L10 16/1 4: Cette notion de cause /…/ pour l’imager, ce n’est pas par hasard que je me servirai du fétiche comme tel, où se dévoile cette dimension de l’objet comme cause du désir. Car ce n’est pas le petit soulier, ni le sein, ni quoi que soit où vous incarniez le fétiche, qui est désiré. /…/ ce que tout un chacun sait, c’est que pour le fétichiste, il faut que le fétiche soit là, qu’il est la condition dont se soutient le désir. /…/ quand il s’agit de langoisse, le rapport que FREUD indique avec la Libidoaushalt, nous avons là à faire avec un terme qui est entre Aushaltung (qui indiquerait quelque chose de l’ordre de l’interruption, de la levée) et Inhalt (qui serait le contenu). Ce n’est ni l’un ni l’autre; c’est le soutien de la libido.

 

fétiche L13 16/12 23: je suis étonné que personne n’ait repéré dans l’article de Freud sur le “Fétichisme”, l’usage du terme vermissen, désignant le manque subjectif, au sens où le sujet manque son affaire.

 

fétiche L16 21/5/60 2: Ce porte-plume donc m’a été donné par quelqu’un qui savait que je cherchais ça. C’était un cadeau qui venait d’être fait très eu de minutes avant /…/ par quelqu’un qui en faisait certainement un hommage d’un ordre assez précis, pour tout dire fétichiste. C’était d’ailleurs un objet qui, de la personne donatrice à celle qui me le transmet, se signalait de venir de sa grand-mère /…/ est-ce que vous ne voyez pas là /…/ que cette question de son histoire se pose autant pour un quelconque sujet? Qui peut en répondre? sinon à instituer cet Autre comme le lieu “où ça se sait”.

 

fétiche L16 30/4/69 7: [les marchandises] c’est curieux que c’est quand elles sont au dedans qu’elles sont réduites à leur valeur d’échange. dans l’entrepôt, par définition, on n’est pas là pour les mettre en perce, ni pour les consommer, on les garde. La valeur d’usage à l’intérieur, là où l’on l’attendrait, elle est précisément là interdite et il n’y subsiste que par sa valeur d’échange. Là où c’est le plus énigmatique c’est quand il ne s’agit plus de marchandises mais du fétiche par excellence, de la monnaie; c’est une chose qui n’a pas de valeur d’usage mais seulement une valeur d’échange.

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